Sommet climat de l’ONU : quelles retombées pour la planète ?
La
rencontre sur le climat qui s’est tenue le 23 septembre dernier au siège des
Nations unies, à New York, avait pour objectif d’échanger sur les évolutions
climatiques et revenir sur l’Accord de Paris. Avec plus de cent trente États
invités et seulement une soixantaine ayant répondu présent, la question
capitale est de savoir quelles seront les retombées de ces assises.
Le
sommet organisé par le secrétaire général de l’ONU s’inscrivait dans la
continuité de nombreux événements internationaux autour du climat : sur
l’année 2019, on peut ainsi lister le One Planet Summit de
Nairobi, en mars 2019; le Forum politique de haut niveau des Nations unies sur
l’Objectif de développement durable 13, qui porte sur le changement
climatique, en juillet 2019 ; les réunions préparatoires au sommet Action
climat et bien sûr la COP25 qui se tiendra au Chili du 2 au 13 décembre 2019.
Ce sommet était particulier pour deux raisons : d’abord il a été initié
par le secrétaire général des Nations unies qui s’est personnellement impliqué
dans sa préparation et qui se veut être un point d’étape entre la COP21 (Paris,
2015) et la COP26 (Glasgow, 2020) au cours de laquelle les engagements de la
COP21 seront mis à jour et rehaussés. Le sommet de New York a certes été
organisé pour réenclencher une dynamique d’engagements climatiques ambitieux,
mais il faudra attendre la COP26, fin 2020 à Glasgow, pour déterminer si
les réévaluations des feuilles de route nationales seront à la hauteur.
Les
mobilisations citoyennes ont atteint un niveau record : plus de quatre
millions de personnes ont participé à la grève pour le climat. Le changement
climatique est devenu un sujet incontournable politiquement, sur lequel les
gouvernements doivent de plus en plus se positionner.
Ils
se trouvent aujourd’hui tiraillés entre les revendications de la société civile
et le système économique, fondé sur une croissance constante pour répondre aux
standards de qualité de vie. Les mobilisations citoyennes accélèrent
effectivement le calendrier, car sans elles, tout porte à croire que les
négociations climatiques auraient été plus lentes et moins ambitieuses. À ce
titre, la mobilisation croissante d’une partie de la jeunesse joue un rôle
moteur : on peut, en effet, faire le pari que contrairement aux
générations précédentes, leur vote sera guidé par ces considérations qui
pèseront davantage à l’avenir.
Le
secrétaire général des Nations unies, António Guterres, disait
espérer que des dizaines de leaders annoncent une révision à la hausse de leurs
plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce fut chose
faite puisque peu avant l’ouverture du sommet, soixante-six Etats avaient
déjà décidé d’adhérer à l’objectif d’une neutralité carbone d’ici à 2050.
Ces soixante-six pays se sont joints à dix régions, cent deux villes et
quatre-vingt-treize entreprises pour parvenir à un bilan de zéro émission de
gaz à effet de serre d’ici au milieu du siècle, un objectif fixé par les
scientifiques pour contenir le réchauffement de la Terre dans les limites
stipulées par l’accord de Paris de 2015, c’est-à-dire au pire +2 °C
par rapport à la fin du XIXe siècle (la Terre en est à environ
+1 °C).
Soixante-huit
pays se sont engagés à revoir officiellement à la hausse leurs plans climat
d’ici à 2020, date à laquelle les cent quatre-vingt-quinze signataires de
l’accord de Paris sont censés déposer de nouveaux engagements. Et trente pays
adhèrent désormais à une alliance promettant de stopper la construction de
centrales au charbon à partir de 2020.
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