PISCICULTURE : UNE FILIÈRE PORTEUSE MAIS SEVRÉE DE FINANCEMENT BANCAIRES
A Sikorolé, Commune rurale du Mandé, dans le
Cercle de Kati, existe la ferme piscicole Niétassoba. La ferme est construite
sur plus de 18 hectares, avec une trentaine d’étangs d’une capacité
individuelle de 15 à 20 tonnes selon la taille. Sa capacité de production
annuelle atteint 10 millions d’alevins. Une « capacité considérable »
avec un chiffre d’affaires de plus d’un milliard par an, rien que pour la pisciculture.
Au centre de cette production intensive, le clarias
qu’on récolte tous les 4 mois, et le tilapia, récolté tous les 6 mois.
« C’est le genre de réalisation que je souhaite à tous les
pisciculteurs, et c’est bien possible avec toutes les terres qu’on a, et avec
l’accompagnement des banques, si elles acceptent», s’est réjoui le président de
l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary
Togola, en visite sur le site, mercredi dernier, dans le cadre du suivi de la campagne
agricole en cours.
- Togola,
émerveillé par ce qu’il voyait, était accompagné, entre autres, du
président de l’interprofession de la filière maïs, Bakary Doumbia.
C’est une véritable opération de séduction que l’APCAM
conduit, depuis un moment, pour convaincre les banques de délier les cordons de
la bourse pour les exploitations agricoles qui ont un accès difficile au
crédit.
La visite de cette ferme évoluant dans plusieurs
filières dont la pisciculture, l’élevage, le maraîchage avec un chiffre
d’affaires global de près de 2 milliards par an, est sans doute un argument
solide sur la robustesse de l’agriculture comme activité génératrice de
revenus. Elle appartient à Mme Keïta Mariam Bouaré qui emploie plus 200
personnes. Absente, c’est son mari, Modibo Kane Keïta, qui a reçu la
délégation. « C’est encourageant de recevoir l’APCAM. C’est sans doute un
moyen d’échanger sur les contraintes, de nous améliorer », a apprécié
l’époux de la propriétaire.
« Madame doit être accompagnée par les banques,
car pour produire tout ça, il faut des moyens énormes. On a vu des poissons de
7 kg. Elle est à encourager. Toute la chaîne de valeur de la pisciculture est
là, de la production à la transformation », s’est réjoui le président de
l’APCAM. Selon lui, de façon générale, les pisciculteurs sont confrontés à un
problème foncier. Il a promis que, désormais, chaque mois, il ira voir les
éleveurs, les pêcheurs, les exploitants forestiers et les agriculteurs. Il se
fera accompagner par les banques pour que celles-ci constatent, de visu, ce que
la terre est capable de générer comme ressources.
« Ici, on est loin du fleuve et de la mer mais
voyez ce qu’elle a réalisé avec la terre, l’eau et la technologie. C’est
un chiffre d’affaire de 1,9 milliard de Fcfa avec la pisciculture au cœur des
activités », a indiqué M. Togola. Le président de l’APCAM a ajouté que les
banques doivent pouvoir aider la promotrice à faire mieux à travers les crédits.
Il a invité les établissements bancaires à faire confiance aux agriculteurs.
« Car, nous avons travaillé pour rendre sûres les terres. Il y a une
commission foncière dans chaque arrondissement composée des représentants de
l’arrondissement, de la mairie, des Chambres d’agriculture », a expliqué
le président de l’APCAM, invitant les producteurs débiteurs à payer leurs
dettes pour l’établissement de la confiance entre eux et les banques.
En plus, il a encouragé les jeunes diplômés à
s’intéresser à l’agriculture. Pour lui, une organisation et de bonnes
coopératives à la base pour arriver à l’interprofession vont permettre de
résoudre l’ensemble des problèmes de la filière poisson.
Selon le responsable de la faitière de la
pisciculture, Abdoulaye Konta, les acteurs de la filière n’ont pas de terre
pour pratiquer cette importante activité qui génère des ressources énormes. Une
autre équation, selon lui, reste l’accès au financement.
A.G.M
KD/MD (AMAP)
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