De nouvelles normes pour les climatiseurs et les réfrigérateurs pour lutter contre le changement climatique
La
demande croissante en climatiseurs et en réfrigérateurs menace
d'accélérer le réchauffement climatique, mais de nouvelles directives
pourraient contribuer à réduire les émissions en établissant des normes de
performance claires pour les nouveaux appareils.
Le nouveau modèle de lignes directrices pour les climatiseurs
individuels (en anglais) et les réfrigérateurs (en anglais) fournit un outil aux pays
en développement et aux économies émergentes pour établir des lois et des
politiques exigeant que les nouveaux appareils ménagers soient efficaces en
énergie et utilisent des réfrigérants ayant un potentiel de réchauffement
planétaire plus faible.
Si
des efforts ambitieux conformes aux lignes directrices sont poursuivis dans
l'ensemble de l'Afrique, cela permettrait l'économie de 40 térawattheures d'électricité à l'horizon
2030 (en anglais), soit l'équivalent de la production de près de 20
grandes centrales électriques et d'un coût de 3,5 milliards de dollars des
États-Unis en factures d'électricité, et la réduction de 28 millions
de tonnes d'émissions de CO2.
"Nous
devons élargir l'accès au refroidissement, essentiel à de nombreux aspects
de la vie des êtres humains et à la réalisation des objectifs de développement
durable", affirme Brian Holuj, de l'initiative United for Efficiency initiative (U4E)
du Programme des Nations Unies pour l'environnement, et l'un des principaux
auteurs des directives. "Mais nous devons également atténuer les impacts
sur l'énergie et l'environnement. Les lignes directrices conseillent les
gouvernements sur la façon de le faire."
Immeubles résidentiels à Hong Kong. |
Un besoin croissant en refroidissement
Le
refroidissement est essentiel pour la santé des êtres humains, la productivité,
la fabrication, les centres de données et la recherche. Mais la croissance
prévue accélérera le changement climatique si nous ne changeons pas notre
approche.
Les
unités de refroidissement typiques ont besoin d'électricité et d'un gaz
réfrigérant pour fonctionner. Lorsque l'électricité provient de centrales à
combustibles fossiles, ce qui est
le cas de près de 75 % de l'électricité dans les pays non membres de l'OCDE (en
anglais), elles émettent des gaz à effet de serre et de la pollution
atmosphérique.
À
l'échelle mondiale, on estime que 3,6 milliards le nombre d'appareils de réfrigération sont
utilisés aujourd'hui, et l'on prévoit que ce chiffre passera à 9,5 milliards
d'appareils d'ici 2050 (en anglais). Si le refroidissement est fourni
à tous ceux qui en ont besoin dans un monde qui se réchauffe, et pas
seulement à ceux qui peuvent actuellement se le permettre, jusqu'à 14
milliards d'appareils de refroidissement seraient nécessaires d'ici 2050.
La
consommation d'électricité varie considérablement, mais sur certains marchés
non réglementés, les appareils de réfrigération ménagers consomment plus de 1
000 kilowattheures (kWh) d'électricité par an, alors que certains des meilleurs
en consomment environ un quart.
Des normes minimales peuvent faire une réelle différence
Les
normes minimales de rendement énergétique et l'étiquetage énergétique, si
elles sont bien conçues et mises en œuvre, sont parmi les approches les plus
rapides et les plus efficaces pour améliorer l'efficacité énergétique.
Pourtant,
bien que des dizaines de pays aient des normes minimales de rendement
énergétique et des labels énergétiques, beaucoup sont dépassés ou non
appliqués. L'inadéquation des normes et des étiquettes rend les pays
vulnérables en tant que décharges pour les produits qui ne peuvent être vendus
ailleurs.
En
produisant des directives claires, les lignes directrices peuvent garantir
l'efficacité des normes et des labels.
Outre
le profil énergétique, de nombreux réfrigérants ont un potentiel de
réchauffement planétaire qui est bien plus de 1 000 fois plus puissant que le
dioxyde de carbone. En vertu de l'amendement de Kigali au Protocole de Montréal, les pays
réduiront progressivement les réfrigérants à base d'hydrofluorocarbures,
un type de gaz au pouvoir réchauffant, de plus de 80 % au cours des
30 prochaines années. Les avantages pour le climat sont considérablement
améliorés par l'amélioration de l'efficacité énergétique tout en réduisant
progressivement les hydrofluorocarbures. Selon les dernières études (en anglais), l'adoption
de meilleures technologies de refroidissement disponibles permettrait de
réduire les émissions cumulées de 38 à 60 gigatonnes d'équivalent CO2 d'ici
2030 et de 130 à 260 gigatonnes d'équivalent CO2 d'ici 2050.
"Pour
tirer le meilleur parti de la transition des fluides frigorigènes pour le
climat et le développement, nous avons besoin d'une stratégie combinée qui
associe la réduction progressive des hydrofluorocarbures requise par
l'amendement de Kigali à une amélioration de l'efficacité du refroidissement.
Cela inclut l'intégration des politiques visant à améliorer l'efficacité du
refroidissement dans les cadres plus larges de la politique énergétique et
climatique, et l'amélioration des contributions de l'Accord de Paris
déterminées au niveau national ", affirme Gabrielle Dreyfus, conseillère
scientifique en chef au Kigali Cooling
Efficiency Program. "Ces nouvelles lignes directrices modèles offrent
des options politiques qui ont fait leurs preuves pour promouvoir
l'efficacité énergétique."
Ces
lignes directrices constituent un autre volet d'un mouvement mondial visant à
rendre le refroidissement efficace et respectueux du climat. La Cool Coalition, un réseau mondial
reliant plus de 80 partenaires, oeuvre également à élargir l'accès au
refroidissement tout en réduisant l'impact climatique. Ses partenaires de
l'industrie et du gouvernement s'engagent tous à prendre des initiatives concrètes
pour que l'industrie du refroidissement fasse partie de la solution climatique.
A.G.M
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