Présentation de la Mangrove la plus Septentrional de l’Afrique de l’Ouest - Africa Green Magazine

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Présentation de la Mangrove la plus Septentrional de l’Afrique de l’Ouest

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Présentation de la Mangrove la plus Septentrional de l’Afrique de l’Ouest


La mangrove, cet écosystème qui repose sur un fragile équilibre, à l’interface entre l’eau douce, l’eau salée et la terre, est victime de dégradations et de perturbations qui menacent cet équilibre ainsi que la survie des espèces animales et végétales qu’elle abrite. Entre 1980 et 2008, 3,6 millions d’hectares de mangrove ont disparu dans le monde, soit 20% de la superficie mondiale. Entre 1980 et 2006, un quart des superficies de mangrove ouest africaines ont disparu (UNEP, 2007) et les prévisions font état d’une disparition d’environ 70% de cette mangrove si aucune action n’est entreprise (Banque Mondiale, 1994).


La mangrove de Saint-Louis du Sénégal, mangrove la plus septentrionale de l’Afrique de l’Ouest (16°20 de latitude Nord et 13°30 de longitude Ouest), trouve sa spécificité dans le fait qu’elle est intégrée au sein de trois aires protégées : la Réserve de Biosphère Transfrontalière du delta du fleuve Sénégal (RBTS), réserve internationale classée par l’UNESCO, l’Aire Marine Protégée (AMP) de Saint-Louis et le Parc National de la Langue de Barbarie (PNLB).

La place que la mangrove de Saint-Louis occupe au sein des politiques nationales et internationales de conservation de la biodiversité n’empêche pas les prélèvements et dégradations de la biomasse, donc la réduction de sa surface, qui elle-même a une incidence sur la faune, notamment par la réduction de leur habitat (zones de frayage piscicole, nidification).

De plus, certaines dégradations de la mangrove sont associées aux activités de la pèche au sein de ces espaces, où les pêcheurs déforestent certaines parties pour accéder dans les zones de frayage. Ceci a un double effet négatif car en plus de la dégradation de l’écosystème local, cette pratique engendre une pression supplémentaire dans la régénération de la ressource halieutique.

Les pressions climatiques et anthropiques exercées sur la mangrove de Saint-Louis de 1957 à 2007 lui font perdre 24% de sa surface avec un rythme de 9,2ha/an, selon l’analyse diachronique réalisée par le Cabinet Tropical Service (Tropis) en 2009.
Les tendances dégagées de la vulnérabilité aux changements climatiques de la zone côtière, et de la mangrove en particulier, démontrent à quel point ce fléau menace l’économie locale, la productivité, la santé des populations ainsi que le bien être des ménages et des communautés locales (FAO, 2008 ; Cormier-Salem, 1994). Sous les pressions associées au changement climatique et ses effets, aux changements environnementaux et aux activités anthropiques, la destruction de cet écosystème tend à s’accélérer.

Une gestion intercommunale

A Saint Louis, la particularité de gestion de cet écosystème est assuré par un dispositif appelé Cadre de concertation intercommunal (Saint Louis, Gandon, Gandiol). Ce cadre est composé des communes, des services techniques régionaux (Inspection des Eaux et Forêts, Direction Régionale de l’Environnement, Services des Aires Marines Protégées, l’Agence Régionale de Développement, le Conseil Départemental, etc). Il assure la coordination des activités sur l’environnement et les ressources naturelles dans le delta du fleuve.

Ce comité technique de suivi est le garant d’une cohérence territoriale à l’échelle des trois communes concernées par les problématiques environnementales liées aux mangroves. Politiquement porté par le Département et animé par l’Agence Régionale de Développement, il a comme objectif d’orienter les initiatives en matière de gestion des espaces de mangrove.

Il a vocation à faire évoluer les stratégies aux échelles départementale et locale, communale, en matière de gestion de l’écosystème mangrove, en prenant en considération les caractéristiques écologiques, sociales et économiques du territoire, l’interdépendance du climat, de la biodiversité, de l’aménagement du territoire et du réseau d’acteurs concernés par l’écosystème.

Alioune GUEYE
Halieute-Environnementaliste
Certifié en Management et Suivi Evaluation de Projets
gueyealioune0803@gmail.com

A.G.M

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