Côte d'Ivoire : pluies diluviennes et inondations à Abidjan, trois morts
Ces morts s'ajoutent aux 16 autres survenues au cours d'un
glissement de terrain une semaine auparavant dans un quartier déshérité,
déjà à la suite de pluies torrentielles.
Rues transformées en torrents, maisons inondées :
des pluies diluviennes ont frappé jeudi 25 juin Abidjan,
la capitale économique ivoirienne, faisant trois morts et causant d'importants
dégâts. Deux personnes ont péri et 35 autres ont été mises en sécurité, selon
le Groupement de sapeurs-pompiers militaires d'Abidjan, mais un journaliste a
vu un troisième corps sans vie. Ces morts s'ajoutent aux 16 autres survenues au
cours d'un glissement
de terrain une semaine auparavant dans un quartier déshérité, déjà à
la suite de pluies torrentielles.
"En une demi-heure, l'eau est montée d'un mètre et demi.
On a dû se réfugier sur le toit de la maison, un torrent dévalait la rue", a témoigné auprès de l'AFP Thomas Diego Badia, un
journaliste dont la société de production est située dans la Cité
Reconciliation, un endroit cossu de Cocody Riviera.
Boue, débris et voitures retournées
Les rues et celles de la Cité Allabra voisine étaient
couvertes de boue et de débris végétaux ou ménagers charriés par les eaux et
jonchées de nombreuses voitures défoncées, certaines retournées sur le toit. Le
portail d'entrée de la Cité Réconciliation, une pièce métallique de quatre
mètres de haut, a été arraché et jeté à terre. Des murs se sont effondrés. Un
lampadaire est tombé sur une maison.
Les images diffusées par des Abidjanais sur les réseaux
sociaux, au plus fort des pluies orageuses qui ont duré trois heures en milieu de journée, sont impressionnantes,
montrant des artères de la capitale économique ivoirienne transformées en
torrents d'eau boueuse.
Saison des pluies
La saison des pluies a commencé en mai et dure habituellement
jusqu'à fin juillet à Abidjan, qui connaît un climat sub-équatorial. Le
scénario des pluies torrentielles suivies d'inondations dévastatrices est
récurrent dans cette métropole de cinq millions d'habitants en croissance
continue, dont les infrastructures sont insuffisantes. Après les inondations
meurtrières de 2018, qui avaient frappé les mêmes quartiers et fait 18 morts,
les autorités avaient pourtant entamé d'importants travaux pour curer les
canaux d'évacuation d'eaux et détruire les constructions illégales qui parfois
les barraient.
Vendeurs informels
A Adjamé-Williamsville, un quartier populaire, un autre canal
d'évacuation des eaux a débordé, l'eau montant d'environ trois mètres et
transformant une large artère de circulation en torrent, selon les témoignages
de commerçants. "On a eu le temps de se mettre à l'abri avec nos
marchandises", a expliqué Steve Benjamin, un vendeur de
vêtements.
Trente minutes après que les eaux sont redescendues, tous les
vendeurs informels avec leurs marchandises posées à même le sol étaient
revenus, une multitude d'ordures et quelques souches d'arbres présentes dans la
rue témoignant du niveau atteint par les flots.
AGM
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