Perspectives
sur le changement climatique : le Bénin émettra 22.877 Gg de GES d’ici 2030
L’augmentation
de la concentration des Gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère terrestre
est l’un des facteurs à l’origine du réchauffement climatique. Selon les
estimations de la Direction de l’environnement et du climat, à l’horizon 2030,
le Bénin sera une vaste source de ces composants gazeux, si rien n’est fait.
Depuis quelques années, les émissions de GES du Bénin
sont supérieures aux absorptions de CO2. Les émissions totales des GES directs
foresterie et les émissions de 2015 (11 752,18 Gg CO2) étaient 3,6 fois plus
élevées que celles de 1990 (3 235,9 Gg CO2). Une situation qui risque de
s’intensifier d’ici les années 2030.
Car,
ces composants gazeux généralement issu des secteurs de l’énergie et de
l’agriculture (dans le cas du Bénin) absorbent le rayonnement infrarouge émis
par la surface terrestre et contribuent ainsi à l’effet de serre. Les
estimations de la Direction de l’environnement et du climat montrent que les
émissions de GES en 2030 seront de 22 877 Gg CO2.
A
cette même période, le secteur de l’énergie restera le plus grand émetteur de
GES, avec 14740 Gg CO2. Alors que l’agriculture enregistrera 6264 Gg CO2. Les
secteurs des procédés industriels et des déchets demeurent les moins émetteurs
de GES en 2030 avec respectivement 1038 Gg CO2 et 835 Gg CO2.
L’augmentation
substantielle des émissions observées au niveau du secteur de l’énergie est
imputable au fort accroissement des consommations de l’essence et du gasoil au
niveau de la catégorie du transport dont les quantités ont été multipliées
entre 1990 et 2015 par vingt-huit (28) et vingt (20) respectivement.
L’accroissement
noté au niveau des émissions issues du secteur des PIUP s’explique par
l’augmentation de la production du clinker pour la production du ciment et
surtout par la prise en compte des émissions des gaz fluorés (HFC 134a)
résultant de la sous-catégorie de l’utilisation des substituts fluorés de
substances appauvrissant la couche d’ozone à partir de 2012.
Quant au secteur de l’agriculture, la tendance des
émissions est gouvernée par les catégories de la fermentation entérique et des
sols cultivés dont les émissions ont été multipliées par deux (02) entre 1990
et 2015. Le traitement et le rejet des eaux usées, dont les émissions ont été
multipliées par le facteur 4,5 entre 1990 et 2015, est le principal responsable
de la tendance des émissions des GES directs au niveau du secteur des déchets.
«En effet déjà dans le scénario de référence, la prise en
compte du secteur forestier conduit pour l’année 2030 à des émissions totales
nettes de GES tous secteurs confondus d’environ 22 877Gg CO2 eq (sans la
foresterie), si aucune mesure de prévention n’est prise», peut-on lire dans la
Troisième communication nationale (TCN).
Cette situation de passage du statut de puits au statut
de source s’explique par les effets combinés de la déforestation (surtout
conversion des forêts en terres cultivées), de la dégradation des forêts et
autres affectations des terres (dues à la collecte de bois rond commercial et
de bois énergie) et à l’augmentation des émissions de GES surtout dans les
secteurs énergie et agriculture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire