CULTURE : AUX ORIGINES DU BOUBOU
AGM/ Aussi fou que cela puisse vous
paraître, le boubou tire ses origines de la culture arabe. En effet, c’est vers
le 5e siècle que plusieurs commerçants berbères, rejoignant l’Afrique de
l’ouest emmenèrent avec eux l’ancêtre du boubou. Ce vêtement ample était
destiné à les protéger de la chaleur. Il va par la suite connaitre une certaine
expansion chez les peuples de l’Afrique de l’Ouest, notamment dans les peuples
islamisés. L’étymologie du mot boubou vient de Bubu en mandingue (Mali) ou de mbubb ou mboubeu en wolof (Sénégal).
A l’époque, les
nobles peuples de l’Afrique de l’Ouest portaient un vêtement imprimé de motifs
dont la forme était proche du boubou actuel. Plus tard, l’évolution de
l’industrie du textile permettra une vulgarisation de ce style vestimentaire,
devenu très populaire. Le boubou n’a pas volé son succès dans ces régions
africaines. En effet, c’est une tenue parfaitement adaptée au climat tropical
qui y règne. Elle est de plus très confortable et descente, pour les valeureux
peuples d’Afrique de l’Ouest.
De nos jours, le
croisement de cette tenue d’origine arabe et des multiples couleurs africaines,
a inspiré nombre de couturiers du continent, jusqu’à atteindre l’expansion
mondiale. Le boubou africain est généralement confectionné à partir de tissus
de pagne, de Bazin, de wax, ou encore de tissus industriels, généralement
d’origine chinoise. Son prix varie donc selon le tissu de couture, le Bazin
étant généralement le plus prisé. Pour les portefeuilles plus modestes, des
variétés en tissus de moins bonnes qualités existent, avec bien évidement
l’inconvénient de la perte d’authenticité. Il est traditionnellement fait d’une
même pièce, entre 9 et 12 mètres en moyenne chez les adultes.
Au Sénégal par
exemple, le boubou est omniprésent dans la société, principalement auprès des
sénégalais mêmes, mais encore chez les touristes qui ont su se laisser séduire
par son confort et sa beauté, et dans le but de s’intégrer au paysage local. Il
y fait l’unanimité, en dépit des croyances religieuses, bien que plus
populaire, il est vrai, chez les musulmans. C’est dire que de nos jours, le
boubou est clairement considéré comme patrimoine culturel africain, et non
comme héritage religieux.
Il est vrai qu’avec
l’occidentalisation, il est plus fréquent de voir des adultes en boubous, que
des jeunes, qui préfèrent se vêtir à l’image des célébrités qu’ils admirent.
Cependant, ne faudrait-il pas davantage valoriser cette tenue au sein de nos
sociétés, et en encourager la production, afin de préserver ce patrimoine et
acquérir une certaine autosuffisance africaine dans le domaine
industriel ?
PAMOUANDE Princesse
Difira
Journaliste Stagiaire/AGM
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