Des
efforts de mitigation des changements climatiques
Réduire les émissions et
capter le carbone : des recherches récentes présentent des résultats étonnants
qui donnent la mesure du virage à prendre pour mitiger les effets du
réchauffement climatique.
Plafonnement des émissions chinoises en vue
Premier émetteur de CO2 à
l’échelle globale, la Chine pourrait atteindre ses objectifs de réduction des
émissions de gaz à effet de serre d’ici quelques années, prédit une étude
récente publiée dans Nature Sustainability. Une équipe sino-américaine a étudié
les émissions de 50 villes chinoises entre 2000 et 2016. Conclusion : « d’après
l’historique des émissions en Chine, nous prévoyons que les émissions chinoises
devraient plafonner à 13–16 GtCO2/an entre 2021 et 2025, soit 5 à 10 ans avant
l’objectif de 2030 établi dans l’accord de Paris ».
L’analyse des émissions
suggère qu’à mesure que le niveau de vie augmentera dans les villes chinoises
étudiées, la progression des émissions prendra « la forme d’une courbe en forme
de cloche avec un pic prévisible des émissions de CO2 par habitant […]
similaire à celui qui a été déjà observé dans des mégalopoles et certaines
métropoles. »
Pour atteindre ce résultat,
le gouvernement chinois devra cependant éviter deux écueils, préviennent les
scientifiques. D’abord, « l’emphase des stratégies de réduction de carbone
devra être différente pour les villes existantes et les nouvelles villes
émergentes », les premières devant viser l’efficacité énergétique et la
réduction des émissions alors que les secondes doivent chercher à bâtir d’emblée
une économie à moindre intensité de carbone.
Ensuite, il faudra éviter
que les villes développées, comme Beijing ou Shanghai, se contentent de
relocaliser leurs émissions, soit en faisant déménager les industries à forte
intensité en carbone hors de leurs territoires ou en important de grandes
quantités de produits à forte intensité en carbone en provenance d’autres
villes moins développées, car « une telle relocalisation des industries les
plus émettrices hors des limites de leurs villes pourrait contrecarrer les
effets de la réduction des émissions de CO2 à grande échelle. »
Chose certaine, la
transition énergétique en cours du géant chinois passe en partie par
l’expansion fulgurante du marché des véhicules électriques qui est en forte
croissance en Chine, comme le soulignait un reportage récent du New Scientist.
Plaidoyer pour un effort global de reforestation
L’explosion du nombre de
véhicules électriques en Chine contribuera peut-être à réduire les émissions et
à améliorer la qualité de l’air localement, mais il faudra des efforts globaux
et colossaux pour ralentir le réchauffement planétaire.
« La restauration des terres
forestières à l’échelle globale pourrait aider à capter le carbone
atmosphérique et à mitiger les effets des changements climatiques », propose
une récente étude publiée dans Science qui évalue qu’il serait possible
d’augmenter d’environ 25 % le couvert forestier global en plantant l’équivalent
de 500 milliards d’arbres.
En ajoutant ainsi près d’un
milliard d’hectares de forêts à la canopée mondiale, on pourrait capter environ
25 % du carbone atmosphérique. « Nos résultats soulignent l’opportunité
d’atténuer les effets des changements climatiques par une restauration globale
du couvert forestier, mais aussi le besoin urgent d’action », affirment sans
ambages les auteurs qui avancent que, suivant la tendance actuelle, le couvert
forestier global risque plutôt de diminuer de près 225 millions d’hectares
d’ici 2050.
Source: sciencepresse.qc.ca
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