Les éléphants des forêts d'Afrique contribuent à la capture du CO2 - Africa Green Magazine

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Les éléphants des forêts d'Afrique contribuent à la capture du CO2

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Les éléphants des forêts d'Afrique contribuent à la capture du CO2

De nombreuses espèces animales jouent un rôle clé dans l'écosystème dans lequel elles évoluent. Les éléphants des forêts d'Afrique (Loxodonta cyclotis), que l'on retrouve particulièrement dans l'ouest du continent africain, jouent eux aussi un rôle majeur notamment concernant la capture du carbone dans l'atmosphère, révèle une étude parue le 15 juillet 2019 dans la revue Nature Geoscience.

Grâce aux éléphants, les arbres capables de stocker de grandes quantités de CO2 se développent

Ces animaux, en se nourrissant de fruits, favorisent ensuite la dispersion des graines. Ils se nourrissent aussi d'arbres à croissance rapide et les cassent en se déplaçant. Ils piétinent également des arbustes défrichant ainsi en partie la forêt. Une fois que la place est nette, d'autres essences, à croissance plus lente, peuvent alors se développer. Celles-ci ont une densité de bois bien plus importantes que les autres. Elles sont donc capables de capter lors de la photosynthèse davantage de dioxyde de carbone provenant de l'atmosphère. L'équipe internationale, comprenant des chercheurs français, s'est donc posée une question : comment évoluerait la composition des forêts en l'absence des éléphants ? 

Pour répondre à cette question, les scientifiques ont développé un modèle mathématique prenant en compte différents paramètres tels que le taux de nourrissage de ces animaux, le taux de destruction des arbres et la mortalité des éléphants. Selon cette nouvelle étude, "l'effondrement des populations d'éléphants des forêts va probablement entraîner une augmentation de l'abondance des essences à croissance rapide aux dépens des essences à croissance lente et réduire la capacité de la forêt à capter le carbone", est-il noté dans un communiqué de l'Université de Saint-Louis (Etats-Unis) qui a participé à l'étude.

"La simulation a révélé que les espèces de plantes à croissance lente survivent mieux en présence d'éléphants,remarque le chercheur Stephen Blake, co-auteur de l'article scientifique. Les éléphants ne mangent pas ces espèces et, avec le temps, la forêt devient dominée par celles-ci. Le bois (comprenant entre autres de la lignine) a une colonne vertébrale en carbone, ce qui signifie qu'il contient un grand nombre de molécules de carbone. Les essences à forte densité de bois et à croissance lente contiennent plus de molécules de carbone par unité de volume que les essences à faible densité de bois et à croissance rapide. Lorsque les éléphants 'éclaircissent' la forêt, ils augmentent le nombre d'arbres à croissance lente et la forêt est capable de stocker plus de carbone". D'un point de vue économique, ce service rendu par les éléphants en terme de stockage de dioxyde de carbone représente 43 milliards de dollars.

Des animaux dont la population a chuté dramatiquement 

"La triste réalité est que l'humanité fait de son mieux pour débarrasser la planète des éléphants le plus rapidement possible", se désole Stephen Blake. Même si le braconnage était éradiqué, il faudrait près d'un siècle pour que les éléphants des forêts d'Afrique centrale retrouvent leur niveau de population de 2002, s'alarmait une étude parue en août 2016 dans la revue Journal of Applied Ecology. Loxodonta cyclotis a vu sa population chuter de 65 % entre 2002 et 2013 à cause du braconnage.


Source : sciencesetavenir.fr 

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