Jacigreen : l'entreprise qui donne de la valeur à une plante envahissante
Au Burkina Faso, l'accès à l'électricité est encore
difficile et très inégale. Si dans les grandes villes le réseau électrique
approvisionne environ 20% de la population, ce taux n'atteint que 5% pour les
populations rurales. De plus, la production d’énergie dépend à 70% de
centrale thermique à combustion fossile. (source)
Dans le même temps, le pays doit faire face à un fléau
pour son écosystème. En effet, son territoire est envahi par la
jacinthe d’eau, espèce considérée comme l’une des 100 pires espèces
envahissantes selon l’Union internationale pour la conversation de la nature
(UICN). Cette plante menace à la fois la faune et la flore des régions où elles
s’installent, en étouffant les espèces natives par exemple, mais aussi les
activités humaines en rendant très difficile la pêche dans les zones
envahies.
C’est à ces deux problèmes majeurs qu’à décider de
s’attaquer la Jeune championne de la Terre 2017, Mariama Mamane. Avec
Jacigreen, le nom de sa machine et de sa société fondée en 2016, elle veut
transformer cette espèce invasive en engrais, biogaz et énergie. Son invention,
encore en phase d’essai, consiste à « retirer la jacinthe d’eau, la
faire fermenter puis la transformer en un engrais et un compost
destinés aux agriculteurs ». Lors de la création de cet engrais,
s’échappe également un gaz, récupéré et relié à un générateur pour fournir les
familles alentour en électricité.
Cette invention permet donc d’utiliser le problème de
l’invasion de la jacinthe d’eau pour régler de multiples problèmes de la
région. Au-delà d’une lutte contre cette mauvaise herbe, Jacigreen souhaite
protéger l’environnement, par la réduction de l'utilisation d’engrais chimiques
mais aussi en permettant un accès à de l’énergie bien plus propre. En effet,
jusqu’à présent les familles non connectées au réseau électrique utilisaient le
bois entraînant une déforestation importante. De plus, l'accès à l'électricité
est essentielle pour le développement des régions rurales.
Si l’application de cette solution n’est pas simple,
notamment à cause du manque d’équipement au niveau local, l’ingénieure en
environnement, forte de son prix de Jeune championne de la terre espère
« pouvoir fournir 500 ménages en biogaz et plus d'un millier
d'agriculteurs en engrais », à l’horizon 2021.
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