Objectif « Zéro inondation » à Yaoundé en 2020, grâce au financement de la Banque africaine de développement
Lancé
en 2007, le Projet d’assainissement de Yaoundé (PADY), financé par la Banque
africaine de développement, a divisé par cinq (de 15 à 3) le nombre
d’inondations dans la capitale camerounaise. La deuxième phase du Projet,
entamée en 2013, vise à atteindre l’objectif « zéro inondation » en
2020.
Les
ouvrages sont imposants : un canal de 3,5 km sur le lit de la rivière
Mfoundi ; un autre canal de drainage de 6 km en soutien ; deux
chemins de halage et de traversées et quatre canaux de drainage de 8 km de long
des tributaires. À Yaoundé, les moyens d’évacuation des eaux des intempéries
donnent fière allure à la ville, pendant que les populations traversent,
désormais, la saison des pluies avec moins d’appréhension.
« La
ville de Yaoundé a connu de nombreuses inondations dans le centre-ville depuis
une vingtaine d’années. Des gens ont perdu des membres de leur famille. Grâce
aux infrastructures de drainage, nous avons pu observer que les inondations ont
considérablement baissé en centre-ville », relève Gérard Essi Ntoumba,
ingénieur au PADY.
En
2015, les habitants de Yaoundé avaient fait face à l’une des pires inondations
de ces dernières années. Quatre personnes avaient péri, plusieurs autres
avaient été déplacées, des habitations détruites et les maladies hydriques en
hausse. Cinq ans après, ils vivent désormais en toute quiétude. Les périodes
d’inondation sont maintenant un vieux souvenir dans une ville qui concentre
près de 2,5 millions des 23 millions de Camerounais.
La
Banque africaine de développement s’est engagée à la mise en œuvre d’une
deuxième phase du Projet d’assainissement de Yaoundé (PADY 2). La première,
financée à hauteur de 36 millions de dollars américains, avait permis
d’aménager 20% du linéaire du cours d’eau principal (Mfoundi) et de ses quatre
affluents traversant la ville de Yaoundé.
Quant
à la deuxième phase, elle a été consacrée à l’aménagement du linéaire
restant : canaux de drainage, construction d’une unité de dépotage et de
traitement des boues de vidange domestiques.
Ces
travaux ont amené les populations à s’impliquer dans l’assainissement de leur
environnement pour améliorer leur cadre de vie Des groupes ont été mis en place
dans les différents quartiers de Yaoundé pour des activités communautaires.
« Ici,
l’eau stagnait. Cela polluait jusqu’à la rivière Mfoundi. Il y avait de la
saleté, propice à la reproduction des moustiques. Mais aujourd’hui, les
voies que nous avons aménagées autour du quartier, permettent la fluidité des
eaux de ruissellement. Tous ceux qui empruntaient nos voies par le passé, sont
heureux lorsqu’ils découvrent notre travail », se réjouit Abraham Bienvenu
Ambassa, chef du quartier de Yaoundé 1er.
Bottes
et casque de protection enfilés, il rejoint sa communauté, chaque fin de
semaine, pour une opération « quartier propre ». « Mon rôle dans
le quartier, c’est la protection de la population. Je donne le plan d’action
que nous devons mener et on se met immédiatement au travail. Nous nettoyons
régulièrement, avant et après les pluies. Il est important d’apprendre aux
populations le nettoyage des points d’eau pour empêcher les moustiques de se
reproduire », souligne-t-il.
À
l’hôpital d’arrondissement d’Efoulan, un quartier de Yaoundé, la forte
réduction des inondations a aussi des conséquences positives sur les
consultations, selon son directeur général, Paul Eloundou Onomo.
« Il
y a un an et demi, nous nous sommes rendus compte que la courbe des maladies
liées à l’environnement et à la pollution atmosphérique était en train de fléchir,
notamment pour le paludisme, la fièvre typhoïde et les maladies diarrhéiques
concernant les enfants. Ces maladies étaient très fréquentes avant le projet
PADY 2. Elles le sont encore, certes, mais pas avec la même ampleur »,
conclut-il.
A.G.M
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