Covid-19 : le comité d’urgence de l’OMS se réunit pour évaluer la pandémie
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé qu’elle
allait réunir les experts de son comité d’urgence afin d’évaluer
l’évolution de la pandémie de Covid-19, trois mois après la déclaration d’une
urgence sanitaire internationale.
« Je convoquerai à nouveau demain le comité d’urgence pour
évaluer l’évolution de la pandémie et pour émettre des recommandations
actualisées », a déclaré le Directeur général de l’OMS, Dr Tedros Adhanom
Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse virtuelle ce mercredi à Genève.
Selon le chef de l’OMS, son organisation a travaillé « jour
après jour au cours de ces trois mois pour tirer la sonnette d’alarme, soutenir
les pays et sauver des vies ».
« Nous avons travaillé avec les pays pour les aider à se
préparer et à réagir ou répondre. Nous avons réuni les pays pour qu’ils
partagent leurs expériences et les leçons apprises », a ajouté le Dr Tedros
insistant sur la mobilisation de milliers d’experts et de chercheurs « pour
analyser les preuves en évolution et les transformer en conseils ».
Face aux critiques, le chef de l’OMS a défendu le bilan de son
organisation tout en détaillant toutes les actions prises depuis janvier. «
Depuis le début, l’OMS a agi rapidement et de manière décisive pour répondre à
l’alerte mondiale », a précisé le Dr Tedros, après avoir donné une chronologie
de ce que savait l’agence onusienne, avant de déclarer l’urgence mondiale du
Covid-19 le 30 janvier dernier.
L’OMS s’est engagée à faire preuve de transparence et de responsabilité
« Nous avons tiré la sonnette d’alarme très tôt et nous
l’avons fait souvent », a-t-il déclaré, tout ajoutant avoir « répété à maintes
reprises que le monde avait la possibilité de se préparer et de prévenir une
transmission communautaire généralisée ».
Il a indiqué que « l’OMS s’est engagée à faire preuve de
transparence et de responsabilité ». « Quand nous avons commencé notre première
conférence de presse, les gens disaient que le monde serait fatigué de ces
points de presse quotidiens, mais cela ne nous a pas dérangés. Nous voulions
nous assurer que le monde comprenne ce que dit l’OMS », a dit le chef de l’OMS.
Le dispositif de l’OMS s’est également traduit par le
lancement d’un vaste essai international pour trouver rapidement des réponses
sur les médicaments les plus efficaces.
« Nous avons réuni un consortium de pays et de partenaires
pour accélérer le développement de vaccins ainsi que la distribution équitable
de diagnostics et de produits thérapeutiques », a détaillé le Dr Tedros.
L’agence onusienne indique avoir expédié des millions de kits
de test et des tonnes d’équipements de protection dans le monde entier, en
portant une attention particulière sur les pays qui en ont le plus besoin.
Ces faits rappelés durant la conférence de presse virtuelle
ont précédé le détail de la chronologie entre le 31 décembre 2019 et le 31
janvier 2020. « Le 31 décembre [2019], le système d’information sur les
épidémies de l’OMS a reçu un rapport sur une grappe de cas de pneumonie de
cause inconnue à Wuhan, en Chine ».
Le lendemain, le jour de l’an, l’agence onusienne indique
avoir demandé à Beijing de lui fournir de plus amples informations sur le
Règlement sanitaire international, tout en activant son équipe de soutien à la
gestion des incidents.
Des actions ont été posées tout au long de ce début d’année.
Les 10 et 11 janvier, l’OMS a publié un aide-mémoire sur la manière de
détecter, de tester et de gérer les cas, mais aussi sur la façon de protéger
les travailleurs de la santé contre une éventuelle transmission interhumaine,
sur la base d’expérience antérieure des coronavirus.
