Défaut de paiement : Le tourisme en tête des secteurs les plus touchés
L’activité économique du Maroc
sera indéniablement marquée par la hausse des défaillances de paiement.
Tourisme, commerce de détail, automobile, agroalimentaire,.. : les secteurs concernés sont nombreux.
Tourisme, commerce de détail, automobile, agroalimentaire,.. : les secteurs concernés sont nombreux.
La
pandémie du Coronavirus (Covid-19) affecte aujourd’hui un grand nombre
d’entreprises de par le monde, et a porté un grand préjudice à l’offre et la
demande d’un bon nombre de secteurs d’activité. Dans ce contexte, le
spécialiste en risque crédit, Coface, prévoit en 2020 la première récession de
l’économie mondiale depuis 2009, à -1,3% alors que l’an dernier.
Le PIB mondial
avait atteint 2,5%. Une récession qui devrait toucher 68 pays (contre 11 en
2019) suite au recul du commerce mondial en volume de 4,3% (-0,4% en 2019) et
une augmentation de 25% des défaillances d’entreprises dans le monde contre
seulement +2% en janvier dernier.
Selon les experts de
Coface, il faut s’attendre à une forte hausse du risque de crédit des
entreprises, et ce même si l’on se place dans un scénario où l’activité
économique redémarrerait graduellement dès le 3ème trimestre et en excluant
l’hypothèse d’une deuxième vague d’épidémie au second semestre. Cette tendance
toucherait à la fois les États-Unis (+39%) et toutes les principales économies
d’Europe de l’Ouest (+18%) : Allemagne (+11%), France (+15%), Royaume-Uni
(+33%), Italie (+18%) et Espagne (+22%).
Le choc pourrait être
encore plus violent dans les économies émergentes, car outre la gestion de la
pandémie qui s’annonce plus difficile, elles font face à la chute des cours du
pétrole ainsi qu’à quatre fois plus de sorties de capitaux qu’en 2008. Etant également
fortement dépendante de l’économie européenne, l’activité économique du Maroc
sera indéniablement touchée par le repli de la croissance du Vieux continent,
qui fait suite à la hausse des défaillances.
A noter que l’Union
européenne représente plus de 58% des exportations marocaines, 59% du stock
d’investissement direct étranger (IDE), 70% des recettes touristiques et 69%
des transferts des Marocains résidant à l’étranger.
Les secteurs les plus exposés
Le risque de défaut de
paiement plane sur le tissu économique marocain, suite à la répercussion de la
crise sanitaire sur plusieurs secteurs importants, et principalement celui du
tourisme, qui contribue pour environ 8% du PIB.
Selon Mehdi Arifi,
Directeur général assurance-crédit chez Coface Maroc, «il s’ensuit des
conséquences sur les compagnies maritimes et aériennes et les services comme la
restauration et l’hôtellerie. La perte est évaluée à 34,1 MMDH en termes de
chiffre d'affaires touristiques en 2020 et de 14 MMDH en termes de chiffre
d’affaires pour l'hôtellerie, pour une chute globale de près de 6 millions de
touristes (-98%), qui occasionneraient une perte totale de 11,6 millions de
nuitées.
A cause entre autres
de la fermeture des frontières». L’autre secteur dont on ne parle pas beaucoup,
mais qui reste fortement impacté, est celui du commerce de détail. Ce dernier
pâtit de la baisse du tourisme et de la diminution potentielle des transferts
des expatriés (6% du PIB) en provenance de France et d’Espagne, mais aussi du
fait du confinement qui contribue à la baisse de consommation des résidents. On
pourrait donc observer une forte hausse des défauts de paiement de ce secteur
durant les prochains mois.
Par ailleurs, même si
le secteur de l’agroalimentaire devrait limiter la casse car épargné par le
confinement, il risque, sur un horizon moyen et long terme, de connaître des
difficultés liées à l’impact sur la chaîne d’approvisionnement en intrants
(ingrédients et additifs utilisés dans la transformation de produits
alimentaires) et en produits semifinis (concentrés de fruits importés de l’UE
notamment), explique Coface. Le secteur textile est également victime de la
chaîne d’approvisionnement, notamment de Chine, mais aussi de la baisse de la
demande étrangère (notamment de l’UE).
L’activité du secteur
automobile a subi l’impact du confinement avec l’arrêt de l’activité durant
plusieurs semaines, entravant la production locale. Marqué également par la
chute de la demande de la production en Europe, car il importe des pièces
détachées et exporte des pièces de véhicules, le secteur pourrait connaître de
grandes difficultés liés aux paiements. Selon les données de Coface, le secteur
de l’agriculture qui contribue à hauteur de 15% du PIB et plus de 30% de
l’emploi total, en plus des effets de la sécheresse, sera lui aussi touché par
les effets de la crise. Notons aussi les retombées négatives de l’annulation du
SIAM.
Comme nous
l’annoncions dans notre dernier numéro de Finances News Hebdo (www. FNH.ma),
l’industrie aéronautique n’échappera pas aux effets de la crise sanitaire
actuelle, et pourrait également subir un risque de défaillance crédit, surtout
pour l’écosystème lié aux avions légers. «L’industrie aéronautique, qui
totalise 6% des exportations du Maroc, sera affectée par la réduction de la
production d’aéronefs dans le monde», explique Mehdi Arifi.
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