Des dégâts environnementaux en hausse à travers l’Afrique
Les profonds changements environnementaux enregistrés dans le monde, en particulier en Afrique, se produisent à un rythme plus rapide que prévu, et appellent à une action immédiate de la part des gouvernements pour renverser la tendance. C’est ce qui ressort de l’Évaluation pour l’Afrique du 6ème Rapport sur l’avenir de l’environnement mondial publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement, et qui fait autorité en ce qui concerne les études sur l'état de l'environnement mondial.
La
version française de cette évaluation de référence est le fruit d’une
collaboration étroite entre le Programme des Nations Unies pour l’environnement
et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
L’appui
de l’OIF, à travers son organe subsidiaire l’Institut de la Francophonie pour
le développement durable (IFDD), va permettre aux pays africains qui partagent
la langue française d’accéder à cet important rapport.
Selon
la Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Michaëlle Jean, ce
Rapport permettra aux décideurs et chercheurs francophones de bénéficier
des meilleures données disponibles, en faveur d’un développement capable de
fournir à l’Afrique la qualité de vie à sa population.
Le
6ème Rapport sur l’Avenir de l’environnement mondial se compose de six
évaluations régionales distinctes qui fournissent une revue très détaillée des
problèmes environnementaux touchant chacune des six régions du monde : la
région paneuropéenne, l'Amérique du Nord, l'Asie et le Pacifique, l'Asie
occidentale, l'Amérique latine et les Caraïbes ainsi que l'Afrique. Ces
évaluations ont impliqué 1 203 scientifiques, des centaines d'institutions
scientifiques et plus de 160 gouvernements.
L’évaluation
régionale GEO-6 pour l’Afrique arrive à un moment important. Elle dresse un
portrait complet des enjeux environnementaux qui ont un impact sur le
développement économique et social de l’Afrique. Elle offre aussi des solutions
en vue de préserver et valoriser le capital naturel de l’Afrique en vue de
l’atteinte des objectifs de l’Agenda 2063 et de l’Agenda 2030 en
vue d’un développement durable.
Pour
le Programme des Nations Unies pour l’environnement représenté par son
Directeur Régional pour l’Afrique, le Dr Juliette Biao Koudenoukpo :
« Avec ces évaluations, ONU Environnement met à la disposition des États
et des différents acteurs les dernières indications fiables sur l'état de
l'environnement ainsi que des outils pour anticiper et éviter les dégâts
infligés à notre planète.
Si les tendances actuelles se poursuivent et que le
monde ne parvient pas à adopter des solutions qui améliorent les modes actuels
de production et de consommation, si nous échouons à utiliser les ressources
naturelles de manière efficace, nous allons vers un avenir incertain. Il est
donc essentiel que nous comprenions le rythme du changement environnemental et
que nous commençons à travailler avec la nature plutôt que contre elle. »
Secteurs
prioritaires en Afrique et principales constatations:
- Qualité de
l'air: la pollution de
l'air, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, pose un problème majeur pour
le continent, aussi bien pour l'environnement que pour la santé humaine.
Environ 90% des personnes en Afrique subsaharienne sont exposées à la
pollution de l'air dans les maisons, ce qui affecte les économies et les
moyens de subsistance tout en contribuant à l'augmentation des émissions
de gaz à effet de serre.
- La qualité
et l'accès à l’eau douce:
les économies en expansion en Afrique entraînent une demande accrue en eau
douce, mais la quantité et la qualité diminuent en raison de la
surexploitation, du changement climatique et de la pollution, alors que
dans le même temps la population croissante va entraîner une diminution
des ressources en eau renouvelables. Toutefois, la proportion de la
population ayant accès à l’eau potable augmente et est passée de 64% en
2005 à 68% en 2012, bien que le nombre absolu de personnes sans accès à
l’eau potable reste élevé. Plus de la moitié de la population en Afrique
subsaharienne n'a toujours pas accès à un assainissement amélioré, contre
90% de couverture en Afrique du Nord, avec une grande différence entre les
zones urbaines et rurales.
- Dégradation
des terres: Avec une
superficie continentale de 30 millions de kilomètres carrés, l'Afrique est
le deuxième plus grand continent après l'Asie. Les terres constituent
donc l'atout le plus précieux de l'Afrique pour la production
alimentaire, la santé nutritionnelle et le développement économique.
Malgré son importance, environ 500 000 kilomètres carrés de terres sont
dégradés par l'érosion des sols, la salinisation, la pollution et de la
déforestation. Cette dégradation des terres peut affecter négativement la
productivité agricole, la nutrition et la santé humaine.
- Commerce
illicite de la faune: le
commerce illégal de la flore et de la faune sauvages est un problème
mondial, mais il pose de graves risques économiques et de sécurité pour
l'Afrique. Le commerce illicite de la flore et de la faune endommage les
écosystèmes et les moyens d'existence en milieu rural et menace la
stabilité nationale et régionale.
Recommandations
générales pour l'Afrique:
- Les
gouvernements doivent adopter une approche de gestion durable du capital
naturel.
- La
diversification du portefeuille de l'énergie et l'utilisation du vaste
potentiel d'énergie renouvelable non exploité auraient des avantages
environnementaux et économiques évidents pour le continent.
- Les
gouvernements devraient renforcer les pratiques de gestion des ressources.
- S'assurer
que la croissance et l'exploitation futures des ressources naturelles sont
résistantes au climat (résilientes).
- Accroître
la coopération intergouvernementale pour améliorer et coordonner les
réponses politiques.
Source: UNenvironment
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