2è édition Forum national du jeune cacaoculteur (Fnjc)
L’information
a été dévoilée par Alahassane Diakité, Commissaire général, lors d’une
conférence de presse qui a eu lieu mardi à Cocody. Le commissaire général du
Fnjci a expliqué que la société ivoirienne a fait une mauvaise interprétation
du dicton très célèbre qui soutient que « le succès de ce pays repose sur
l’agriculture ».
![]() |
Alahassane Diakité |
Pour lui, il ne s’agit pas seulement de produire et d'exporter le cacao ivoirien, mais il faut très sérieusement se pencher sur la transformation et l’industrialisation du cacao ivoirien sur place. « Plus on crée de la valeur ajoutée, plus le produit est recherché », a fait comprendre Alahassane Diakité, qui estime que la clé d’un véritable succès agricole pour la Côte d’Ivoire se trouve dans la transformation locale.
Ce sont
ces questions qui seront débattues lors de la 2e édition du Fnjc. Ce forum sera
meublé de deux panels, de conférences et des partages d’expériences. Il est
aussi prévu une présentation des sources de financement, des échanges, des
expositions, entre autres.
Pour rappel,
le cacao est stratégique pour la Côte d'Ivoire, qui en est le premier
producteur mondial, avec 40% du marché. L'or brun représente 10% du PIB
ivoirien et 40% de ses recettes d'exportation. Il fait vivre cinq millions de
personnes, soit environ un cinquième de la population, selon la Banque
mondiale.
Cependant,
« Depuis la campagne 2016-2017, les opérateurs ivoiriens intervenant dans le
négoce et la transformation du cacao connaissent de fortes difficultés d'ordre
économique et financier ayant provoqué la disparition d'environ 50% de ces
opérateurs économiques », souligne un communiqué du conseil des ministres en
Mai 2021. Face à cette situation, le gouvernement a décidé de favoriser « l'émergence dans le secteur de champions
nationaux, et de créer les conditions de la pérennisation de leurs activités,
en leur attribuant 20% des exportations de fèves aux exportateurs et
transformateurs ivoiriens de café et de cacao », poursuit le texte. « Ainsi, les multinationales devront céder
systématiquement 20% du volume de tout contrat de déblocage aux exportateurs ou
transformateurs nationaux sous forme de contrats internationaux », précise
le gouvernement.
Le
Groupement des négociants ivoiriens (GNI), qui regroupe 15 sociétés nationales
d'exportations de café et de cacao, a toujours dénoncé « la concurrence
déloyale des multinationales du chocolat qui pourrait les amener à faire
faillite ». Pour le GNI, il faut « mettre
fin au monopole » du groupe helvétique Barry Callebaut, numéro un mondial
du chocolat industriel, de Olam (Singapour), Cargill (Etats Unis), Ecom
(Suisse) et des groupes français Sucden et Touton. Ces six multinationales
dominent le marché ivoirien des exportations en achetant la quasi-totalité de
la production nationale de cacao dont plus de 80% est acheminée vers l'Europe.
Des milliers de jeunes d’Abidjan et de l’intérieur du pays, ainsi qu’environ plusieurs centaines de planteurs sont attendus pour ce Forum national du jeune cacaoculteur. « Nous voulons former d’abord les jeunes sur les bonnes pratiques agricoles et la transformation », a soutenu Alahassane Diakité qui a indiqué que le Fnjc envisage également la création d’un Groupement d’intérêt économique (Gie) de jeunes cacaoculteurs et la construction d’un institut de formation sur le cacao.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire