Pourquoi « torche »-t-on du gaz ? - Africa Green Magazine

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Pourquoi « torche »-t-on du gaz ?

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Lorsque l’on extrait du pétrole, celui-ci remonte souvent à la surface accompagné d’eau et de gaz (dit « gaz associé »). Après avoir été séparé du pétrole, le gaz peut être « torché », c’est-à-dire brûlé sur place, opération qui se manifeste par une flamme sortant d’une torchère.

Le torchage du gaz (« flaring » en anglais) se pratique principalement faute d’infrastructures de traitement et de transport (gazoduc ou unité de liquéfaction) qui permettraient sa commercialisation. Ces infrastructures sont différentes de celles utilisées pour le pétrole et leur rentabilité n’est pas assurée si les volumes de gaz associé sont faibles ou si les zones d’exploitation sont très reculées(1).

Le gaz est parfois aussi rejeté dans l’atmosphère sans être brûlé (« venting » en anglais). C’est la pire des solutions car on remet directement dans l’atmosphère du méthane, gaz à effet de serre au potentiel de réchauffement 30 fois supérieur à celui du CO2 produit par le torchage (aux côtés d'hydrocarbures volatils).
À défaut de pouvoir commercialiser le gaz associé, il existe deux autres principales alternatives au torchage :
Au total, plus de 140 milliards de m3 de gaz seraient torchés chaque année dans le monde(3), soit davantage que les consommations annuelles de gaz de l’Allemagne et de la France cumulées(4). La Russie, l'Irak et l'Iran comptaient, à eux trois, pour près de 39% des volumes mondiaux de gaz torché en 2017(5).
Cette pratique constitue une problématique environnementale sensible : elle engendrerait au niveau mondial l’émission de près de 350 millions de tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent des émissions annuelles d'environ 75 millions de voitures(6). En 2015, la Banque mondiale a lancé avec plusieurs gouvernements et groupes pétroliers une initiative « Zero Routing Flaring by 2030 » qui vise à mettre fin d'ici à 2030 aux opérations régulières de torchage de gaz sur les champs pétroliers(7).

En 2017, la Russie a torché près de 20 milliards de m3 de gaz selon les dernières estimations réalisées sur la base d’images satellitaires de la NOAA. (©Connaissance des Énergies, d'après Banque mondiale)


Sources / Notes
  1. Autrement dit, si le prix du gaz est trop faible pour rentabiliser un investissement aussi lourd.
  2. Selon les caractéristiques du gaz.
  3. 140,6 milliards de m3 en 2017 selon les données de la Banque mondiale.
  4. En 2017, l'Allemagne a consommé 90,2 milliards de m3 de gaz et la France 44,7 milliards de m3 de gaz selon les données du BP Statistical Review of World Energy.
  5. Carte mondiale du torchage avec données par pays en 2017, Banque mondiale.
  6. Sur la base des données de l'agence américaine de protection de l'environnement (EPA).
  7. L'Initiative Zero Routing Flaring by 2030 associe également des institutions de développement. En juillet 2018, 27 pays dont la Russie, l'Irak ou encore les États-Unis s'étaient déjà engagés à suivre les objectifs de cette initiative (ainsi que 35 compagnies pétrolières et 15 institutions de développement).


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