Mali : un plan d’urgence pour les communautés des Falaises de Bandiagara (UNESCO)
Un
plan d’action de 2,2 millions de dollars a été présenté par l’UNESCO et le
Ministère de la Culture du Mali aux populations du site du Patrimoine mondial
des Falaises de Bandiagara en Pays dogon, afin de favoriser un retour à la
normale après les violences intercommunautaires ayant affecté le centre du
pays.
«
Le respect du patrimoine culturel est le socle du respect des identités, de la
dignité des peuples. Le patrimoine incarne l’histoire qui nous donne confiance
et la force de nous projeter dans l’avenir », a déclaré la Directrice générale
de l’UNESCO, Audrey Azoulay, citée dans un communiqué de presse.
Elle
a affirmé que l’UNESCO, après la reconstruction des mausolées de Tombouctou,
mettrait « tout en œuvre pour élargir cet effort à l’ensemble du Mali, au plus
près des attentes des peuples, pour faire avancer la paix ».
Lors
d’un atelier réunissant des représentants les habitants de la région à
Bandiagara le 29 août, la Ministre de la Culture du Mali, N’Diaye Ramatoulaye
Diallo, et Hervé Huot-Marchand, Représentant de l’UNESCO à Bamako, ont présenté
des mesures prioritaires visant à assurer la sécurité des personnes et des
biens, condition indispensable au retour des déplacés internes dans les
localités abandonnées.
Le
projet de plan d’action prévoit la fourniture d’une aide alimentaire, la
restauration de l’habitat et du patrimoine ainsi que l’approvisionnement en eau
potable dans les villages détruits ou endommagés lors des violences. Des
mesures sont également prévues pour soutenir les acteurs locaux du
développement afin d’impulser l’économie et soutenir les populations en
détresse.
Apaiser les tensions communautaires
Les
représentants des populations ont affirmé l’urgence d’apaiser les tensions
intercommunautaires. En effet le plan d’urgence prévoit l’organisation de
dialogues entre les communautés dans le respect des valeurs culturelles locales
et du vivre ensemble.
«
Avant d’attaquer physiquement notre pays et nos communautés, les terroristes
attaquent d’abord nos esprits, nos idées et nos valeurs. D’où l’importance de
garder à l’esprit la menace d’effondrement de notre patrimoine immatériel, qui
précède toujours la destruction de notre patrimoine matériel », a dit N’Diaye
Ramatoulaye Diallo.
La
spirale de la violence a débuté le 23 mars dernier par un massacre dans le
village peul d’Ogossagou qui a été suivi par la destruction de nombreux
villages peuls et dogons dans les cercles (départements) de Bandiagara, Bankass
et Koro situés dans le périmètre du bien inscrit au Patrimoine mondial ainsi
que dans sa zone limitrophe.
Une
mission de terrain dépêchée en juillet avait constaté une situation inédite de
destruction non seulement de l’habitat mais aussi des moyens de subsistance
(greniers, récoltes, animaux). Le patrimoine architectural de la région a été
sérieusement endommagé, des objets culturels détruits, vandalisés ou abandonnés
sous les décombres. Le patrimoine culturel immatériel a aussi été affecté avec
la quasi-interruption des événements sociaux et culturels.
Le
site de Bandiagara est reconnu pour ses paysages exceptionnels de falaises et
de plateau gréseux, intégrant des sites archéologiques et une architecture des
plus remarquables. Il est riche des pratiques et traditions culturelles de ses
habitants. Il est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis
1989.
A.G.M
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