C’est le 13 janvier que le premier cas a été signalé en dehors de la Chine, en Thaïlande
« Wuhan, en Chine, étant une importante plaque tournante pour
les transports intérieurs et internationaux, l’OMS a averti sur les risques
d’une augmentation de cas signalés en dehors de Wuhan », a rappelé le Dr
Tedros. C’est également le 11 janvier que la Chine a partagé avec l’OMS et les
pays, la séquence génétique du virus. Le même jour, la Chine a signalé le
premier décès dû au nouveau coronavirus.
« Le 13 janvier, le premier cas a été signalé en dehors de la
Chine, en Thaïlande. Ce jour-là, en collaboration avec des partenaires, l’OMS a
publié les premières instructions pour la fabrication de kits de tests », a
ajouté le chef de l’OMS. Mais le 14 janvier, l’OMS a « tweeté » au sujet
d’enquêtes préliminaires des autorités chinoises indiquant n’avoir trouvé «
aucune preuve évidente d’une transmission humaine ». C’est dans ce contexte que
le personnel de l’OMS s’est rendu le 20-21 janvier à Wuhan.
« Et le 22, l’OMS a souligné que des preuves suggéraient une
transmission interhumaine ». Par ailleurs, « le comité d’urgence était divisé
dans son avis et n’a pas conseillé pour que je déclare une urgence sanitaire
internationale. Le comité a demandé à être reconvoqué dans 10 jours ou moins
afin de permettre la collecte et l’examen de plus d’informations » a détaillé
le Dr Tedros qui s’est ensuite rendu le 27 janvier à Beijing pour rencontrer «
le Président chinois Xi Jinping et d’autres dirigeants pour en savoir plus sur
la réponse et offrir l’aide de l’OMS ».
« Ce virus peut faire des ravages... plus que n’importe quelle attaque terroriste »
En parvenant à un consensus le 30 janvier, le Comité d’urgence
de l’OMS décrète finalement que la situation correspondait à une « urgence
sanitaire de portée internationale », le niveau le plus élevé d’alerte.
« J’ai déclaré une urgence de santé publique mondiale - le
plus haut niveau d’alarme de l’OMS. À l’époque, comme vous vous en
souvenez peut-être, il y avait moins de 100 cas et aucun décès en dehors de la
Chine. Pour être précis, nous avions 82 cas en dehors de la Chine, et aucun
décès, lorsque nous avons déclaré le niveau d’urgence international le plus
élevé », a détaillé le chef de l’OMS.
En énumérant toute cette chronologie, l’OMS entend ainsi
rappeler « son engagement de servir tous les peuples du monde avec la science,
la solidarité et les solutions, mais surtout avec humilité et respect pour tous
les peuples et toutes les nations ».
« Nous partageons la douleur et la peine de tant de personnes
à travers le monde, et nous partageons l’espoir que nous surmonterons ensemble
cette pandémie. Il y a une chose que nous n’avons pas faite : nous n’avons pas
abandonné », a réitéré le Directeur général de l’OMS.
D’autant que sur le terrain, le virus ne faiblit pas. Le
nouveau coronavirus a fait plus de 204.987 morts dans le monde depuis décembre
dernier et près de 3 millions de cas ont été recensés sur la planète, selon un
bilan établi par l’OMS ce mercredi.
Avec 983.457 cas de contamination, les Etats-Unis est le pays
qui a enregistré le plus grand nombre de morts (50.492). Mais l’Europe, avec un
total de 129.344 morts (pour 1.408.266 cas), est le continent le plus durement
touché par la pandémie de Covid-19. L’Italie (27.359 morts) et l’Espagne
(23.822) sont les pays européens les plus atteints, suivis de la France
(23.660) et du Royaume-Uni (21.678).
« Je l’ai déjà dit : ce virus peut faire des ravages... plus
que n’importe quelle attaque terroriste. Il peut provoquer des bouleversements
politiques, économiques et sociaux », a averti Dr Tedros.
« Mais le choix nous appartient, et le choix devrait être
l’unité au niveau national », a-t-il ensuite relevé. « Plus que jamais, la race
humaine doit s’unir pour vaincre ce virus ».
AGM
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