Contribution Déterminée au niveau National : Le GGGI accompagne l’état du Sénégal dans son engagement de réduction de GES
AGM-Sénégal La « Contribution déterminée au niveau national » en
abrégé CDN, est encore un concept savant qui peut ne pas attirer l’attention,
mais qui est cependant très important à connaître et à comprendre. Tel était le
principal objectif de l’atelier de formation à l’endroit des journalistes
co-organisé par le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD)
et l’Institut Mondial pour la croissance verte (GGGI) les 17 et 18 Mai
derniers.
Participants à l'Atélier de formation sur la CDN par le MEDD et GGGI |
Depuis Juin 1992 à Rio de Janeiro, la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques, en plus de ses instruments
connexes, visent essentiellement à renverser les tendances persistantes liées
notamment à la pollution atmosphérique, aux phénomènes météorologiques
extrêmes, à la dégradation des terres, à l’érosion côtière, à la montée des
eaux, à l’acidification des océans qui jusqu’à présent n’ont toujours pas été
atteints.
L’année 2015 a été historique dans cette démarche, car 196
Parties se sont engagées dans le cadre de l’Accord de Paris, à modifier leurs
trajectoires de développement pour mettre la planète sur la voie du
développement durable. L’objectif étant de contenir le réchauffement planétaire
dans une fourchette comprise entre 1,5 °C et 2 °C par rapport aux niveaux
préindustriels (avant la révolution industrielle).
@pixabay |
Les Contributions déterminées au niveau national (CDN) se
trouvent au cœur de l’Accord de Paris et de la réalisation de ces objectifs de
long terme. Les CDN incarnent les efforts déployés par chaque pays pour réduire
ses émissions nationales et s’adapter aux effets du changement climatique.
L’objectif de ces contributions nationales est de permettre d’encadrer et de
clarifier la progression des États dans la lutte contre le changement climatique
pour la période 2020-2030 qui doit permettre d’atteindre l’objectif global fixé
par la CCNUCC de rester en deçà des 2°C de hausse des températures d’ici 2050.
Il est cependant important de rappeler que la CDN succède à la
CPDN (Contribution Prévues Déterminées au niveau National.
@pixabay |
Le concept de « Contributions prévues déterminées au niveau national » (CPDN, ou acronyme anglais : INDC) a émergé durant la 19ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, à Varsovie en 2013. La décision de Varsovie invitait en effet tous les pays à « amorcer ou à intensifier les préparatifs nationaux des contributions prévues déterminées au niveau national qu’elles envisagent et décide d’accélérer la mise en œuvre intégrale du Plan d’Action de Bali et des ambitions à prévoir avant 2020 ».
L’Accord de Paris (article 4, paragraphe 2) exige que chaque
Partie établisse, communique et actualise les contributions déterminées au
niveau national successives qu’elle prévoit de réaliser. Les Parties doivent
également prendre des mesures internes pour l’atténuation en vue de réaliser
les objectifs de ces contributions.
Cas du Sénégal
Le Sénégal ratifie la CCNUCC le 17 octobre 1997 ; le
Protocole de Kyoto en 2001 dans lequel est exigé des pays développés de réduire
leur émission de 5%, lors de la première période (2008-2012) et 18% pour la
deuxième période (2013-2020) et aucun engagement chiffré pour les pays en
développement ; et Signe l’Accord de Paris en 2016 qui entre en vigueur en
octobre de la même année.
Les secteurs prioritaires sont :
- Volet Atténuation : Énergie, , Transport, Industrie, Déchets liquides et solides,
Agriculture et Foresterie ;
- Volet Adaptation : l’Agriculture, l’érosion côtière, les inondations, la
biodiversité, la santé, les ressources en eau.
Dans les deux composantes de cette CDN, deux objectifs sont fixés :
- un objectif inconditionnel, consistant à la réalisation des activités avec les moyens nationaux (État, collectivités locales, secteur privé, ONG, etc.); et
- un objectif conditionnel qui sera atteint avec le soutien de la communauté internationale.
Ces objectifs ont été déterminés et fixés pour chacun des
secteurs et une agrégation de ces objectifs permet d’apprécier l’impact sur les
émissions globales du pays. Ceci se traduit par une réduction relative des
émissions de gaz à effet de serre de 5% et 7% respectivement, aux horizons 2025
et 2030, par rapport à la situation de référence (Business as usual (BAU)) pour
l’objectif inconditionnel (CDN). Cette réduction pourra être portée à 23 % et
29 % respectivement, aux horizons 2025 et 2030, par rapport à la situation de
référence, si le Sénégal bénéficie du soutien de la communauté internationale
avec des financements conséquents, la facilitation du transfert de technologies
écologiquement rationnelles et du renforcement de ses capacités
institutionnelles et humaines, dans le domaine du changement climatique (CDN+).
Le coût global de mise en œuvre de la CDN : 13 milliards U$
décomposé comme suit : 8,7 milliards de dollar pour l’atténuation à raison de
*5,2 milliards (conditionnel) et *3,4 milliards (inconditionnel) et 4,3
milliards de dollar pour l’adaptation à raison de *2,9 milliards (conditionnel)
et*1,4 milliards (inconditionnel).
Rôle du Global Green Growth Institute (GGGI)
La coopération entre GGGI et le Sénégal est inscrite dans le cadre
d’une coopération quinquennale 2019 – 2023 s’articulant autour de ces axes stratégiques
:
- Renforcer la gouvernance verte et inclusive pour la croissance verte et le changement climatique et accroître l’accès aux financements pour la CDN et les Objectifs de Développement Durable (ODD) ;
- Accélérer le développement urbain à faible émission de carbone et la résilience aux changements climatiques pour les villes secondaires ;
- Mobiliser l’investissement pour les énergies renouvelables productives dans l’agriculture et les plus récentes pratiques contre les effets du changement climatique en milieu rural.
Conformément à son mandat et à sa mission d’appui à l’Etat du
Sénégal pour la mise en œuvre de la CDN, GGGI appui le portefeuille de projets contenus
dans le programme Sénégal sur les thématiques prioritaires dont les résultats sont
attendus à l’horizon 2023 :
- Le développement de villes vertes secondaires : projet de gestion des eaux usées, des déchets plastiques, des déchets d’équipements électriques et électroniques partenariats innovants pour le recyclage et la valorisation.
- Promotion de l’assainissement inclusif à l’échelle de la ville à travers un plan de résilience climatique et de croissance : projet d’assainissement inclusif urbain dans les villes de Kolda et Kaolack.
- Energie solaire pour une agriculture du développement : projet d’irrigation solaire pour une agriculture intelligente face au climat dans la vallée du fleuve Sénégal.
- Identification des approches politiques au titre de l’Article 6 de l’Accord de Paris sur le climat : Phase II de la conception d’approches politiques au titre de l’article 6 sur l’accord de Paris sur le climat.
- Accélérer l’opérationnalisation de l’investissement au profit de la nature pour la relance verte au Sénégal : Conception et opérationnalisation du PSE vert.
- Autonomiser les acteurs non étatiques locaux et communautés vulnérables sur l’action climatique et la résilience.
Afin d’atteindre les objectifs de la CDN, GGGI s’associe aux
gouvernements, à la société civile et au secteur privé pour développer des
solutions novatrices de développement de la croissance verte, le financement et
l’investissement de projets, ainsi que le partage des connaissances et des
leçons apprises par les pays.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire