Europe: L'électricité, un incontournable pour atteindre le « zéro carbone »
La
part de l'électricité dans le paysage énergétique mondial a fortement progressé
depuis la seconde moitié du siècle dernier. Aux Etats-Unis, par exemple, elle
est passée de 3 % de la consommation énergétique totale en 1950 à 21 %
aujourd'hui. La tendance est similaire en Europe. Ce mouvement va très
probablement s'amplifier dans les décennies à venir : selon l'Agence
internationale de l'énergie (AIE), la part de l'électricité dans la
consommation globale d'énergie devrait presque doubler, passant d'un cinquième
aujourd'hui à plus d'un tiers en 2050.
Cette
électricité au coeur de nos vies et de nos usages doit être une électricité «
décarbonée », comme nous le défendrons lors de l'Electrification Europe Summit,
qui s'est déroulée à Paris les 16 et 17 octobre dernier. C'est un paradigme pour pouvoir
espérer infléchir les redoutables effets du réchauffement climatique. «
Décarbonée », c'est-à-dire produite notamment à partir d'énergies
renouvelables, et de nucléaire pour les pays qui ont de telles infrastructures
en place.
« Pacte vert » au niveau européen
La
« décarbonation » doit être au coeur de toutes les politiques publiques en
matière énergétique. La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a d'ailleurs fixé, dans
son discours inaugural devant le Parlement européen, des objectifs ambitieux en
la matière : réduction a minima de 50 % des émissions de gaz à effet de serre
d'ici à 2030 et adoption par les Etats membres d'un « pacte vert » pour ancrer
l'objectif d'une neutralité climatique à l'horizon 2050.
Un
recours accru à l'électricité pour atteindre le « zéro carbone » est
incontournable au plan environnemental, bien sûr, mais aussi économique, car
cette source d'énergie présente dans ses usages des avantages incomparables par
rapport aux autres sources d'énergie. L'électricité présente en effet deux
avantages majeurs : elle est efficace et elle est flexible. Les technologies
électriques sont trois à cinq fois plus efficaces que les technologies
utilisant des énergies fossiles. Prenons par exemple les véhicules électriques
: leur coefficient d'efficacité énergétique est de 80 à 90 %, c'est-à-dire que
80 à 90 % de l'électricité consommée sert effectivement à propulser les
véhicules, tandis que ce ratio n'est que de 20 à 25 % pour les véhicules à
moteur thermique.
L'hydrogène, avenir de la voiture électrique ?
Autre
exemple frappant, celui des pompes à chaleur. Elles affichent un coefficient de
performance de 300 %, c'est-à-dire qu'elles restituent beaucoup plus d'énergie
qu'elles n'en consomment, à la différence des chaudières traditionnelles, dont
le coefficient de performance est inférieur à 100 %.
Efficace,
l'électricité est aussi flexible et peut être utilisée dans des domaines très
variés : industrie, bâtiments, transports, chauffage et climatisation,
éclairage… Elle est facilement substituable aux énergies fossiles en offrant
une large palette d'avantages : un coût moindre, une meilleure efficacité
énergétique, une diminution des émissions de gaz à effet de serre, des gains de
productivité dans les process industriels…
Essor de la digitalisation
Les
progrès affichés dans les technologies de stockage de l'électricité et l'essor
de la digitalisation offrent aujourd'hui des opportunités pour développer des
nouveaux usages de l'électricité qui sont compatibles avec la préservation de
l'environnement.
Digitalisation
et Big Data sont ainsi l'une des causes majeures de la croissance de la
consommation d'électricité. Ils offrent en même temps les solutions qui vont
permettre une très forte progression de l'efficacité énergétique permettant de
maîtriser ainsi l'évolution de la demande et de préserver le pouvoir d'achat
des consommateurs.
Les
évolutions sociologiques jouent également un rôle essentiel dans la croissance
de la consommation d'électricité, l'urbanisation en premier lieu. D'ici à 2050,
75 % de la population mondiale vivra dans les villes, contre 50 % aujourd'hui. Or
les populations urbaines consomment en moyenne deux fois et demie plus
d'électricité que les populations rurales.
Face
à toutes ces tendances de fond, l'électricité « décarbonée » est donc un
puissant facteur pour un futur plus propre pour notre planète.
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