Sénégal : Exploitation illégal des ressources forestières en Casamance
La
Casamance est la région du Sénégal connue pour sa végétation abondante, sa biodiversité
et ses gigantesques forêts en Afrique de l’Ouest. Mais ses zones boisées
disparaissent rapidement et qui aujourd’hui, atteint un seuil critique. Dans
une région où le changement climatique constitue une grave menace pour le
développement socio-économique des populations locales, cette disparition
présage une catastrophe dont on ne peut mesurer l’ampleur aujourd’hui.
À
ce jour, la Casamance a perdu plus de 10 000 hectares de forêts en raison de
l’abattage illégal, ce qui représenterait environ 1 million d’arbres. La forêt de Casamance
s’étend au total sur 30 000
hectares et est connue pour ses essences d’arbres rares, notamment
le bois de rose pour lequel la demande chinoise est particulièrement forte.
Bois abattu illégalement par des individus |
Selon
notre source, la forêt de Casamance est en train d'être « massacrée »
par des individus venant de la Gambie. Qui exploitent de manière frauduleuse le
bois de la forêt. Cette exploitation qui est monnaie courant dans la zone de
bignona plus particulièrement dans le Sindian nord, a de nombreuses conséquences
sur la pluviométrie, la fragmentation des habitats, et la disparition de la
biodiversité.
En
effet, de très nombreux acteurs très souvent ont tiré profit de l’abattage
illégal et du trafic de bois à grande échelle dans la région, tels que des
groupes armés, des hommes d’affaires sénégalais et gambiens, des acteurs
étrangers (venant surtout de l’Inde et de la Chine) et également la population
locale.
Car,
il faut noter que le bois exploité illégalement n’est pas entièrement destiné à
l’exportation. Une grande partie approvisionne également les marchés locaux,
tant en Gambie qu’au Sénégal.
Après
le Nigeria, la Gambie est le deuxième pays d’Afrique de l’Ouest exportateur de bois
vers la Chine. Entre 2010 et 2015, le montant de ses exportations de bois
de rose vers la Chine était estimé à 238,5 millions de dollars. Ce qui représente une somme
considérable, surtout au regard de la disparition presque totale de la forêt
gambienne. Ceci semble indiquer que la majeure partie du bois exporté vers la
Chine viendrait de Casamance.
Bois saisit par les agents des eaux et forêts |
Il
est aujourd’hui plus qu’urgent que l'État du Sénégal réagisse face à cette
exploitation clandestine des ressources forestières de la Casamance.
Les
populations locales doivent être associées aux actions de l’Etat, pour qu’ensemble,
ils viennent à bout de l’abattage illégal et du trafic de bois dans cette zone
du pays.
AGM
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