Coronavirus : les animaux des zoos d'Indonésie menacés de famine
Des milliers d'animaux, dont des tigres de Sumatra et des
orang-outans de Bornéo risquent la famine, ont mis en garde les zoos
d'Indonésie, durement frappés par la crise du coronavirus, et bientôt à court
de ressources.
La soixantaine de zoos et parcs animaliers de l'archipel d'Asie
du Sud-Est, qui abritent quelque 70 000 animaux, ont dû fermer leurs
portes en mars. Et plus de 90% d'entre eux estiment qu'ils devraient manquer de
nourriture animale après la mi-mai.
"La plupart des zoos se reposaient sur les ventes de
billets d'entrée et quand ils ont fermé, tout s'est effondré", a expliqué à l'AFP Sulhan Syafi'i, porte-parole de
l'association des zoos
indonésiens. "Nous devons trouver des solutions créatives pour
survivre", a-t-il ajouté.
Un zoo allemand a indiqué ce mois-ci qu'il pourrait être
contraint de sacrifier des animaux pour en sauver d'autres, une situation que
l'association indonésienne des zoos envisage aussi "dans le pire
des scénarios".
"Si au bout de quelques mois on n'a pas d'aide du
gouvernement ou d'une organisation internationale, alors on devra se résoudre à
donner des herbivores - comme des daims ou des oiseaux non menacés - à manger
aux carnivores", a suggéré le
responsable.
Les employés des zoos ont commencé à récolter de l'herbe et
d'autres végétaux des environs pour nourrir des girafes et d'autres herbivores.
Les rations de viande rouge des tigres et
autres carnivores ont dû être réduites et remplacées en partie par de la
volaille.
Et le personnel des zoos, qui a dû subir des baisses de
salaires, doit parfois contribuer en apportant ses propres poulets aux animaux.
Ces solutions temporaires permettent de gagner du temps, mais ne vont pas
remplacer la perte de revenus apportés auparavant par les quelque 50 millions de
visiteurs annuels dans ces zoos qui dépendent désormais des dons et des aides
publiques.
Si la situation perdure "on pourrait abattre les
animaux qui ne sont pas endémiques" à l'Indonésie, propose Sulhan
Syafi'i. "Mais en ce qui concerne les animaux endémiques, comme
les tigres
de Sumatra, nous devons faire tout ce qui est possible pour les
sauver. C'est triste, mais à ce stade nous devons choisir nos priorités."
En Thaïlande, certains parcs animaliers n'arrivent à nourrir
leurs animaux que grâce à des dons privés. "Tous les zoos privés
sont touchés", a souligné Nantakorn Phatnamrob, propriétaire du
Chang Siam Park à Pattaya, où les touristes pouvaient avant le virus se
promener sur des éléphants et prendre des selfies avec des bébés tigres.
En Malaisie, les zoos ont appelé à des dons et craignent de se
retrouver dans une situation critique en juin ou juillet. "Mais
nous n'en sommes pas encore là. On essaye de trouver des solutions pour ne pas
arriver à ce type de scénario", note Kevin Lazarus, président de
l'association malaisienne des parcs zoologiques et aquatiques.
AGM
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