Alimentation " light " … piège d’un empoisonnement à petit feu
AGM- Selon la
définition du Parlement Européen, un produit « light », ou « allégé » est un
produit contenant au minimum 25 % de calories (kcal) en moins que le même
produit dans sa version non allégée. Autrement dit, ses produits doivent être
annoncées comme « light » uniquement si la réduction des teneurs en sucres et/ou
en graisses) est d’au minimum 25 %.
Nous
lisons de plus en plus sur de nombreux produits l’inscription « light »,
« allégés », « à faible teneur calorique », « 0 % matières
grasses » désignant des produits à faible calories, sous-entendu, ils
seraient bénéfiques pour la santé. Mais est-ce vraiment mieux pour la santé ?!
Regardons de plus près.
En alimentaire,
les calories désignent la quantité d'énergie dont le corps peut disposer en
consommant un aliment ou un autre. Cette énergie est nécessaire au bon
déroulement des diverses fonctions de l’organisme, par exemple la croissance,
le renouvellement des cellules, la digestion et l’absorption des aliments, le
travail musculaire, cardiaque, respiratoire, etc.
Composantes et rôle d’un régime alimentaire
Notre alimentation doit comporter suffisamment de nutriments pour couvrir les besoins en protéine et en énergie du corps afin qu’il puisse exécuter ses tâches au quotidien. Il est cependant important de connaître le rôle des différents constituants alimentaires pour comprendre pourquoi certains éléments sont plus montré du doigt que d’autres. Le tableau ci-dessous résume le rôle des principaux constituants d'un régime alimentaire.
Elément
|
Rôle
|
Glucides
|
Combustible
donnant l'énergie nécessaire pour maintenir la température de l'organisme et
pour travailler
|
Lipides
|
Source
d'énergie et acides gras essentiels
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Protéines
|
Croissance
et entretien de l'organisme
|
Minéraux
|
Développement
des tissus de l'organisme et processus métaboliques
|
Vitamines
|
Processus
métaboliques
|
Eau
|
Renouvellement
des liquides de l'organisme et participation à la régulation thermique
|
Epices et
condiments
|
Ajoutent
au plaisir de la table
|
Parties
non absorbables des aliments
|
Servent de
véhicule aux autres nutriments, donnent plus de consistance, fournissent un
habitat à la flore bactérienne intestinale et facilitent l'élimination
|
D’une manière
générale, les glucides (sucres) sont ceux, en premier lieu, consommés dans le
corps pour produire de l’énergie, viennent ensuite les lipides (graisses) et
par la suite les protéines (en cas d’absence totale des 2 précédents).
Les
besoins caloriques journaliers dépendent essentiellement du sexe, de l’âge, du
poids et du niveau d’activité physique. En cas, de travail de faible intensité,
le besoin calorique à 18 ans se monte à environ 2 000 kcal par jour chez la
femme et de 2 500 kcal par jour chez l’homme.
Pour les
personnes effectuant des travaux lourds ou des sportifs pendant la période
d’entraînement, la dépense journalière moyenne peut augmenter à 3 100 kcal chez
la femme et 3 600 kcal chez l’homme.
Il
faudrait toutefois préciser que le corps n’utilisera que ce dont il aura besoin
et convertira le reste de sucre ou de gras en graisse pour constituer des
stocks dans le corps. Réduire l’apport en sucre et en gras de notre
alimentation au strict nécessaire est une bonne chose pour la santé mais s’en
privé pourrait conduire à des troubles et état de santé plus ou moins graves.
Conséquences cliniques d’un manque aiguë de protéines et de calories
Si
l’alimentation ne fournit pas suffisamment de calories à l’organisme, celui-ci
couvrira ses besoins énergétiques en mobilisant l’énergie stockée dans le
tissu. Les carences, lorsque l’organisme n’a pas reçu la quantité suffisante de
nutriments dont il a besoin, peuvent provoquer une sous-nutrition / malnutrition
qui peut être fatale ou des maladies plus ou moins graves. Les plus connues
sont le marasme et le Kwashiorkor.
Si les
symptômes varient en fonction du nutriment insuffisant, plusieurs signes de
détresse sont communs à toutes les carences, notamment :
- La fatigue ;
- La faiblesse ;
- Les problèmes respiratoires ;
- Le changement d’appétit ;
- La pâleur ;
- La perte de cheveux ;
- La constipation ;
- Les troubles cardiaques (palpitation) ;
- La dépression ;
- Le manque de concentration.
Traîtrise des dispositions réglementaires
Selon la commission du Codex Alimentarius, pour
qu'un aliment soit considéré comme étant allégé, il doit contenir 25 % de
nutriments en moins (matière grasse, sucre, sel…) en comparaison de produits
standards. Le souci, la législation n’impose pas que l’allègement soit global :
les fabricants peuvent choisir entre sucres, matières grasses, sel ou calories…
et jouer à fond sur cette ambiguïté. Résultat ? Les denrées « light » ne sont
pas toujours aussi diététiques qu’on le croit : un yaourt 0 % aux fruits peut
être plus calorique qu’un yaourt ordinaire nature, et 0 % de matières grasses
ne signifie pas 0 % de calories. En effet, allégés en matières grasse ne veut
pas dire dépourvu de sucres … qui sont également des sources de calories.
Malheureusement, la propagande marketing des industriels pousse les consommateurs à mettre des œillets sur
ses ambiguïtés et de se focaliser que sur l’indication « light » du
produit.
Dilemme du « Mangé Allégé »
Image de Elizabeth Ekman |
En
général dans les produits light les industriels tentent de remplacer le sucre,
le gras et le sel par des additifs qui ne sont pas forcément meilleurs pour la
santé. Ainsi, le sucre est remplacé par de l’aspartame, réputé comme mauvais
pour la santé or cet édulcorant est l’un des plus utilisés par l’industrie
agroalimentaire. Le gras est aussi remplacé par des préparations douteuses dans
les produits allégés. Les bons lipides laissent souvent la place aux
épaississants, gélifiants, liants ou émulsifiants de même que des stabilisants
et agents de charge. Le sel est quant à lui remplacé par des édulcorants qui
ajoutent artificiellement du goût. Pire ces nombreux additifs créent une dépendance,
un gout de « reviens - y » qui peut à terme nous faire consommer plus que
d’ordinaire et finalement nous faire grossir.
Une étude
scientifique (menée en Irlande du Nord pour l’alimentation et la santé) qui
démontre que les étiquettes mentionnant « faible en gras » ou « à faible teneur
en calories » peuvent être un facteur favorisant la surconsommation des
aliments étiquetés comme tel. Par ailleurs, contrairement aux idées reçues,
aucune étude scientifique n’a prouvé que les produits allégés font maigrir. De
quoi s’interroger sur l’intérêt réel des produits allégés…On peut, donc y voir
un marketing bien rodé et des packagings qui incitent à consommer.
Quelques faits
- la mayonnaise light contient juste un peu plus d’eau que la classique et de la gomme de xanthane pour mieux lier la préparation. Elle n’est donc pas réellement allégée.
- les céréales light contiennent comme les traditionnelles des fruits secs, du chocolat, des matières grasses, du sucre … des composants difficiles à alléger dans les préparations industrielle.
- les vinaigrettes lights contiennent des épaississants et des colorants qu’il vaut mieux éviter de consommer et qui ne rend pas forcement le produit plus léger.
- les plats cuisinés lights contiennent beaucoup de sel pour la conservation.
Alors,
pour les adeptes de produits allégés, faites attention à bien lire les
étiquettes et à ne pas en consommer plus que de raison. Bien que, avoir bon une hygiène de vie et
manger de tout en quantités raisonnables reste la meilleure des solutions.
Par Nadia TIH
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