La ville de Medellín explore des solutions basées sur la nature pour rafraîchir les personnes et la planète
Cet
été, alors que les températures sont montées en flèche en Europe, en Inde, en
Égypte et dans de nombreux autres pays, la première réaction des
personnes qui ont accès aux systèmes de refroidissement a souvent été de
mettre en marche la climatisation.
Bien
que la climatisation apporte un soulagement à court terme, cela ne
peut pas être une solution viable à long terme pour notre planète qui
se réchauffe. L'augmentation de l'utilisation des systèmes
de climatisation et d'autres systèmes de refroidissement entraîne une
forte augmentation de la demande en énergie. Ce qui entraîne
des changements climatiques et des températures plus élevées.
Cependant,
il existe d'autres possibilités, comme le montre Medellín, la deuxième ville de
la Colombie, en adoptant des solutions basées sur la nature. Les solutions
basées sur la nature sont définies par l'Union internationale pour la
conservation de la nature comme « des actions visant à protéger, gérer
durablement et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever les
défis de la société de manière efficace et adaptative, apportant simultanément
des avantages en termes de bien-être humain et de biodiversité ».
Medellín,
comme de nombreuses autres villes, connaît une hausse des températures,
aggravée par l’effet îlot de chaleur urbain : le béton et le tarmac absorbent
l’énergie solaire, la diffusent sous forme de chaleur et maintiennent des
températures élevées dans la ville longtemps après le coucher du
soleil.
Avec
le projet Green Corridor, qui a remporté le prix Ashden Award 2019 pour le
refroidissement par la nature, soutenu par le programme d'efficacité du
refroidissement de Kigali et en partenariat avec Sustainable Energy for All,
les autorités de la ville de Medellín ont transformé les bordures de 18 routes
et de 12 voies navigables en un paradis vert qui a permis de réduire les
effets d'îlot thermique.
«
Lorsque nous avons pris la décision d'implanter les 30 corridors verts, nous
nous sommes concentrés sur les zones où il manquait le plus d'espaces verts »,
explique le maire Federico Gutiérrez. « Grâce à cette intervention,
nous avons réussi à réduire la température de plus de 2 ° C et les citoyens
le ressentent déjà. »
«
Le projet Green Corridor est un excellent exemple de la façon dont les
urbanistes et les gouvernements peuvent s'appuyer sur la nature pour concevoir
des espaces urbains intelligents », déclare Juan Bello, chef de la
division d'ONU Environnement en Colombie. « La surveillance sera
essentielle pour continuer à démontrer les avantages multiples de
cette approche au fil du temps. »
L'efficacité
de cette approche est bien documentée. Les parcs urbains peuvent réduire la
température ambiante de jour d'environ 1 ° C en moyenne. Milan, qui a subi des
coupures de courant en raison de la demande d'air conditionné pendant la
canicule estivale, prévoit de planter trois millions d'arbres d'ici 2050 afin
de réduire l'effet d'îlot thermique et d'améliorer la qualité de l'air. Les
toits verts peuvent contribuer à réduire la consommation d’énergie de 10 à 15%.
Dans des villes comme Athènes, il est prouvé que cette technique peut
réduire de 66% les charges de refroidissement élevés dans les bâtiments.
«
La ville de Medellín et beaucoup d’autres montrent comment atténuer les
effets des changements climatiques et comment s'y adapter grâce à des
solutions basées sur la nature », affirme Martina Otto, chef de l’Unité
Villes d’ONU Environnement. « Les villes devront s’employer sérieusement à
déployer de telles solutions pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
»
Les
émissions issues du secteur du refroidissement devraient augmenter de 90% par
rapport à 2017 d'ici 2050. Le seul refroidissement des locaux consommera
autant d'électricité que la Chine et l'Inde aujourd'hui.
«
À mesure que les températures mondiales augmentent, rester au frais est un
problème de santé de plus en plus urgent, les villes
étant particulièrement à risque », explique Dan Hamza-Goodacre,
directeur exécutif du programme d'efficacité du refroidissement de Kigali. «
Une planification urbaine intelligente peut jouer un rôle crucial en
fournissant des solutions de refroidissement telles que des toits verts et des
corridors verts ou des normes plus strictes en matière de conception de
bâtiment qui améliorent l'efficacité et le refroidissement passif. »
Les
solutions basées sur la nature ne représentent toutefois qu'une partie des
solutions. La Cool Coalition, qui regroupe des gouvernements, des
entreprises, la société civile et des organisations
internationales, adopte une approche en cinq volets pour réduire au
minimum les émissions du secteur.
La
coalition s'emploie à éviter le besoin de refroidissement actif grâce à des
solutions basées sur la nature, aux bâtiments intelligents et à la conception
urbaine. Son objectif est de transformer le refroidissement en énergie
renouvelable, notamment par le biais du refroidissement urbain et des chaînes
du froid alimentées par l'énergie solaire.
La
coalition s'emploie également à accroître l'efficacité du refroidissement
conventionnel en tirant parti de l'amendement de Kigali. Elle vise
également à protéger les personnes vulnérables des effets de la chaleur extrême
et de la rupture des chaînes du froid dans les domaines médical et agricole, et
à tirer parti de toute coopération possible.
Il
est temps que tous rejoignent le mouvement le plus cool de la planète et
fassent leur propre différence.
Source: UNenvironment
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