CLIMAT: IL FAUT PASSER DES PROMESSES DE LA COP26 AUX ACTES, AFFIRMENT UNE TRENTAINE D'EXPERTS DES DROITS DE L'HOMME
À l'occasion
du 35ème anniversaire de la Déclaration sur le droit au développement, des
experts indépendants des droits de l'homme de l'ONU ont lancé vendredi un appel
urgent à « passer des promesses à l'action » concernant les résultats de la
conférence historique sur le climat COP26 de l'ONU.
Plus de trois
douzaines d'experts des Nations Unies ont approuvé une déclaration appelant à
une plus grande transparence et à un suivi rigoureux des engagements pris à
Glasgow le mois dernier, tels que la promesse faite par une centaine de pays de
mettre fin à la déforestation d'ici 2030, de réduire les émissions de méthane
de 30 % d'ici la fin de la décennie et d'établir un système de cliquet
obligeant les États à renforcer leurs engagements chaque année.
Les experts ont
rappelé que « les économies les plus grandes et les plus riches du monde n'ont
toutefois pas réussi à prendre des engagements suffisamment forts pour limiter
le réchauffement de la planète à 1,5°C », ajoutant que « la conférence n'a pas
non plus permis de réaliser des progrès suffisants en ce qui concerne les fonds
pour les pertes et les dommages, laissant de nombreux pays vulnérables au
changement climatique sans les ressources nécessaires pour passer à des
énergies plus propres et faire face à des catastrophes climatiques de plus en
plus extrêmes ».
Des règles du jeu équitable
L'Accord de
Paris de 2015 et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (CCNUCC)
sont fondés sur la nécessité d'une équité entre le Nord et le Sud de la
planète.
« Ils appellent
les États parties à faire face au changement climatique conformément à leurs
responsabilités communes mais différenciées ainsi qu’à leurs capacités
respectives et exhortent les pays développés parties à prendre la tête de la
lutte contre le changement climatique et ses effets néfastes », fait valoir le
communiqué.
Les deux
documents reconnaissent également que le développement économique et social, la
réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire figurent parmi les
premières et principales priorités des pays en développement.
L'Accord de
Paris reconnaît que le changement climatique concerne l'ensemble de l'humanité
et que, lorsqu'ils prennent des mesures pour y faire face, les pays doivent
respecter, promouvoir et prendre en compte leurs obligations respectives en
matière de droits de l'homme, de santé, de peuples autochtones, de communautés
locales, de migrants, d'enfants, de personnes handicapées et de personnes en
situation vulnérable, ainsi que d'égalité des sexes.
Les parties à
l'Accord de Paris ont en outre convenu d'apporter un soutien financier au
développement résilient au changement climatique.
Relever le double défi
Afin de relever
le double défi de l'urgence climatique, de la pandémie de Covid et d'accroître
la préparation et la résilience aux catastrophes naturelles et aux futures
pandémies, les experts ont déclaré que les États devaient agir « conformément
aux principes qui sous-tendent le droit au développement ».
Ces principes
comprennent « la participation, la réalisation progressive, l'égalité au sein
des pays et entre eux, la solidarité internationale et la coopération et
l'assistance ».
Et pour
s'assurer que les engagements de la COP26 sont mis en œuvre dans l'esprit de la
Convention et de l'Accord de Paris, les experts nommés par l'ONU ont soutenu
que les États parties doivent « assurer un suivi rapide, en élaborant et en
rendant publics des plans de mise en œuvre concrets ».
Ces plans
doivent inclure des calendriers spécifiques, l’allocation de ressources
financières, une transition juste en intégrant les perspectives de genre, ainsi
que des processus transparents pour examiner les progrès.
Le droit au développement
Il y a
trente-cinq ans, la Déclaration sur le droit au développement promettait que
toute personne a le droit de participer et de contribuer au développement
économique, social, culturel et politique et d'en bénéficier.
Elle soulignait
également la nécessité d'éliminer les obstacles historiques et systémiques,
notamment le racisme et la discrimination raciale, pour favoriser l'égalité des
chances de développement pour tous.
« Aujourd'hui,
le monde est confronté à une urgence climatique d'une ampleur sans précédent et
la fenêtre d'opportunité pour tenir ces promesses se referme rapidement. Nous
appelons les États à passer des promesses à l'action », conclut la déclaration.
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