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Tizert, village du sud du Maroc, sous le choc au lendemain d'une crue meurtrière

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Tizert, village du sud du Maroc, sous le choc au lendemain d'une crue meurtrière


Tizert (Maroc) (AFP)

D'importants moyens de secours ont été déployés dans le sud du Maroc, jeudi, au lendemain de la crue violente d'un oued (rivière) qui a fait sept morts sur un terrain de football situé en zone inondable.

Jeudi matin, les habitants du village de Tizert ont enterré leurs morts tandis qu'un hélicoptère survolait cette localité située dans la région de Taroudant, selon des informations concordantes.
La crue soudaine déclenchée par un orage violent a emporté un jeune de 17 ans et six hommes âgés, selon le dernier bilan des autorités locales. Toutes originaires de la région, les victimes assistaient à un tournoi de football.

Les secours ont commencé à déblayer les décombres et des patrouilles ont sillonné la zone pour chercher d'éventuelles autres victimes, dont un homme toujours porté disparu, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les autorités ont annoncé l'ouverture d'une enquête sur les circonstances du drame afin d'établir les responsabilités.

De son côté, le Premier ministre Saad-Eddine El Othmani a assuré que le gouvernement allait se pencher sur "les mesures à prendre pour éviter que ce genre d'incident tragique se reproduise ailleurs".
La catastrophe qui endeuille une nouvelle fois le Maroc, pays aride régulièrement touché par des pluies torrentielles a suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux.

- "Déluge dévastateur" -

L'émotion dans le village de Tizert est d'autant grande que, malgré des alertes envoyées par des villageois en amont, "personne ne s'attendait à un déluge aussi dévastateur", selon les témoignages recueillis par l'AFP. Au lieu de se mettre à l'abri, plusieurs ont tardé pour filmer des images avec leur téléphone, selon plusieurs témoins sur place.

Le terrain situé en bordure de l'oued avait été récemment doté de nouveaux équipements, selon deux habitants joints par téléphone par l'AFP.

Les images de son inauguration joyeuse tournent sur les réseaux sociaux, tout comme celles, impressionnantes, des flots boueux qui ont balayé le terrain en quelques minutes et pulvérisé la terrasse des vestiaires où s'étaient réfugiées plusieurs personnes.
Dans la région de Tizert, comme dans d'autres régions montagneuses du Maroc, les terrains de football sont fréquemment construits dans le lit des oueds asséchés, souvent le seul endroit plat, d'après les témoignages recueillis par l'AFP.

- "Mémoire d'homme" -

"Le terrain existe depuis 30 ans, les gens ont toujours joué là, mon père m'a raconté que l'oued avait déjà débordé mais, de mémoire d’homme, on n'a jamais vu ça", a déclaré par téléphone Abdelkrim Bourrich, 41 ans, président d'une association locale.

Avant les nouveaux aménagements --construction des gradins et du vestiaire--, "certains se sont posés la question sur les éventuels risques d'inondations mais on n'en a pas tenu compte car cela fait plusieurs années qu'il n'y avait pas eu pareille catastrophe", a déploré Lotfi Khaled, membre d'une association de développement local.
Plusieurs médias ont pointé que le bulletin spécial de la Direction de la météorologie (DMN) alertant de risques orageux de "niveau orange" avait été publié plusieurs heures après le début des intempéries annoncées.

Des inondations frappent régulièrement les régions isolées du Maroc, avec des crues subites capables de transformer les lits secs des oueds en torrents destructeurs. En 2014, des inondations liées à de pluies torrentielles avaient fait une cinquantaine de morts et des dégâts considérables dans le sud.

L’inondation est "le premier risque en termes de personnes tuées au niveau national", selon un rapport consacré aux risques climatiques publié en 2016 par l'Institut royal des études stratégiques (IRES).
Avec les risques induits de glissement de terrain, "les inondations affecteront près de 21.000 personnes par année, à l’horizon 2030" dans ce pays du nord de l'Afrique, selon cette étude.
Alors que le changement climatique accentue les phénomènes météorologiques extrêmes partout dans le monde, les intempéries sont devenues "structurelles" au Maroc, selon ce rapport qui préconisait différentes mesures de gestion des risques.

Le problème "c'est l'appropriation des zones acqueuses et les constructions aléatoires", a déploré sur sa page Facebook Charafat Afailal, ancienne secrétaire d'Etat chargée de l'eau qui a vu son portefeuille supprimé lors d'un précédent remaniement.

Un plan National de protection contre les inondations avait été lancé en 2003, identifiant plus de 400 "sites vulnérables" à traiter d'ici à 2020 pour une enveloppe de 25 milliards de dirhams (environ 2,3 milliards d'euros). Il n'a pas été possible jeudi d'obtenir de bilan détaillé des actions menées depuis.

str-isb-sof/hj

A.G.M
© 2019 AFP 

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