L’agriculture
représente non seulement un pilier du développement économique d’un pays mais
aussi un point de départ de sa sécurité alimentaire. Cependant, le monde rural
africain qui constitue le socle de l’agriculture qui à son tour revigore la
sécurité alimentaire, semble être en panne, terrassé par le changement
climatique, les guerres, les conflits inter-communautaires et le manque
d’infrastructures. Il faut le réhabiliter le plus vite possible.
Les conflits
dans ces zones rurales ont endommagé l’agriculture et perturbé à la fois la
production alimentaire et les systèmes alimentaires, a déclaré la FAO, ajoutant
que ceci constitue une cause majeure d’insécurité alimentaire aiguë chronique
et de malnutrition.
L’ampleur
de l’impact négatif des conflits à cet égard est perceptible dans le nord-est
du Nigéria, le Sud-Soudan et la Somalie, où 15,8 millions de personnes ont été
confrontées à une grave insécurité alimentaire», a affirmé l’agence
onusienne dans un rapport de 2017.
Certains paysans
ont pris la route vers une destination inconnue, vivant en ville et dans des
camps de déplacés dans des conditions précaires, tandis que ceux qui sont
restés dans des zones non atteintes par les conflits sont à bout de souffle et
affamés, maudissant à la fois leurs gouvernements, le colonialisme, la
mondialisation et regrettant même d’avoir voté.
Frustration
Apres avoir vécu
et travaillé à l’intérieur du pays pendant plus dix ans, Louise Houndji est
retournée à Cotonou vivre parmi sa famille.
«Le climat
devient de plus en plus chaud et dans certains endroits la terre se dégrade
petit à petit. On plante mais rien ne pousse, parfois un peu seulement et on
est frustré et on sent vraiment qu’on est en train de perdre son temps, son
énergie et son argent», affirme l’ancienne paysanne.
Il faut, entre
autres, augmenter la productivité des sols, adopter la pratique d’anti-érosion,
appliquer la fumure organique (engrais), mais aussi intégrer le monde rural
dans tous les circuits alimentaires, suggère Jacques M. Crosnier dans une étude
intitulée ‘’Sécurité alimentaire et développement : La Chaine
alimentaire … Du sol à la table’’.
Pistes
rurales
Au Bénin, 1,09
millions de personnes soit 9,6% de la population béninoise sont en insécurité
alimentaire, selon les chiffres de 2018 révélés conjointement par le Ministère
du Plan et du Développement et le Programme alimentaire mondial. Dans le cadre
de la réhabilitation du monde rural, le président Patrice Talon avait annoncé
dans son discours de décembre 2018 que son gouvernement avait financé des
travaux d’entretien de plus de 11 000 km de pistes rurales l’année dernière
pour faciliter les déplacements des populations et surtout le convoyage de
leurs productions vers les marchés.
En RDC, la
Banque africaine de développement (BAD) a dans le cadre d’améliorer le secteur
agricole déclaré que son financement avait aidé à réhabiliter des pistes
rurales permettant de désenclaver les zones de production et de réduire très
sensiblement le temps de parcours. Ceci dans le but de permettre l’accès aux
zones désenclavées à tous types de véhicules, des voitures aux camions de grand
tonnage.
«L’augmentation
de la production agricole a entraîné celle du revenu des paysans, qui s’est
traduite par l’amélioration de la qualité de l’habitat, l’acquisition de
véhicules et tracteurs agricoles par les paysans, l’extension des exploitations
pour les producteurs individuels et les associations appuyées faisant preuve
des capacités professionnelles avérées», a poursuivi la BAD.
Les ménages
La sécurité
alimentaire passe par la réduction de la pauvreté car les ménages doivent avoir
un pouvoir d’achat suffisant pour acquérir leur nourriture, a renchéri Jacques
M. Crosnier.
«Il est
important de souligner l’importance des investissements dans les
infrastructures, telles que l’irrigation et dans les systèmes de protection
sociale, afin de soutenir les ménages en cas de besoin», a souligné la
FAO.
Par Issa
SIKITI DA SILVA
Source: www.benin24television.com
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