Décryptages
« Et pourtant, soyons optimistes (…) Nous vivons une phase nouvelle, jamais vue, de l’histoire de l’espèce humaine, le moment où ayant conquis la Terre, atteignant ses limites, elle doit penser autrement son rapport à la nature, à l’espace, à son destin. »
Hervé Kempf, Pour sauver la planète, sortez du capitalisme.
Un modèle de surconsommation illimitée
Hérité de la Révolution industrielle, notre modèle de développement
est essentiellement tourné vers la réalisation de profits à court terme.
Ce modèle engendre surproduction et surconsommation, surtout dans les
pays industrialisés et émergents, mais aussi parmi les élites des pays
du Sud et récemment, au sein des populations pauvres.
Pour satisfaire ces exigences de consommation, une course aux ressources naturelles s’est engagée depuis la révolution industrielle au XIXe siècle, en Europe ; elle s’est accélérée ces trente dernières années. En plus des violations des droits des populations du Sud et des atteintes à leur mode de vie et leur culture, l’exploitation abusive des ressources naturelles a causé des dégradations importantes à la planète : le réchauffement planétaire affecte toutes les ressources naturelles renouvelables. Il y a une spirale vicieuse entre la surexploitation des ressources et le réchauffement de la planète, d’autant plus pernicieuse que de nombreux liens existent entre l’environnement, la pauvreté et les conflits. Les 20 000 km2 de forêt déboisés chaque année par les multinationales en Amazonie (exportation de bois, élevage bovin ou culture du soja) ont conduit à la disparition de nombreuses espèces, au réchauffement climatique (la déforestation produit environ 20 % des gaz à effet de serre) et menacent directement la vie des populations locales, dépendantes de la forêt pour leur habitat, pour se nourrir, se soigner et se chauffer.
Pour satisfaire ces exigences de consommation, une course aux ressources naturelles s’est engagée depuis la révolution industrielle au XIXe siècle, en Europe ; elle s’est accélérée ces trente dernières années. En plus des violations des droits des populations du Sud et des atteintes à leur mode de vie et leur culture, l’exploitation abusive des ressources naturelles a causé des dégradations importantes à la planète : le réchauffement planétaire affecte toutes les ressources naturelles renouvelables. Il y a une spirale vicieuse entre la surexploitation des ressources et le réchauffement de la planète, d’autant plus pernicieuse que de nombreux liens existent entre l’environnement, la pauvreté et les conflits. Les 20 000 km2 de forêt déboisés chaque année par les multinationales en Amazonie (exportation de bois, élevage bovin ou culture du soja) ont conduit à la disparition de nombreuses espèces, au réchauffement climatique (la déforestation produit environ 20 % des gaz à effet de serre) et menacent directement la vie des populations locales, dépendantes de la forêt pour leur habitat, pour se nourrir, se soigner et se chauffer.
Les pays en développement restent aussi plus vulnérables aux impacts
des changements climatiques que les pays industrialisés et ils ne
possèdent pas les moyens techniques, humains et financiers pour y faire
face. Une situation d’« injustice climatique », où les populations les
moins responsables du réchauffement de la planète en sont les
principales victimes. À l’horizon 2050, les déplacés environnementaux,
obligés de migrer à cause de la dégradation de leur environnement
(hausse du niveau de la mer, avancée du désert, assèchement d’un lac,
etc.) sont estimés à 200 millions de personnes par les Nations unies.
Un enjeu géostratégique, source de conflits sociaux ou armés
La tension croissante sur la disponibilité des ressources naturelles
est source de conflits sociaux ou armés. Tous les moyens sont permis
pour s’accaparer les ressources, jusqu’à la militarisation et la guerre.
Le cas de la République démocratique du Congo illustre tous ces
aspects, entre bradage des ressources par la négociation de contrats
léonins et guerre à l’Est, région riche en minerais convoités (or et
coltan).
Pour faire face à la raréfaction, les pays du Nord optent pour des
stratégies de « sécurisation » de l’accès aux ressources naturelles. Au
lieu de repenser sa politique énergétique, l’Union européenne passe des
contrats avec des pays du Sud pour s’assurer un accès à des métaux
indisponibles chez elle mais indispensables à son industrie. De leur
côté, les entreprises multinationales à la recherche du profit maximal,
n’hésitent pas à se déplacer dans des pays du Sud, quand l’exploitation
n’est plus rentable sur leur territoire n’hésitant pas à expulser les
populations de leurs terres, renvoyer les travailleurs locaux, à
installer des mines à ciel ouvert engendrant un maximum de pollution et
de risques pour la santé. Face à des États faibles ou corrompus, les
lois ont peu de prise sur les entreprises multinationales. Et en cas de
graves problèmes sanitaire, environnemental ou social, les
sociétés-mères s’abritent derrière la responsabilité de leurs filiales
pour éviter d’avoir à rendre des comptes. Les populations n’ont souvent
aucun moyen pour obtenir justice et faire valoir leurs droits, pourtant
reconnus internationalement (droit à l’autodétermination et à la
souveraineté des peuples sur leurs richesses et ressources naturelles).
Actuellement, des citoyens et des réseaux de la société civile
ont décidé de réagir sur cette question et d’interpeller les décideurs
politiques à plusieurs niveaux. Ils demandent une réduction de la
consommation des ressources naturelles en Europe, l’adoption d’un cadre
juridique contraignant pour exiger la transparence et la responsabilité
des entreprises dans leurs activités, enfin, ils réfléchissent à
renforcer la défense des populations locales et leur libre-choix dans la
gestion des ressources naturelles disponibles sur leur territoire.
Publié par Ritimo.org
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