Les forêts sont essentielles pour la pollinisation dans l’agriculture et la biodiversité (FAO)
Les
forêts et les arbres sont essentiels pour promouvoir la pollinisation des
abeilles, des papillons et des autres animaux. Il est urgent de lutter
contre la dégradation des habitats et de protéger la biodiversité,
estime un nouveau rapport de l'Organisation des Nations Unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié mardi.
« Les
forêts abritent des abeilles sauvages, des chauves-souris, des papillons et
d'autres pollinisateurs et sont essentielles pour protéger les
écosystèmes, la biodiversité et la production agricole et donc indispensable à
notre sécurité alimentaire », a déclaré Tiina Vahanen, cheffe de la Division
des ressources et des politiques forestières à la FAO.
Selon Mme
Vahanen, un déclin des pollinisateurs aurait un impact sur la régénération des
forêts en réduisant la diversité génétique des arbres de la forêt, leur
résilience et leur potentiel d'adaptation.
Le
rapport, produit par la FAO et Bioversity International, a pour ambition de
sensibiliser le public au rôle des pollinisateurs dépendants des forêts et à
leurs bienfaits. Il est destiné aux gestionnaires de forêts, aux
planificateurs paysagers et aux responsables politiques travaillant sur
l'utilisation des terres.
Plantes sauvages et cultures alimentaires impactées
De
nombreux pollinisateurs dépendent fortement des forêts pour la nidification et
le butinage. Le rapport indique cependant que la déforestation ou la
fragmentation du paysage associés au changement climatique ont eu un impact sur
leur rôle avec un effet en cascade sur la durabilité des écosystèmes, sur la
sécurité alimentaire et sur les moyens d'existence.
L’étude
indique que près de 88% du fleurissement de plantes sauvages est possible
grâce aux pollinisateurs et plus de 70% des cultures alimentaires
mondiales tirent profit de la pollinisation animale.
Lorsque
le pollen est transporté d'une plante à l'autre par des abeilles et par
d'autres insectes, ces derniers permettent de produire des fruits, des noix et
des semences et favorisent une plus grande variété de ces cultures et une
meilleure qualité, contribuant ainsi à la nutrition et à la sécurité
alimentaire.
Les
changements dans l'utilisation des sols et les pratiques de gestion de terres
peuvent contribuer à fragmenter et à dégrader les habitats des pollinisateurs.
Gérer les forêts pour préserver les pollinisateurs sauvages
Les
pollinisateurs sauvages fournissent des services de pollinisation importants
aux plantes qui ne peuvent pas être remplacés par des abeilles d'élevage.
Damien
Bertrand, spécialiste des forêts à la FAO et co-auteur du rapport, a ainsi
souligné que la gestion des forêts et du paysage avait joué un rôle essentiel
en assurant la viabilité des pollinisateurs.
« Un
abattage sélectif, un élagage sélectif et un brûlage dirigé, effectués de
manière à améliorer l'hétérogénéité des communautés d'arbres, auront
probablement des effets positifs sur les pollinisateurs et sur la biodiversité
forestière », a-t-il précisé.
« Nous
devons assurer la disponibilité en continu des pollinisateurs et par conséquent
améliorer la résilience et la productivité de la foresterie et de l'agriculture
», a-t-il ajouté.
Le
rapport de la FAO recueille plus de 35 études de cas dont une qui a établi un
lien solide entre la diversité des abeilles et le couvert forestier dans le
secteur du café au Brésil tandis qu'une autre au Costa Rica a révélé que
certaines espèces d'abeilles se trouvaient uniquement au sein d'habitats
forestiers.
Les habitats urbains abritent une grande diversité de pollinisateurs
Malgré l’idée reçue que l'urbanisation a provoqué une baisse du nombre de pollinisateurs, les habitats urbains sont également connus pour abriter une grande diversité de pollinisateurs, parfois plus qu'ailleurs.
La
gestion des forêts urbaines peut jouer un rôle important en soutenant les
communautés de pollinisateurs dans les environnements péri-urbains - et en
fournissant d'autres bienfaits propres à la foresterie urbaine.
Selon le
rapport l'hétérogénéité et la connectivité des habitats sont essentiels afin de
promouvoir la diversité des pollinisateurs et leur abondance.
L’étude
appelle à en faire davantage en s'appuyant notamment sur les connaissances
autochtones et locales et en impliquant les conservateurs des terres et les
acteurs du secteur pour parvenir à une gestion des terres plus favorables aux
pollinisateurs.
Le
rapport a été publié alors que la FAO et le Programme des Nations Unies pour
l'environnement (PNUE) se préparent à mener conjointement à partir de 2021, une
Décennie des Nations Unies dédiée à la restauration des écosystèmes et que
plusieurs pays travaillent à mettre en place un cadre de travail mondial sur la
biodiversité post-2020.
La FAO a
célébré la Journée
mondiale des abeilles le 20 mai dernier. A cette occasion, elle a
souligné l'importance de la production d'abeilles et du secteur apicole pour
soutenir les communautés rurales et améliorer la sécurité alimentaire et
nutritionnelle.
AGM
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