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Inde : la technologie au service de l’agriculture

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Inde : la technologie au service de l’agriculture

L’actu : plateforme d’échanges entre paysans et scientifiques, suivi du cours des marchés par SMS, apprentissage des bons gestes agricoles sur DVD… plusieurs projets lancés ces dernières années en Inde ont amélioré la production agricole grâce aux nouvelles technologies. Des initiatives qui pourraient être exportées dans le reste de l’Asie ou en Afrique.

Les chiffres

- 300 millions : nombre d’Indiens vivant en-dessous du seuil de pauvreté (un quart de la population).
- 60% : pourcentage d’Indiens travaillant dans le secteur agricole, qui représente 22% du PIB.
- 86% : pourcentage d’exploitations agricoles mesurant moins de 2,5 hectares.
- 1 sur 4 : proportion d’agriculteurs indiens sachant lire.

Le contexte

L’Inde était l’invité d’honneur de la troisième édition du forum international « Tech for Food », qui s’est tenu le 25 février à Paris, dans le cadre du Salon de l’Agriculture.

L’enjeu

Pour assurer sa sécurité alimentaire, l’Inde a lancé dans les années 1970 sa « révolution verte ». Trente ans plus tard, de nombreux paysans pratiquant une agriculture de subsistance connaissent encore mal les techniques les plus performantes, à cause d’un manque d’éducation et d’information. Pour acccroître la production de ses agriculteurs, l’Inde parie aujourd’hui sur les nouvelles technologies. Sélection de 3 projets présentés à l’occasion du forum Tech for Food.

• E-sagu, une passerelle entre paysans et scientifiques

Krishna Reddy, professeur à l’Institut international de technologie de l’information d’Hyderabad, a mis au point un outil pour venir en aide aux paysans analphabètes. Baptisé « eSagu », ce système permet aux petits exploitants de bénéficier des conseils personnalisés d’agronomes et d’experts scientifiques pour réduire leurs coûts et améliorer leurs rendements.

L’efficacité du système eSagu dépend du travail d’un médiateur. Celui-ci doit savoir lire, écrire, et être au fait des pratiques agricoles locales. Après avoir rempli un formulaire et pris des photos des problèmes rencontrés sur le terrain par les petits exploitants, il compile ces données sur un DVD qu’il envoie aux experts. Il est ensuite chargé de traduire aux paysans les solutions que les scientifiques lui communiquent par Internet.
Depuis 2004, eSagu a livré des expertises à environ 6000 exploitations agricoles dans 100 villages et pour une quinzaine de cultures différentes. « eSagu peut être mis en œuvre en Afrique dans un délai de 5 ans, car il suffit d’avoir un ordinateur et un système postal qui fonctionne », estime Krishna Reddy.

• Digital Green, apprendre les pratiques agricoles en s’amusant

Conçu par Microsoft Research Inde, le projet Digital Green a pour objectif de « faire partager les meilleures pratiques entre agriculteurs », selon Rikin Gandhi, responsable du projet.
Le principe est simple. Un médiateur part à la recherche des techniques agricoles les plus intéressantes et originales (lombricompost, semences de conservation…). Il forme ensuite les paysans à la réalisation de « vidéos participatives et ludiques », d’une durée de 5 à 10 minutes, pour mettre en image ces bonnes pratiques. Ces derniers peuvent se réunir trois soirs par semaine pour visionner ces vidéos et débattre en présence du médiateur. Ces « leçons d’agriculture» sont également réécoutables au format MP3 grâce au système « Audio Green ».

Le coût du projet est faible. Il nécessite seulement l’acquisition de téléviseurs, de lecteurs de DVD et de caméscopes numériques. Déployé depuis septembre 2006 dans 12 villages du Karnataka et du Tamil Nadu, deux Etats du sud de l’Inde, le projet porte déjà ses fruits : près de 80% des paysans appliquent les gestes observés dans les vidéos, ce qui leur a permis de multiplier par dix les rendements de leurs exploitations.

• Nokia life tools, les cours de Bourse par SMS

Le constructeur finlandais de téléphones portables a élaboré une gamme de services mobiles pour répondre aux besoins des paysans indiens.
Météo, cours des marchés mis à jour quotidiennement, localisation des lieux de vente et d’achat : les informations envoyées par SMS aux agriculteurs tiennent compte de leur emplacement, du cycle des saisons (semis, récolte…) et de la nature des produits qu’ils cultivent.

« Le système ne nécessite aucune navigation, seulement la présence d’un système GSM à proximité », explique Jawahar Kanjilal, directeur en chef des services aux marchés émergents chez Nokia. Le projet pilote va être lancé dans les prochaines semaines auprès des paysans de l’Etat indien du Maharashtra.

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