Burkina Faso : mise en service du barrage hydroélectrique de Samendéni
En
tournée dans l’ouest du Burkina, le président Roch Marc Christian Kaboré a
inauguré le barrage de Samendéni samedi. D’une capacité de 1,5 milliard de m3
d’eau, l’ouvrage servira de tremplin pour développer le pôle de croissance de
l’Ouest.
Après
le succès du pôle
de croissance agricole Bagrépôle, lancé en 2012 dans le centre-est du pays,
le Burkina renouvelle l’expérience à l’Ouest. En visite dans la région, où il a
commémoré le 95e anniversaire de l’école Alwata Diawara à Tougan, le président
burkinabè Roch
Marc Christian Kaboré a inauguré me 30 novembre le barrage
hydroélectrique de Samandéni.
« Plus
grand barrage de l’Ouest du Burkina Faso, Samendéni va contribuer à la
croissance du Produit Interieur Brut de près de 2% et à la création d’au moins
100 000 emplois directs et indirects », a affirmé Roch Marc Christian
Kaboré sur compte Twitter après avoir ouvert les vannes du barrage samedi
matin.
«
Nous inaugurons le barrage de Samendeni qui fait l’objet, depuis son
identification, il y a 40 ans, de réflexion, d’engagement pour sa réalisation
», a déclaré Roch Marc Christian Kaboré lors de la cérémonie officielle.
Le
chef de l’État a également rendu hommage au défunt Salifou Diallo, ancien
ministre de l’Agriculture et ex-président de l’Assemblée nationale pour son
engagement et sa détermination à faire aboutir le projet.
« Les
travaux de construction du barrage sont totalement achevés, et ils ont coûté
plus de 100 milliards de francs CFA. Une somme qui inclue le dédommagement des
6 000 ménages affectés », explique le coordonnateur du programme de
développement intégré de Samendéni, Abdoulaye Ouédraogo.
Lancé
en 2010, les travaux avaient été ralentis par les crises ivoirienne et
burkinabè, avant
de reprendre en 2017, permettant la mise en eau du barrage au mois
de juillet. Ces travaux ont été confiés au groupement d’entreprises
maroco-burkinabè Société
générale des travaux du Maroc et à Fadoul Technibois.
Construit
à 40 km à l’ouest de Bobo-Dioulasso, l’ouvrage comprend un lac artificiel de
plus de 1,5 milliard de m3 et une centrale électrique d’une capacité de 3,74
MW. Il devrait permettre l’émergence d’un pôle de croissance agro-industriel
dans la vallée du fleuve Mouhoun, où 1 500 hectares de terres sur les 21 000 hectares
prévus sont déjà irrigués.
« Ce
barrage de Samendéni va contribuer, de toute évidence à l’atteinte de la
sécurité alimentaire dans notre pays », a également déclaré le président
de la République.
Les
travaux de la première phase de l’aménagement seront achevés en 2021. Près de
40 % des parcelles aménagées seront attribuées aux exploitants familiaux,
tandis qu’une aire agro-industrielle de 100 hectares sera installée.
« Nous menons actuellement les études pour évaluer la mise en œuvre de
l’agropôle », précise Abdoulaye Ouédraogo.
Huit bailleurs internationaux
Le
chantier a été financé par huit bailleurs, parmi lesquels la Banque
ouest-africaine de développement, la Banque
islamique de développement ou encore les fonds koweïtien et saoudien
pour le développement.
Engagée
sous l’ère du président Blaise Compaoré pour doper les exportations et attirer
de nouveaux investisseurs, la
politique des pôles de croissance a pris corps en 2012 avec un projet
pilote, le Bagrépôle, inscrit dans la Stratégie de croissance accélérée et de
développement durable.
Parmi
les autres projets en étude, figure le pôle touristique de l’Est et le pôle de
croissance du Sahel, axé sur les potentiels minier, pastoral et touristique de
régionaux. Le gouvernement réfléchit par ailleurs à la création de deux zones
économiques spéciales, l’une à Bobo-Dioulasso et l’autre à Ouagadougou.
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