Kenya : la centrale géothermique de Menengaï, financée par la Banque africaine de développement, évite une grave pénurie d’électricité à 500 000 ménages
Fort
d’une production qui a plus que triplé, de 198 à près de 672 mégawatts
(MW) en six ans, le Kenya est devenu le premier producteur africain d’énergie
géothermique. La mise en service de la centrale géothermique de Menengaï a
permis au pays d’Afrique de l’Est de combler son déficit électrique pour
surmonter les graves pénuries rencontrées vers la fin des années 2000.
Le Projet de
développement géothermique de Menengaï, financé en grande partie par la Banque
africaine de développement à hauteur de 108 millions de dollars, a apporté une
production de quelque 105 MW à la capacité de production nationale, selon le
rapport d’achèvement du projet publié le 6 octobre par la Banque.
Pour la
mise en œuvre de la centrale, le nombre total de puits visés était une
cinquantaine pour disposer d’assez de vapeur pour une capacité de production
supérieure à 100 MW. Quelque 49 puits ont été forés jusqu’à la fin
du mois de novembre de 2019, avec une capacité de 169,9 MW. Les résultats sont
donc supérieurs à la capacité estimée initialement. Par ailleurs, une réduction
de 600 000 tonnes d’émission de CO₂ par an devrait être réalisée à partir
de 2022-2023.
Pendant
la phase de construction de la centrale, 94 membres du personnel ont suivi une
formation dans les domaines du forage, de la passation des marchés et du
financement ainsi que de la gestion de la santé et de la sécurité. Près de la
moitié (44%) des membres formés sont des femmes. De plus, 249 membres du
personnel de la société de développement géothermique (GDC), parmi lesquels 93
femmes, ont bénéficié d’une formation de groupe.
La
construction de la centrale géothermique de Menegaï bénéficie à environ
500 000 personnes, dont 70 000 dans les zones rurales du pays,
ainsi qu’à des entreprises et des industries. Plus de 600 emplois ont été
créés.
« L’objectif
ultime du projet était de jouer un rôle essentiel en aidant le Kenya à
surmonter la grave pénurie d'électricité due à la variabilité de la production
d’hydroélectricité, qui avait obligé le pays à recourir à une production
thermique de secours onéreuse de 2011 à 2012, et qui s'est poursuivie jusqu'en
2018 », souligne le rapport conduit par Girma Mekuria, agent principal de
l’Énergie à la Banque.
En 2011,
le Kenya s'était engagé sur une trajectoire ambitieuse de développement des
énergies renouvelables par l’adoption du Plan de développement de l'électricité
à moindre coût pour la période 2011-2031. Ce plan fait l’objet de mise à jour
annuelle afin d’accroître la capacité de production d'énergie, passée de
1 227 MW en 2010 à 3 751 MW en 2018. Afin de parvenir à électrifier
le pays et satisfaire la demande croissante, une capacité significative de
production d'énergie renouvelable doit être ajoutée au réseau national kenyan.
Le Plan à
moyen terme (PMT) 2008-2012, et ceux qui l’ont suivi, le PMT-II (2013-2018), le
PMT-III (2018-2022), dans le cadre du plan de développement appelé
« Vision 2030 », prévoient de porter la capacité de production
électrique du pays à 5 521 MW d'ici à la fin de l’année 2022.
Le
PMT-III vise également à promouvoir le développement et l'utilisation des
sources d'énergies renouvelables afin de créer un système d'alimentation en
électricité fiable, de bonne qualité et rentable pour soutenir le développement
industriel.
Pour la
réalisation de cet ambitieux plan transformateur, la Banque africaine de
développement est l’un des partenaires financiers privilégiés du Kenya.
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