Covid-19 : la pollution pourrait faire encore plus de morts
Une autre bonne raison de laisser la voiture au garage :
une étude préliminaire récente suggère un lien entre
mauvaise qualité de l'air et mortalité plus élevée en raison du coronavirus.
Une augmentation de l’exposition aux particules fines dans
l’air ambiant des villes pourrait, selon ces chercheurs, augmenter les cas
de mortalité de la Covid-19 jusqu’à 20 fois plus que ce qui est normalement
observé. L’analyse des décès liés au coronavirus aux États-Unis jusqu’au 4
avril, et l'analyse de la pollution de l’air à travers 3000 comtés couvrant 98
% de la population américaine, montrent qu’une augmentation de seulement 1 μg/m3
(1 microgramme par mètre cube) des particules fines serait associée à une
augmentation de 15 % du taux de mortalité du Covid-19.
La majorité des affections préexistantes qui augmentent le
risque de décès du Covid-19 sont les mêmes maladies issues de l’exposition à
long terme à la pollution de l’air.
Si les résultats de cette étude devaient se confirmer, ils
souligneraient l’importance de continuer à appliquer les règlements sur la
pollution atmosphérique, pendant et après la crise du COVID-19.
Des problèmes respiratoires qui pourraient être fatals pour
les patients, souligne The Guardian en rapportant l’étude, pointant
les cas plus élevés dans les régions de l’Europe où la pollution est plus
grande : le nord de l’Italie ou l’est de la France.
La pollution de l’air affecte de nombreuses villes mais elle
serait légèrement à la baisse dans la plupart des pays occidentaux, constate le chercheur de l'École Milken de santé
publique à l’Université George Washington, Dan Golberg.
Le dioxyde d’azote aurait ainsi considérablement diminué dans
le périmètre de grandes villes américaines comme New York, Philadelphie ou Los
Angeles: 55% de NO2 en moins ces 15 dernières années – selon une comparaison de
données satellites de 2005, 2012 et 2019 – alors que la réduction serait moins
remarquable dans des villes comme Beijing, en Chine.
Ces données, préliminaires elles aussi et pas encore publiées,
vont dans le sens d’une précédente étude de son équipe, qui montrait une diminution des
ratios de NOx (dioxyde d’azote, un gaz irritant concentré dans les zones
urbaines) et de CO2 de près de 40% à travers les États-Unis – entre 24 et 51%
selon les villes étudiées, de 2006 à 2017. Les chercheurs remarquaient
toutefois que cette baisse était surtout attribuable à une règlementation plus
sévère sur le NOx aux États-Unis.
Avec la diminution des déplacements qu’entraîne le confinement,
la qualité de l’air aurait par ailleurs pris du mieux, selon de récents
constats. De quoi prendre des notes pour l’après-pandémie, lorsque nous
pourrons de nouveau circuler en grand nombre…
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