FAO/Manan
Vatsyayana / Des enfants de l'école primaire Ban Bor,
du district de Xay, en République démocratique populaire lao arrosent un
potager. Mai 2019.
Le chef de la FAO a appelé à une transformation des
systèmes alimentaires afin d'améliorer les régimes alimentaires des
populations. « Nous devons modifier notre approche. Il ne s'agit plus seulement
de produire plus de nourriture mais de produire plus de nourriture saine », a
précisé M. Graziano da Silva.
Le Symposium international réunit des
universitaires, des chercheurs, des décideurs politiques, des représentants de
la société civile et du secteur privé, ainsi que des parlementaires et des
représentants d'agences gouvernementales.
La faim n'est plus le seul problème de nutrition
auquel est confrontée l'humanité
Actuellement, plus de deux milliards d'adultes âgés
de plus de 18 ans sont en surpoids et plus de 670 millions d'entre eux sont
obèses. De plus, la hausse de la prévalence de l'obésité entre 2000 et 2016 a
été plus rapide que celle du surpoids pour tous les groupes d'âge. A noter
également que près de 2 milliards de personnes souffrent de carences en
micronutriments.
Selon certaines projections, le nombre de personnes
obèses à travers le monde devrait bientôt dépasser le nombre de personnes
souffrant de la faim, qui s'élève actuellement à 820 millions.
L'urbanisation rapide compte parmi les facteurs
sous-jacents contribuant à la pandémie mondiale d'obésité et aux carences en
micronutriments.
L'un des principaux facteurs est la consommation
élevée d'aliments hautement transformés, ces derniers se basant principalement
sur des ingrédients artificiels. Ces ingrédients contiennent des niveaux élevés
de graisses saturés, de sucres raffinés, de sel et d'additifs chimiques.
Banque mondiale/Maria Fleischmann / Un
régime sain peut aider à réduire les risques de toute une série d'affections
chroniques liées à l'obésité.
Améliorer les régimes alimentaires des populations
Le Directeur général de la FAO a proposé quatre
mesures capables d'améliorer les régimes alimentaires des populations.
Tout d'abord, les pays doivent mettre en place des
politiques et lois publiques , avec des incitations adaptées, visant à
protéger des régimes alimentaires sains et à encourager le secteur privé à
produire une nourriture plus saine. Par exemple, mettre en place des
taxes sur les produits alimentaires mauvais pour la santé, des étiquetages
alimentaires plus faciles à comprendre et plus complets et des restrictions au
niveau de la publicité des aliments, en particulier celles destinées aux
enfants.
Les gouvernements devraient également promouvoir la
consommation de nourriture fraîche et locale, en créant des circuits locaux de
production et de consommation alimentaire. Cela implique d'améliorer l'accès à
la nourriture fraîche et locale, ainsi que sa promotion.
Enfin, les accords commerciaux internationaux
doivent être conçus en vue d’influencer les systèmes alimentaires de manière
positive car la nourriture hautement transformée tend à être privilégiée dans
le cadre de ces accords internationaux.
« Malheureusement, ce n'est pas parce que la
nourriture est sûre qu'elle est bonne pour la santé. Le commerce doit trouver
des moyens de faire parvenir de la nourriture saine jusque dans nos assiettes
», a précisé M. Graziano da Silva. « La transformation de nos systèmes
alimentaires commence avec des sols sains, des semences saines et des pratiques
agricoles durables. Le système alimentaire dans son ensemble doit être revu ».
Le chef de la FAO a également souligné le
besoin de cultiver tout en préservant l'environnement.
Il a noté que les modèles agricoles inspirés de
la Révolution verte ne sont plus durables car les systèmes
agricoles nécessitant beaucoup d'intrants et de ressources ont permis
d'augmenter la production alimentaire mais en faisant payer un lourd tribut à
l'environnement; entraînant la déforestation, des pénuries en eau, l'épuisement
des sols et des niveaux élevés de gaz à effet de serre.
Le Directeur général de la FAO a également salué le
rôle des recherches universitaires dans la transformation de nos systèmes
alimentaires. « Nous tirons profit de votre travail et nous avons besoin de vos
conseils sur la marche à suivre à l'avenir », a indiqué le Directeur général
aux participants du Symposium.
La Rédaction avec ONU Info
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire