Eléphants de Birmanie : enquête sur un commerce macabre qui met l'espèce en péril
La
servilité ou la mort : tel est le sort réservé aux derniers pachydermes
évoluant en liberté dans les jungles birmanes, où sévissent des réseaux de
braconniers. Enquête sur un sinistre trafic.
La Birmanie fait face à la disparition brutale de
ses éléphants, braconnés pour l'ivoire de leurs défenses et pour leur peau. Ces
reliques sont ensuite acheminées en Chine pour y être vendues à des
consommateurs avides de produits issus d'animaux rares, très prisés dans la
pharmacopée chinoise.
Un appétit macabre qui précipite les pachydermes birmans
vers l'extinction. Au début du XXe siècle, ils étaient encore 10 000 à l'état
sauvage, avant de tomber à 6 000 dans les années 1970. Aujourd'hui, ils sont
moins de 2 000, essentiellement dans les collines de Bago, dans le sud-ouest du
delta du fleuve Irrawaddy,
ainsi que dans la chaîne de l'Arakan et de l'Etat chin, sur la frange
occidentale du pays. En 2017, une année particulièrement meurtrière, un
éléphant était tué chaque semaine en Birmanie.
Grand mammifère charismatique, l'éléphant d'Asie (Elephas
maximus) joue le rôle de clé de voûte de l'écosystème forestier : s'il
disparaît, ce dernier s'écroule, car des centaines d'autres animaux dépendent
de son activité pour l'accès à l'eau, à la nourriture… Les éléphants asiatiques
sont souvent dans l'ombre de leurs cousins d'Afrique, plus grands et dix fois
plus nombreux. Il y a pourtant urgence à protéger cette espèce classée comme
«menacée» sur la Liste
rouge de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la
nature) : il n'en reste, au total, que 40 000 à 50 000 individus,
disséminés dans treize pays.
Source: geo.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire