Bénin : des techniques nucléaires pour détecter l’érosion des terres
Les
méthodes les plus couramment utilisées pour évaluer la dégradation des terres
dans le monde comprennent les opinions d’experts, les observations et les tests
sur le terrain, les opinions des utilisateurs des terres, les changements de
productivité, et la télédétection, selon une étude de 2008 intitulée en anglais
“A Review of Land Degradation Assessment Methods”, et rédigée par Taimi Sofia
Kapalanga.
Plus
d’une décennie après la publication de ce rapport, les scientifiques semblent
avoir fait un effort supplémentaire pour introduire des techniques nucléaires,
qui apparemment seraient un moyen efficace pour détecter l’érosion ou la
dégradation des terres, et contribuer à leur conservation, en particulier dans
des conditions environnementales caractérisées par le climat tropical et de
longues pentes douces de plateaux de dénudation.
Environ
65% des terres agricoles africaines sont affectées par des pertes induites par
l’érosion de la couche arable et des nutriments du sol, selon l’Organisation
des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Les
techniques nucléaires sont en train d’être utilisées au Bénin, pays à faible
revenu gravement touché par l’érosion des sols, où l’agriculture représente
environ 35% du Produit intérieur brut (PIB) et 80% de ses revenus
d’exportation. Le projet bénéficie du soutien technique conjoint de la FAO et
de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Dégradation élevée
«
Plus de 90% des sols au Bénin ont un niveau de dégradation élevé, selon les
preuves scientifiques », a déclaré récemment Pascal
Houngnandan, directeur du Laboratoire de microbiologie des sols et d’écologie
microbienne à la Faculté des sciences agricoles de l’Université
d’Abomey-Calavi.
«L’étude
a utilisé des outils et des moyens qui guident l’action pour la préservation et
la régénération des terres agricoles, ce qui est un problème particulièrement
aigu car toute production agricole dépend du sol »,
a-t-il ajouté.
Grace
à la technique nucléaire, les scientifiques ont découvert les taux d’érosion
des sols dans le sud du Bénin dans trois zones agro-écologiques. Ils ont
constaté que le taux annuel moyen d’érosion des sols était de 11,8 tonnes /
hectare à Govié, 18,8 tonnes par hectare à Linsinlin et 22,4 tonnes / hectare à
Lokogba, a révélé Pascal Houngnandan.
Étant
donné que la formation du sol ne dépasse pas 0,1 mm par an, il a été déterminé
qu’environ 6 mm de couche de sol se sont formés pendant cette période, tandis
que 48 à 91 mm de sol ont été perdus, entraînant de graves conséquences pour la
fertilité du sol et donc les rendements des cultures.
La
plupart des terres arables du Bénin sont utilisées par de petites exploitations
familiales, basées sur le travail manuel et une grande variabilité des
cultures. Ces petites parcelles aux limites physiques multiples et irrégulières
posent un défi aux mesures conventionnelles de l’érosion des sols pour produire
des résultats représentatifs et fiables, a indiqué l’AIEA.
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