Les entreprises du secteur des minéraux et des métaux peuvent contribuer à atteindre le programme de développement durable à l’horizon 2030
Les minéraux et les métaux jouent un rôle central dans
l’économie mondiale et continueront à fournir la matière première dont nous
avons besoin pour les processus industriels et leur utilisation quotidienne.
Malgré d’énormes efforts pour dissocier la croissance
économique de l’utilisation des ressources, l’extraction des ressources
minérales a nettement augmenté ces dernières décennies. Au cours de la dernière
décennie, cette augmentation s'est faite à un rythme plus rapide que la croissance
économique. Cette tendance devrait s'accentuer régulièrement à l'avenir, alors
que nous nous efforçons de répondre aux besoins en ressources minérales d'une
population mondiale croissante qui devrait atteindre 8,5
milliards en 2030, 9,8 milliards en 2050 et 11,2 milliards à la fin du siècle.
Les transitions mondiales vers l'énergie propre et les
véhicules électriques vont également accélérer la tendance, car ces sources
d'énergie renouvelables nécessitent des quantités de métaux plus importantes
que la production d'énergie à partir de combustibles fossiles.
Malheureusement, le prix de l’extraction de ces métaux
et minéraux indispensables est élevé, et comprend des dommages sur la vie
sauvage et les écosystèmes.
Pourtant, il ne doit pas nécessairement en être ainsi
: l’industrie des minéraux et des métaux a, en effet, le potentiel requis pour
aider les pays à atteindre les objectifs
de développement durable. Elle a les capacités par exemple, de promouvoir
la cohésion sociale, l’intégration et le progrès économique des pays à faible
revenu et des groupes de population les plus vulnérables.
Dans son dernier rapport, publié en février 2020,
intitulé La
gouvernance des ressources minérales au 21e siècle : pour des industries
extractives orientées vers le développement durable (PDF),
le groupe international d’experts sur les
ressources propose des suggestions sur la manière d’améliorer les
performances économiques du secteur extractif tout en veillant à ce qu’il
respecte les normes sociales et environnementales les plus élevées aux niveaux
national et international.
Le rapport fournit des orientations sur la manière
dont le secteur extractif peut établir une structure de gouvernance moderne qui
prenne en compte la sécurité et l’efficacité des ressources, un domaine
d’intérêt particulier pour les pays développés et réponde à la demande de
transformation structurelle continue, de développement économique et de
diversification dans les pays en développement exportateurs de ressources.
Les acteurs des projets miniers. Source : Patrice Christmann (2017). |
Introduction d’un permis d’exploitation axé sur le développement durable
Le rapport suggère notamment de remplacer le concept
de "licence sociale d'exploitation" - qui était utilisé par les
sociétés minières pour instaurer la confiance du public et prévenir les
conflits sociaux - par un nouveau modèle de gouvernance, que les auteurs appellent
"licence d'exploitation pour le développement durable". Contrairement
au permis social d'exploitation, le permis de développement durable
d'exploitation est une approche de gouvernance plus holistique, intégrée et
inclusive, grâce à laquelle les entreprises peuvent obtenir des résultats
économiques, sociaux et environnementaux positifs. Le permis d'exploitation
pour le développement durable préconise des accords plus équitables, un partage
égal des bénéfices entre les parties prenantes et une prise en compte globale
des réglementations existantes dans le secteur minier qui, souvent, n'étaient
pas assez inclusives. Elle est conçue pour examiner l'ensemble de l'industrie
extractive, minimiser ses effets négatifs sur l'environnement, la société et l'économie,
et identifier les possibilités de contribuer au développement durable.
Sa mise en œuvre est une responsabilité partagée par
toutes les parties prenantes tout au long des chaînes de valeur complexes et
transnationales.
Le rapport examine également les secteurs de
l’exploitation minière artisanale et à petite échelle et des minéraux de
développement qui sont une source importante de moyens de subsistance pour les
populations marginalisées, souvent négligées par les décideurs politiques.
Des mesures nationales et internationales sont nécessaires
Le rapport contient également une liste de
recommandations clés à mettre en œuvre au niveau national et international,
prenant ainsi en compte le besoin de mener des mesures plus larges.
Le groupe international d’experts sur
les ressources est fermement convaincu que des travaux efficaces menés sur le
plan national, avec une participation large et inclusive de toutes les parties
prenantes, y compris les gouvernements des pays « d'accueil et
d'origine », la communauté internationale, les sociétés minières et les
organisations de la société civile, devrait conduire à l’adoption d’un plan de
développement stratégique. Ce plan doit contenir des actions ciblées pour les
objectifs de développement durable et définir des normes de performance.
Le secteur extractif et les objectifs de développement durable. Infographie de Yi-Ann Chen. |
Le groupe international d’experts sur
les ressources recommande aux pays de créer trois institutions publiques de
base : une direction de l’environnement, une direction des mines et un
service géologique afin promouvoir et réglementer le développement des
industries des mines et des métaux.
Sur le plan international, le rapport préconise la
création d’une Agence internationale des minéraux pour améliorer les mécanismes
de coordination internationale, ou la création d'un accord international pour
coordonner et partager les données sur la géologie économique et les besoins en
matière de demande de minéraux, et promouvoir la transparence sur les impacts
et les bénéfices, entre autres.
Pour en savoir plus sur le nouveau cadre de
gouvernance proposé par l'International Resource Panel dans le secteur de
l'extraction, la Licence d'exploitation pour le développement durable,
n'hésitez pas à télécharger
les rapports complets et résumés en anglais, ainsi que des fiches d'information
présentant les principales conclusions dans les six langues des Nations unies.
Le groupe international d’experts sur les
ressources a été lancé par le Programme des Nations unies pour
l'environnement (PNUE) en 2007 afin de développer et de partager les
connaissances nécessaires pour améliorer notre utilisation des ressources dans
le monde entier. Ce groupe est composé d’éminents scientifiques, hautement
qualifiés dans les questions de gestion des ressources. Leurs rapports font
état des dernières découvertes scientifiques, techniques et socio-économiques
concernant l'utilisation des ressources mondiales. Ils fournissent des conseils
et établissent des liens entre les décideurs politiques, l’industrie et la
communauté sur les moyens d'améliorer la gestion des ressources mondiales et
locales. Le groupe comprend des scientifiques et des gouvernements de régions
développées et en développement, la société civile, l'industrie et des
organisations internationales. Son objectif est de nous distancer des modèles
impliquant la surconsommation, le gaspillage et les dommages écologiques pour
nous orienter vers un avenir plus prospère et plus durable.
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