FORETS : UNE ETUDE DE L’ONU APPELLE A UNE APPROCHE POLITIQUE HOLISTIQUE POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS CLIMATIQUES
Une nouvelle
étude des Nations Unies sur les perspectives du secteur forestier a appelé,
lundi à Genève, à une approche politique holistique pour atteindre les
objectifs climatiques.
L’Étude sur les
perspectives du secteur forestier 2020-2040 de la CEE-ONU, lancée aujourd’hui
lors de la session conjointe du Comité des forêts et de l’industrie forestière
(COFFI) de la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU)
et de la Commission européenne des forêts (CEF) de l’Organisation des Nations
Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), présente des considérations
politiques rigoureuses basées sur la modélisation de scénarios pour l’industrie
forestière afin de soutenir les chaînes d’approvisionnement durables.
L’objectif est de contribuer aux efforts d’atténuation et d’adaptation au
changement climatique mondial.
L’ONU s’attend à
ce que les répercussions du changement climatique sur les forêts soient «
profondes ». « L’étude sur les perspectives du secteur forestier met en lumière
les questions complexes qui doivent être examinées attentivement pour que les
pratiques de gestion durable des forêts se poursuivent dans la région de la CEE
dans les décennies à venir », a déclaré dans un communiqué, Olga Algayerova,
Secrétaire exécutive de la CEE-ONU.
Les forêts de la CEE-ONU représentent près de la moitié du stock mondial du carbone forestier
Une façon de
rappeler que les modèles mondiaux de réduction des émissions reposent sur la
capacité des forêts à stocker du carbone et à accroître la production de
nouveaux produits innovants susceptibles de remplacer les matériaux à forte
intensité d’émissions utilisés dans la construction, les textiles et la
production d’énergie.
« La demande de
bois et d’autres produits forestiers, y compris la conservation de la
biodiversité et la séquestration du carbone, augmente et évolue. En conséquence,
les choix auxquels sont confrontés les gestionnaires de forêts et les décideurs
politiques deviennent plus complexes », a ajouté Mme Algayerova.
Les forêts de la
région de la CEE-ONU représentent près de la moitié du stock mondial du carbone
forestier et fournissent 60 % du bois rond industriel mondial. Ce bois peut
être utilisé pour fabriquer des produits forestiers durables afin de soutenir
la transition mondiale vers une économie verte.
Le maintien de
l’équilibre délicat entre la conservation et la production dans le contexte
d’un climat changeant nécessite un cadre politique holistique.
« Les
conclusions de l’étude prospective contribueront à renforcer les efforts en
faveur d’une production et d’un commerce plus durables des produits forestiers
», a affirmé de son côté, Vladimir Rakhmanin, Sous-Directeur général de la FAO
et Représentant régional pour l’Europe et l’Asie centrale.
À la COP26, les dirigeants se sont engagés contre la déforestation
Sur un autre
plan, l’étude révèle que la hausse de la production de produits durables à base
de bois pour remplacer les matériaux à forte intensité d’émissions dans la
fabrication de textiles et la construction en bois devrait être presque neutre
en carbone. « Car les changements dans le puits de carbone forestier compensent
les émissions évitées dans d’autres secteurs », relèvent les deux agences
onusiennes.
Cependant, pour
que les forêts de la région euro-asiatique puissent assurer des fonctions
multiples de séquestration du carbone et de production de produits de
substitution, des compromis complexes doivent être faits.
A ce sujet,
l’étude fournit une analyse transparente et objective pour aider les États
membres de la CEE-ONU à faire face à ces compromis tout en maximisant le
potentiel d’innovation et en reconnaissant le rôle central que jouent les
forêts dans l’équation mondiale du carbone.
Les annonces
faites lors de la COP26 laissent entrevoir des progrès décisifs en matière de
gestion durable et de conservation des forêts.
130 dirigeants,
représentant 90 % des forêts du monde, se sont engagés à inverser la perte de
forêts et la dégradation des terres d’ici à 2030. « Atteindre cet objectif est
toutefois une tâche complexe », tempèrent la CEE-ONU et la FAO.
Pour y arriver,
les stratégies visant à combiner les efforts d’atténuation et d’adaptation
durables conformément à la Décennie des Nations unies pour la restauration des
écosystèmes et aux objectifs de développement durable doivent également tenir
compte du risque accru d’événements liés au changement climatique, tels que les
invasions d’insectes, les tempêtes, les sécheresses et les incendies de forêt.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire