La Certification bio pour des produits en Afrique, c’est désormais possible !
La
certification est le fameux sésame qui donne aux marques le droit d’apposer le
label « Bio » sur leurs réalisations. Ecocert est l’un des organismes
certificateurs les plus connus par les acteurs du domaine de la beauté et
cosmétique en Afrique. Comment obtenir cette certification ? A qui s’adresser ?
Combien elle coûte ? autant de questions que peuvent se poser le public
africain.
Monsieur Aliou
FAYE, ingénieur agronome, cofondateur du Cabinet Terre-Ocean Sarl et actuel
représentant d’Ecocert au Sénégal, nous apporte des éléments de réponse à ce
sujet.
Mission d’Ecocert
Ecocert
est un organisme français spécialisé dans la certification de produits issus de
l’agriculture biologique. Sa mission est de délivrer des logos et documents de
certification. Cette délivrance se fait après vérification sur le terrain du
respect du cahier des charges relatif à cette certification.
A qui s’adresse la certification biologique ?
La
certification s’adresse aux producteurs de matières premières, aux fabricants
de produits cosmétiques, aux marques ou à tout autre acteur de la filière
cosmétique. Pour rappel, la charte bio Ecocert Cosmos Organic exige pour un
produit de beauté que :
95% des
ingrédients végétaux soient issus de l’Agriculture Biologique.
20%
d’ingrédients biologiques au minimum soient présents dans la formule au total,
contre 10% pour les produits à rincer.
Présence d’Ecocert en Afrique
Opérant
au Sénégal depuis une dizaine d’années par le biais de représentants, le groupe
français possède des Bureaux au Burkina Faso (zone Afrique centrale et Afrique
de l’ouest), au Maroc (zone Afrique du Nord), à Madagascar et en Afrique du
sud.
D’après M.
FAYE, Ecocert compte également plusieurs collaborateurs dans les autres pays. Ils
sont des représentants directement affiliés aux bureaux sous-régionaux ».
La démarche à suivre pour être certifié
Si vous
êtes une marque désirant vous engager dans ce processus de certification, voici
les étapes à suivre.
Etape 1 : demande de certification et revue de la demande
La
première étape est d’entrer en contact avec un agent Ecocert établi dans votre
zone géographique ou un bureau s’il existe. « Vous pouvez le faire par écrit ou
par téléphone » affirme l’inspecteur.
Une
documentation vous sera alors envoyée avec un formulaire à remplir concernant
votre projet. Ecocert vérifie que les informations demandées ont été fournies
et “ étudie la faisabilité de la certification de vos produits à partir de vos
données”.
Etape 2 : formalisation et contrat d’engagement
« C’est
sur la base de ce questionnaire qu’un devis personnalisé sera établi » selon M.
FAYE.
Il
poursuit en précisant que l’évaluation du coût se fait au cas par cas et est du
ressort de la Direction Marketing du groupe. De plus, cette évaluation varie
d’un projet à un autre (production, préparation, transformation,
conditionnement, distribution…).
Il est
donc clair qu’une structure qui s’occupe elle-même de toute la chaîne de valeur
(qui produit et transforme) aura une facture différente de celle qui ne fait
que transformer par exemple. On peut lire d’ailleurs sur un document Ecocert
que le devis comprend “les frais administratifs, la revue documentaire, les
audits. Il tient aussi compte des analyses prévues par le plan de contrôle et
la certification de vos produits. Des informations générales sur les tarifs
facturés aux demandeurs et aux clients sont disponibles sur demande auprès du
service Relations Clients.”
Quant à
votre engagement, il s’établit sur la base d’une attestation d’engagement
envoyée par Ecocert. Ceci dès que le devis et le formulaire d’engagement sont
signés et retournés.
CERTIFICATION BIO
Etape 3 : évaluation initiale
Cette
étape se fait par voie de documents et sur votre site de production. Ainsi,
après l’établissement du devis, il est demandé à l’entreprise de procéder à un
acompte à hauteur de 70% du devis pour qu’Ecocert puisse procéder à l’audit. Un
mandat est alors envoyé à l’auditeur en charge de la zone avec les “détails et
principes de l’audit qui seront spécifiques pour chaque entreprise”.
L’auditeur
en question entre en contact avec l’organisme demandeur pour convenir d’une
date pour le début de la mission. Il lui explique le déroulement et détaille
les documents nécessaires.
Cette
mission d’audit va concerner les procédures d’achats, de transformation,
d’organisation en interne etc. Elle est donc aussi bien relative aux méthodes
de production ou de transformation qu’à l’organisation administrative de
l’entreprise à auditer. Par exemple, l’organisme qui cultive des intrants,
devra fournir des justificatifs de non utilisation de produits chimiques.
L’auditeur
mandaté se déplace dans vos laboratoires ou sites de production. Il pourra
ainsi effectuer des évaluations spécifiques à votre activité (installations,
prise d’échantillons, entretien avec le personnel…). Un rapport d’audit sera
par la suite transmis aux chargés de certification. En d’autres termes, il
évalue le respect des exigences du label bio Ecocert.
L’audit à blanc, une étape facultative pour se préparer à l’audit de certification
Il faut
noter aussi qu’il existe la possibilité d’un audit à blanc. Il s’adresse aux entreprises
qui n’ont jamais eu recours à la certification bio ou qui n’y connaissent rien.
C’est une sorte d’exercice préparatoire ou de mise à niveau pour mieux se
préparer au réel examen. Concrètement, le consultant vous montre les
procédures, les règles à respecter et procède à des vérifications etc.
Au
Sénégal et en Afrique de l’Ouest, le Cabinet Terre-Ocean Sarl vous accompagne
dans ce processus de Mise à Niveau (contactagroslab@gmail.com
/ tel :00221773128216)
Cet audit préparatoire s’effectue moyennant un
paiement. Il faut compter un tarif
journalier à payer au consultant (il varie d’un prestataire à un autre, la
durée dépend de l’étendue du projet) en plus de la prise en charge de sa
restauration, de son transport et du logement.
CERTIFICATION BIO
C’est
après cet audit non obligatoire, que l’inspecteur mandaté Ecocert viendra pour
l’audit de certification. Ce dernier par contre est obligatoire.
Étape 4 : revue de dossier et décision
Une fois
le rapport d’audit reçu, les chargés de certification évaluent le rapport afin
de vérifier la conformité des données recueillies dans l’entreprise auditée,
par rapport aux règles établies par les standards internationaux en termes
d’agriculture biologique.
Ce
contrôle de conformité enclenche le processus de certification effective. Il
déterminera donc la délivrance ou non du certificat. En d’autres termes, si la
décision est favorable, vos documents de certifications vous sont envoyés. Dans
le cas contraire, on vous explique les raisons du refus et les mesures
correctives à mettre en oeuvre.
3 cas
s’offrent à vous en cas de décision non favorable si Ecocert le juge nécessaire
:
- la réalisation d’un nouvel audit sur site,
- de nouveaux prélèvements et analyses
- une évaluation documentaire
Notez que
ces étapes peuvent engendrer des paiements supplémentaires.
COSMÉTIQUE BIO
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Etape 5 : surveillance de l’activité
La
certification est renouvelable chaque année sur la base d’informations fournies
par vos soins, et à la suite d’une analyse des risques effectuée par Ecocert
(mixité bio/non bio de l’activité, quantités produites etc.). Des évaluations
de suivi s’effectuent également. Si le contrôle est positif le renouvellement
se fait par conséquent. Dans le cas contraire, l’on prend des mesures en
fonction des manquements constatés. Il faut aussi noter que vous pouvez mettre
fin à la certification d’une partie ou de tous de vos produits si vous le
souhaitez. Rapprochez-vous de l’organisme certificateur pour plus de
précisions.
La zone de garantie couverte par le certificat bio Ecocert
A la
question « Est-ce qu’une marque certifiée par vos soins au Sénégal bénéficie du
label « bio » partout ailleurs dans le monde ? », M. FAYE de rassurer : « Le
label bio certifié par Ecocert répond aux standards internationaux. Ce qui fait
que le produit certifié bio par Ecocert devient bio et valable partout dans le
monde. ».
Il
précise en ces termes « Cependant, le référentiel bio varie en fonction des
marchés. Parce que le bio Ecocert qui va en Europe répond aux critères EOS. Si
c’est pour les Etats Unis on parle de NOP. Il y a aussi le bio SUISSE et le JAS
pour le Japon et que l’on retrouve tous à Ecocert ».
Coûts de la certification et durée de la procédure
Malgré
notre insistance, nous n’avons pu obtenir de notre source une idée de la
tarification Ecocert pour se faire certifier. Comme on s’en doutait, M. FAYE
nous confie que les coûts et durée de certification varient en fonction de
l’étendue du projet, du nombre de produits ou gammes à certifier, des process
(production, transformation, organisation etc.). La durée de l’audit de
certification entre également en jeu dans le cadre de la facturation.
Pour ce
qui est de la durée de la procédure de certification, il se veut rassurant «
elle dépend souvent de la réactivité de l’opérateur qui veut certifier son
produit, parce que Ecocert est souvent très disponible et rapide dans la
gestion des demandes de certification ». Là encore, c’est du cas par cas.
Blocages et difficultés rencontrés par les marques pour se faire certifier
Selon
notre interlocuteur, le manque d’informations est la principale source de
blocage pour les opérateurs. « Les entreprises ou marques manquent énormément
d’informations sur la certification. Les opérateurs que je rencontre me disent
que la certification coûte chère alors qu’en réalité ce n’est pas le cas.” Notre source met ce manque d’informations sur
le compte des marques qui ne viennent pas chercher l’information à la source.
Pour lui, beaucoup d’entreprises ne savent même pas qu’Ecocert dispose d’un
représentant au Sénégal.
“Les entreprises
font des dépenses importantes pour acheter des intrants chimiques qui dépassent
largement les coûts de certification bio. Par exemple, un organisme va dépenser
10 millions en intrants chimiques alors que la certification lui aurait peut-être
coûté 2 millions. Il aurait pourtant pu éliminer ces substances chimiques de sa
production et donc de ses coûts ».
Il
poursuit « En même temps ce que le label bio peut leur apporter en termes de
bénéfice équivaut à trois, voire quatre fois plus comparé à l’apport des
produits conventionnels » notamment grâce à l’accès désormais facile aux
marchés étrangers.
Pour lui,
la chaîne d’approvisionnement constitue un autre blocage, à cause notamment de
l’incapacité des fournisseurs à proposer aux marques des matières premières bio
parce qu’ils ne sont pas certifiés. Il rappelle que ce n’est pas parce qu’on a
produit sans engrais qu’on peut dire que les produits sont bio. La
certification est indispensable.
MATIÈRE PREMIÈRE BIO
Commerce
équitable, référentiel Global Gap : d’autres opportunités à exploiter
Notre
expert a tenu à partager les informations importantes suivantes : « Je voudrais
dire aux opérateurs et aux lecteurs d’aller s’informer sur la certification des
produits. Aussi, penser à avoir un label, car c’est un gage de qualité qui
garantit la santé et la sécurité des produits et des aliments.
Il
renchérit « Par ailleurs, je voulais ajouter qu’en dehors de la certification
bio, Ecocert possède d’autres référentiels tels que le Commerce équitable (Fair
For Life) qui est très bénéfique surtout en Afrique pour les groupements de
producteurs. Ce label permet en effet d’avoir des primes et des fonds de
développements versées aux communautés. Nous avons de même le référentiel
Global Gap pour les fruits et légumes destinés aux marchés de la grande
distribution des pays du nord de l’Europe. Autant de possibilités que nos
concitoyens africains n’ont pas exploités par manque d’information ».
Notons
que certaines ONG ou entreprises européennes, asiatiques privilégient les
entreprises évoluant dans le commerce équitable pour l’octroi de leurs marchés.
Pour savoir
plus, contactez
Aliou
FAYE
Inspecteur
Ecocert
Email :
aliou.faye_ext@ecocert.com
+ 221 77
759 48 85 ou 76 942 16 23
Merci beaucoup à Africa Green mazagine pour votre diligence.
RépondreSupprimerLe plaisir est partagé!
RépondreSupprimerMerci à vous pour le travail que vous effectuez!
Thanks for the job !
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