Ebola en RDC, une urgence mondiale
Selon
le quotidien die tageszeitung, c'est presque un miracle que
l'épidémie ne se soit pas propagée au reste du Congo et aux pays voisins.
La
capitale du Nord-Kivu est située à quelques kilomètres du Rwanda. Des milliers
de commerçants et de voyageurs traversent quotidiennement la frontière.
Si
le virus venait à se répandre à Goma, il est probable que les autorités
rwandaises fermeraient leur frontière pour des raisons de sécurité, estime la
taz.
Le
journal rappelle par ailleurs qu'outre le vaccin, c'est la première fois, au
niveau mondial, que des traitements sont utilisés pour empêcher le virus de se
propager dans l'organisme.
Encore
faut-il que le médicament soit administré rapidement après l'infection, ce qui
n'a pas été le cas pour le pasteur de Butembo qui a apporté la maladie à Goma.
L'épidémie
d'Ebola en RDC est la plus meurtrière depuis l'apparition du fléau en 2014 en
Afrique de l'Ouest, rappelle la taz.
Plus
de 2500 personnes ont été infectées depuis 2018, environ 1680 ont succombé,
renchérit le Handelsblatt, qui juge que "la fin de l'épidémie
n'est pas en vue".
L'Organisation
mondiale de la Santé estime désormais que le risque est "réel" de
voir la maladie se propager aux pays de la sous-région : l'Ouganda, où un
cas a été recensé, mais aussi le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie.
Elle
a décidé d'élever Ebola au niveau d'urgence de santé mondiale pour permettre le
déblocage rapide de fonds internationaux et pouvoir mettre en place des
quarantaines et des avertissements aux voyageurs.
Le
trafic aérien à destination et en provenance du Congo pourrait être suspendu, ce
qui aurait des répercussions sur les itinéraires et sur le tourisme en Afrique.
La Tanzanie, en particulier, tire d'importants revenus du tourisme.
Après
l'épidémie d'Ebola qui a frappé l'Afrique de l'Ouest en 2014, poursuit le Handelsblatt,
l'OMS a été plus rapide à réagir en RDC. Elle est depuis le début de l'épidémie
en août 2018 au premier plan dans la riposte avec des centaines d'experts
déployés.
Mais
la violence dans le nord-est du Congo entrave le succès de la riposte. Sans les
nombreuses attaques contre les centres de santé, l'épidémie serait vaincue
depuis longtemps, estime le Sénégalais Ibrahima Socé Fall, directeur général
adjoint de l'OMS pour les urgences globales, dans une interview accordée
au Handelsblatt.
Par
Anne Le Touzé
Source :
www.dw.com
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