L’Opep
ralentit sa production pour préserver le cours du pétrole
En 2016, face à la chute
du cours du pétrole à moins de 60 USD durant la période 2014-2016, l’Opep et
ses pays alliés, dont la Russie, se sont engagés dans une politique de
limitation de leurs productions. Cette mesure a été prolongée en décembre 2017,
afin d’éviter une nouvelle dégringolade des prix, et va encore être poursuivie
durant 9 mois, suite à la réunion entre le cartel et ses alliés à Vienne au
mois de juin.
Malgré quelques
fluctuations qui ont eu lieu durant la semaine, les cours se sont clôturés avec
une hausse ce vendredi. Ainsi, à la bourse de Londres, le prix du baril est
monté à 58,53 USD, soit une hausse de 2% à 1,15 USD. A la bourse de New York,
le cours de vendredi était de 54,50 USD, soit une hausse de 3,7% pour 1,96 USD.
La stratégie des pays de l’Opep pour augmenter les cours pétroliers
La proposition de
l’Arabie Saoudite auprès des 13 autres membres de l’Opep et de ses 10 alliés a
été soutenue et permettra ainsi de continuer la limitation de leurs productions
de pétrole. En effet, selon l’agence internationale de l’énergie (AIE), la demande
mondiale en or noir aura tendance à diminuer en 2020. Cela est surtout dû aux
incertitudes de croissances économiques internationales engendrées par le
Brexit, ainsi que les conflits entre les USA et la Chine.
L’Opep et le marché mondial du brut de pétrole
Le principal vecteur
pouvant engendrer une baisse du prix du pétrole est basé sur la proportion
entre la production et la demande mondiale. A noter que l’Opep constitue
actuellement le fournisseur de la moitié de la consommation en brut dans le
monde entier. En face, les USA, le Norvège, le Brésil et le Canada, qui
constituent les pays non-membres l’Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole, assurent la majorité de l’approvisionnement international restant.
La production pétrolière
de ces pays est notamment amenée à s’accroître de 2,4% en 2020. La consommation
mondiale prévue l’an prochain est d’environ 101,1 millions de barils par jour,
soit une croissance maintenue à 3,2%, laquelle sera surtout basée sur les
demandes en Chine et en Inde.
Actuellement, suite à sa
réduction de production depuis le mois de juin, les pays membres de l’Opep ont
déclaré une production totale de 29,83 millions de barils par jour. Cette
manœuvre avait notamment permis au cours du Brent de regagner 22% et plus de 30
% au WTI depuis le début de l’année.
Néanmoins, pour 2020,
l’Opep prévoit encore une baisse de la demande pour son brut à 29,27 millions
de barils par jour. Cela représente 1,34 millions de barils par jour en moins.
En continuant son rythme d’extraction actuel, les pays de l’Opep auraient un
excédent de production de 500 000 barils par jour en 2020.
L’Opep anticipe les risques de baisse des cours pétroliers
En 2014, une forte
croissance de l’extraction de brut de pétrole américain a entraîné l’apparition
d’un stock mondial important. Cette supériorité de l’offre par rapport à la
demande a fait lourdement chuter les cours de l’or noir et a rendu difficile
aux pays de l’Opep d’écouler leurs productions. En effet, il leur avait fallu
trois ans pour éliminer cet excédent.
Des manœuvres précises pour équilibrer le cours du pétrole
Il est important pour les
pays membres de l’Opep de maintenir les cours du pétrole au-dessus d’une
certaine valeur pour pouvoir engranger des bénéfices. En particulier, pour
l’Arabie Saoudite, les cours doivent être supérieurs à 70 USD, pour éviter des
pertes sur son budget. C’est pour cela que la production est limitée à une
certaine quantité journalière pour éviter d’avoir trop d’excédents.
L’objectif est ainsi de
maintenir les cours à un certain équilibre, car il est également important
d’éviter une forte hausse des prix. Cette dernière peut en effet avoir un
impact sur la demande, avec une baisse des volumes d’exportation et engendrer
aussi un risque majeur d’accumulation des stocks.
Les facteurs considérés par l’Opep dans le commerce pétrolier
Pour éviter de voir le
cours du baril de pétrole diminuer fortement, les pays de l’Opep ont intérêt à
anticiper les volumes de production de leurs concurrents. Entre autre, les
productions américaines profitent d’un accroissement régulier et vont également
bénéficier du lancement d’un nouveau pipeline au niveau du Golfe du Mexique et
du bassin permien. Les cours vont ainsi également dépendre des stocks de brut
des Américains et des autres pays non-Opep, mais également des prévisions en
demande mondiale.
En effet, pour cette
année 2019, la prévision de demande a été revue à une baisse de 0,1 millions de
barils par jour par l’AIE, soit 1,1 millions de barils par jour. Actuellement,
la croissance de la demande en brut pour 2020 est estimée à 1,4 millions de
barils par jour, soit une baisse de 50 000 barils par rapport aux anciennes
prévisions. A noter que les facteurs géopolitiques n’ont pas encore été inclus
dans les risques pris en compte.
A.G.M
A.G.M
Source: Actualité Financière
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire