Un quart de la population mondiale doute de l'origine humaine du réchauffement climatique
Une
enquête Ipsos menée dans 30 pays montre comment le dérèglement climatique est
perçu dans le monde. Si le réchauffement climatique est désormais incontesté
pour une grande partie des sondés, son origine reste souvent débattue. La
majorité des répondants juge que c'est au gouvernement d'agir pour le climat.
La
science peine encore à se faire entendre sur le dérèglement climatique. Malgré
tous les signaux
d'alarme liés au réchauffement, à la montée des océans ou encore à la
multiplication des événements météorologiques extrêmes, certains doutent encore
de sa réalité et de son origine, montre une étude Ipsos publiée
mercredi et menée dans 30 pays.
Ainsi,
si le phénomène est généralement incontesté (à 92 %) par les 24.000
répondants interrogés pour cette enquête menée pour EDF, une partie non
négligeable de la population reste sceptique aux Etats-Unis (15 %), en
Australie (14 %), en Chine (15 %), en Norvège (12 %) et en Suède
(14 %). A noter qu'en France, seuls 5 % des sondés remettent en cause
le réchauffement.
La
question reste aussi de savoir quelle en est l'origine : 70 % pensent
que le changement climatique est causé par l'homme mais un quart de la
population (25 %) l'attribue à un phénomène naturel ou inconnu. C'est en
particulier le cas dans des pays très émetteurs de
CO2 comme l'Arabie saoudite (39 %), l'Australie (23 %), les
Etats-Unis (23 %), les Emirats Arabes Unis (27 %), la Russie
(23 %) ou la Chine (22 %), mais également en Norvège (17 %) par
exemple.
Priorité à l'environnement sur la croissance
Bien
que 54 % l'estiment dégradé, l'environnement n'est pas le domaine
pour lequel la situation est jugée la plus mauvaise aux yeux des
citoyens. La corruption est mentionnée comme le domaine le plus
préoccupant dans treize des pays interrogés (notamment en Afrique du Sud, en
Espagne ou en Amérique du sud), le niveau des taxes et impôts dans sept pays
(dont la Belgique, la Turquie, le Brésil), ou encore l'immigration en France,
en Suède ou aux Etats-Unis.
En
revanche, la majorité des pays interrogés estiment que l'on devrait donner la
priorité à l'environnement, « même si cela peut ralentir la croissance
économique du pays et faire perdre des emplois ». Seuls les pays d'Afrique
et du Moyen-Orient, tels que l'Arabie Saoudite, le Nigéria, l'Afrique du Sud et
l'Egypte, estiment qu'il faut donner la priorité à la croissance.
Accumulation
des déchets, pollution de l'air, déforestation, réchauffement climatique, recul
de la biodiversité… Selon les endroits du monde, les préoccupations
environnementales de la population ne sont pas les mêmes.
Le nucléaire produit du CO2 pour la moitié de la population
Les
émissions de gaz à effet de serre sont citées, à raison, comme une des
principales causes du réchauffement climatique par plus de 6 citoyens sur 10
(61 %). Toutefois, certains l'attribuent également à d'autres phénomènes,
comme la pollution de l'air ou le trou dans la couche d'ozone.
Quelle
activité produit beaucoup de gaz à effet de serre ? A cette question, la
plupart des répondants placent en premier l'industrie, suivie des transports et
de la déforestation.
Le
secteur de la production d'électricité, qui émet pourtant énormément de gaz à
effet de serre, n'est cité qu'après. Le charbon et le gaz sont clairement
identifiés comme producteurs de CO2, mais le nucléaire, bien que décarboné,
divise la population avec plus de 50 % estimant qu'il produit du CO2.
Les Etats-Unis et la Chine se rejettent mutuellement la faute
Les
pays les plus émetteurs de CO2 sont bien identifiés, même si les Chinois
estiment (pour 57 % d'entre eux) que les Américains sont les plus
gros pollueurs, tandis qu'aux Etats-Unis, on rejette le plus souvent la
responsabilité sur les Chinois (dans 72 % des cas).
Enfin,
pour 70 % des citoyens, la mobilisation contre le changement climatique
doit être portée par les gouvernements, plutôt que par les entreprises, les ONG
ou les citoyens eux-mêmes. Ils sont aujourd'hui moins de la moitié
(48 %) à penser que leur gouvernement agit réellement en faveur de
l'environnement, et ce tout particulièrement en Europe.
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