Comment l’intelligence artificielle de Google DeepMind peut aider à préserver la biodiversité
DeepMind, l'entreprise de Google dédiée à
l'intelligence artificielle, se lance dans l'écologie. Son algorithme va être
mobilisé pour aider à préserver la faune du précieux Parc national de
Serengeti.
Tandis que DeepMind entraîne son intelligence
artificielle dans
le jeu vidéo StarCraft II, l’entreprise de Google commence déjà à
trouver des applications. Dans un communiqué publié ce 8 août 2019, on apprend
le déploiement de son algorithme pour venir en aide à la conservation de la
biodiversité.
Ce n’est pas la première fois qu’une IA est utilisée
pour la protection de l’environnement. En plus de l’utilisation de la
reconnaissance faciale pour détecter
les primates vulnérables, on peut aussi citer l’initiative de l’ONG
Resolve. En mêlant IA et reconnaissance des formes, sa caméra TrailGuard peut
repérer en temps réel les humains, les animaux et les voitures… pour repérer
les braconniers avant qu’il ne soit trop tard.
Des caméras en haute définition sont installées dans tout le Parc national de Serengeti (Tanzani). // Source : Serengeti-DeepMind |
UNE IA LÂCHÉE EN MILIEU SAUVAGE
L’IA de DeepMind va trouver son application
environnementale au Parc national de Serengeti, en Tanzanie (Afrique de l’Est).
Sur ce territoire, la biodiversité est l’une des plus riches au monde. Mais
elle est aussi menacée par l’activité humaine qui s’intensifie autour du parc,
modifiant le comportement des animaux lors des migrations et menaçant certaines
espèces. Le problème est que ce parc est immense : pour protéger la
biodiversité, il faut la surveiller, ce qui constitue une tâche colossale à
cette échelle avec des moyens traditionnels.
« À cette fin, DeepMind collabore avec des
écologistes et éthologues pour développer des méthodes de machine learning qui
peuvent aider à étudier les dynamiques comportementales de toute la communauté
animale africaine du Parc national de Serengeti », annonce
l’entreprise dans le communiqué.
L’algorithme va se reposer sur le stock d’images et
de vidéos prises ces neuf dernières années grâce aux caméras installées dans
tout le parc, puis s’occupera également des nouvelles prises de vue. Jusqu’à
maintenant, leur traitement était à la charge de volontaires : ils
repéraient eux-mêmes les animaux en labellisaient les photos. Mais il fallait
environ 1 an pour que ces images soient ainsi traitées après avoir été
enregistrées.
L’intelligence artificielle créée par DeepMind va
pouvoir labelliser les animaux en moins de neuf mois. Elle aura aussi la
capacité d’identifier des animaux flous ou difficiles à discerner, par exemple
lorsqu’ils sont photographiés en plein mouvement — ce qui est une tâche assez
ardue pour des humains. Ce sera donc un support précieux pour aider les
éthologues, biologistes et écologistes à mieux comprendre la biodiversité des
lieux autant qu’à trouver plus rapidement des solutions.
Entre le courant électrique faible, la connexion
internet si limitée qu’elle est quasiment inexistante, et tous les hasards qui
peuvent survenir, utiliser une IA en milieu sauvage reste un défi de taille.
Mais DeepMind le prend en compte : « Nous travaillons actuellement
le logiciel pour son déploiement sur le terrain, et nous accordons une
attention particulière à le faire fonctionnement sur du matériel modeste et un
faible accès à Internet », précise l’entreprise.
A.G.M
Source : numerama.com
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