36ème Journée nationale de l’arbre : le Bénin devrait déjà être un pays forestier
Initiée par le Président de la
République d’alors le Général Mathieu KEREKOU en 1985, la Journée Nationale de
l’Arbre (JNA) vise la promotion d’une économie verte à travers le reboisement et la sensibilisation sur les
effets de la déforestation afin de
contribuer à la réduction des effets du changement climatique. Chaque année des
millions de plants sont mis en terre partout dans le pays. Si la mise en terre
était synonyme de survie, au vu des
dizaines de milliers de plants mis en terre pendant cette période, le Benin, serait devenu un pays
forestier. Cependant, le constat est alarmant
voire à la limite inquiétant. On est tenté de se demander à quoi ont servi tous
ces tapages autour de la JNA durant ces » 36 années ?
Depuis plusieurs décennies, Au Bénin, les
forêts laissent place à des savanes et pour cause la déforestation due à
l’expansion des terres agricoles. Ainsi, au réchauffement
climatique, s’ajoutent la dégradation et la diminution drastique des
ressources forestières due à la pression démographique et à la baisse de la
pluviométrie. C’est donc pour remédier à
cet état de chose que les gouvernements successifs depuis 1985 n’ont cessé
de multiplier les campagnes de reboisement.
Placée sous le thème "Arbre
et conservation de la biodiversité pour une économie verte et durable",
la 36ème édition de la JNA a eu lieu le 1er Juin
2020, lançant ainsi la campagne nationale de reboisement 2020. Le thème de cette année met en exergue l’économie verte qui promeut un faible taux d’émission du carbone
et une utilisation rationnelle et inclusive des ressources naturelles. L’arbre
comme ressource indispensable à la vie de l’homme serait donc au centre des
débats sur l’environnement tout au long de ce mois de Juin. Il est précurseur
d’un nombre important de services écosystémiques aussi bien à l’homme qu’à
l’environnement.
L’économie
verte est donc un moyen d’adaptation et d’atténuation aux changements
climatiques, tout en progressant vers un développement durable. Comme tous les
1er
juin de chaque année, le Benin à travers de nombreux cadres
politiques et responsables d’ONG et de sociétés, a sacrifié une fois encore à la tradition, par
la mise en terre des centaines de milliers de plants. Malgré toutes les
campagnes de reboisement notamment la campagne 10 million d’âmes 10 millions
d’arbres, organisées et les millions de
francs qu’elles impliquent, ce geste constamment répété peine à assurer
l’afforestation. Où sont passés les
centaines de milliers de plants mis en terre chaque année ? Quelle politique
a été mise en place pour le suivi des plants ?
En effet,
il n’existe aucun suivi ni aucune politique de suivi des plants mis en terre
même pour ceux mis en terre par les gouvernements successifs.
A quoi sert
tout le remue-ménage médiatique à chaque JNA si aucun suivi n’est apporté aux
plants après mise en terre ? Serait-ce simplement 35 ans de m’as-tu vu ? Le
suivi aide à éviter les pertes de plants et favorise un bon enracinement et un
bon développement des plants. De plus, les pathogènes et les ravageurs peuvent
causer beaucoup de dommages aux plants, ce qui peut engendrer des pertes. Il
est donc important de leur porter une attention particulière afin de limiter
les pertes et assurer leur développement harmonieux. Dans un contexte de changement climatique qui
s’accélère, les plants mis en terre devront impérativement et plus que jamais faire
objet d’un suivi rigoureux.
DOSSOU Ayékotchami Jacques
Journaliste Environnentaliste
AGM/Bénin
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