L'ONU plaide pour des stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophe
D'ici à
2030, on estime que 50% de la population mondiale vivra dans des zones côtières
exposées aux inondations, aux tempêtes et aux tsunamis. Selon l'ONU, la mise en
place de stratégies et de politiques visant à réduire les conséquences des
tsunamis contribuera à renforcer la résilience et à protéger les populations à
risque.
« Nous
sommes actuellement aux prises avec ce que certains qualifient de 'tsunami' de
morts et de malades dû à la maladie à coronavirus Covid-19 », a déclaré le
Secrétaire général des Nations Unies António Guterres dans son message à
l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation aux tsunamis.
« Cette
métaphore vient naturellement à l’esprit car nous demeurons marqués par le
souvenir vivace de la pire catastrophe soudaine de ce siècle, le tsunami qui,
en 2004, a fait plus de 227.000 morts dans l’océan Indien », se rappelle-t-il.
Pour le
chef de l'ONU, « l’état de préparation à une pandémie peut emprunter beaucoup
aux progrès qui ont été accomplis en matière de réduction du nombre colossal
des pertes en vies humaines causées par les tsunamis ».
Des dispositifs d’alerte rapide sur les côtes vulnérables du monde entier
Chaque
année, le 5 novembre, l’Assemblée générale des Nations Unies invite tous
les États membres, la communauté internationale et la société civile à profiter
de cette journée mondiale pour attirer l’attention du public sur les risques
que représentent les tsunamis.
Avec ses
partenaires, le système des Nations Unies collabore pour éduquer le public,
organiser des exercices, créer des couloirs d’évacuation et faire tout ce qui
est possible pour limiter au maximum les pertes en vies humaines lors du
prochain tsunami.
« Les
pays d'Asie, des Caraïbes et d'Amérique du Sud ont appris la dure leçon que les
tsunamis sont les plus meurtriers de toutes les catastrophes naturelles »,
explique Mami Mizutori, Représentante spéciale du Secrétaire général des
Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe.
Ces
régions ont tiré parti de l'expérience des événements dévastateurs du
passé. « Aujourd’hui, elles ont créé une culture de sensibilisation du
public en éduquant les communautés côtières à risque et en veillant à ce que
les gens reconnaissent les signes d'alerte afin de prendre rapidement des
mesures pour évacuer vers un lieu sûr », déclare Mami Mizutori.
Des
progrès ont pu être constatés dans les Caraïbes, où plus de 26 communautés
de 18 pays sont désormais reconnues comme étant prêtes à faire face aux
tsunamis.
«
Aujourd’hui, trois pays déclarent avoir mis en place des plans nationaux de
réduction des risques de catastrophe et 69 ont accès à des systèmes d'alerte
rapide multirisque », continue la Représentante spéciale. « C’est un bon début,
mais de nombreux pays ne sont toujours pas préparés et ne sont pas encore prêts
à anticiper un tsunami ».
Investir dans des infrastructures résilientes, dans les systèmes d’alerte précoce, et dans l’éducation.
« La
Journée mondiale met l’accent sur la réduction des dégâts causés aux
infrastructures essentielles et sur la prévention de l’interruption des
services de base, notamment dans les établissements de santé et d’enseignement,
dans le droit-fil de la cible du Cadre de Sendai pour la réduction des risques
de catastrophe », a déclaré pour sa part Audrey Azoulay, Directrice générale de
l’UNESCO.
« Sauver
des vies et protéger les moyens de subsistance des communautés exposées aux
risques de tsunamis demande d’investir sans relâche dans des infrastructures
résilientes, dans les systèmes d’alerte précoce, et dans l’éducation.
Dans ce domaine en particulier, c’est aujourd’hui que nous devons bâtir
l’avenir que nous voulons », a-t-elle ajouté.
Pour Mami
Mizutori, la prévention sauve des vies. Pour cela il est essentiel d’avoir une
vision claire, des directives, une coordination et des compétences pour réussir
à sensibiliser le monde aux tsunamis. « Des vies seront sauvées, des
traumatismes seront évités et des économies seront épargnées si nous planifions
correctement », a-t-elle conclu.
Là où ils
frappent, les tsunamis mettent à l’épreuve la gouvernance et les institutions
mises en place pour gérer les risques de catastrophe. Le Secrétaire général de
l’ONU appelle donc à « développer notre résilience face à tous les dangers,
qu’ils soient naturels ou d’origine humaine ».
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