Deux ONG dénoncent l'empreinte carbone des banques françaises
Selon
un rapport d'Oxfam et des Amis de la Terre, les banques contribuent au réchauffement
climatique en investissant dans le secteur des énergies fossiles.
Les
Amis de la Terre et Oxfam France ont appelé, jeudi 28 novembre, la France à
légiférer "dès 2020" pour contraindre les banques à
des stratégies alignées sur l'objectif de limiter
l'augmentation de la température terrestre à 1,5 °C. A la veille
du "Climate Finance Day", le colloque de réflexion sur la
finance verte et durable organisé à Paris, les deux ONG ont dévoilé une étude
consacrée à l'empreinte carbone des banques.
"En
2018, les émissions de gaz à effet de serre issues des activités de financement
et d'investissement des quatre principales banques françaises – BNP
Paribas, Crédit agricole, Société générale et BPCE – dans le secteur des
énergies fossiles ont atteint plus de 2 milliards de tonnes équivalent CO2,
soit 4,5 fois les émissions de la France cette même année",
accusent Oxfam et les Amis de la Terre dans cette étude.
Des efforts mais des efforts "bien trop lents"
Ce
chiffre est calculé en comparant d'une part "l'ensemble des
transactions financières réalisées par des banques françaises en direction
d'entreprises actives dans les énergies fossiles en 2018" et
d'autre part celui des émissions de gaz à effet de serre de la France pour
2018.
Les
établissements bancaires ont pris ces dernières années divers engagements pour
se désinvestir progressivement de secteurs tels que le charbon, le tabac ou
encore les sables bitumineux. Mais "le rythme de marche est
bien trop inégal et lent pour répondre aux objectifs de l'accord de Paris",
tancent les deux ONG.
Contestant
ce rapport, Frédéric Oudéa, président de la Fédération bancaire
françaises, se défend en soulignant que "les banques
francaises [étaient] les premières [au monde] engagées
dans cette transition" écologique. D'après lui, quatre banques de
l'Hexagone figurent parmi les dix premières au monde dans le financement des
énergies renouvelables, avec une enveloppe de près de 40 milliards d'euros. Et
Frédéric Oudéa d'interroger : "Très concrètement, on arrête de financer
Air France, Renault et Peugeot ? Ou est-ce qu'on les accompagne en financant
des voitures et des avions électriques ?"
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