Pollution: New Delhi s'étouffe sous un épais brouillard de pollution
La
capitale indienne était couverte vendredi d'un épais brouillard toxique et le
niveau de pollution était mesuré comme "sévère" par les autorités,
quelques heures après des déclarations de Donald Trump trouvant l'air
"dégoûtant" en Inde.
Chaque
année au début de la saison hivernale, l'air se transforme à New
Delhi en un mélange toxique de fumées venues des brûlages agricoles
alentour, de gaz d'échappement et d'émissions industrielles, piégé au dessus de
la ville par les températures plus fraîches et des vents faibles.
Vendredi,
l'ambassade américaine à New Delhi enregistrait une concentration journalière
de particules fines PM2,5 de 269 microgrammes par mètre cube d'air.
L'Organisation
mondiale pour la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser une
concentration de PM2,5 de 25 en moyenne journalière. Par comparaison, vendredi
en fin de matinée dans le centre de Paris, le taux était de 40. Elle peut
atteindre les 150 dans la région de Los Angeles.
D'un
diamètre égal au trentième de celui d'un cheveu humain, ces particules peuvent
s'infiltrer dans le sang à travers les poumons. Une exposition à long terme aux
PM2,5 accentue les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer des
poumons.
L'indice
de qualité de l'air des 36 sites officiels de surveillance de Delhi, mesurant
les PM2,5 et PM10 (d'un diamètre inférieur à 10 microns) s'établissait entre
282 et 446, à un niveau "sévère", selon le Conseil central de
contrôle de la pollution (CPCB). Le niveau "bon" est de 0 à 50.
"Une hausse significative des brûlages agricoles"
"Une
nouvelle détérioration (de la qualité de l'air) est attendue pour deux
jours", a estimé l'organisme gouvernemental SAFAR évoquant "une
hausse significative des brûlages agricoles" dans les Etats voisins de
l'Haryana et du Pendjab qui contribue à 17% aux niveaux de PM2,5 à Delhi.
Ces
brûlages ont débuté plus tôt cette année car les paysans, craignant des
pénuries de main d'oeuvre à cause de la pandémie, avaient avancé
l'ensemencement et les récoltes, selon les autorités.
Jeudi
soir, lors de son débat avec Joe Biden, son adversaire démocrate pour l'élection
présidentielle du 3 novembre, le président américain Donald
Trump a déclaré: "Regardez à quel point c'est dégoûtant en Chine.
Regardez la Russie, regardez l'Inde. C'est dégoûtant. L'air est
dégoûtant".
M.
Trump avait retiré son pays de l'accord de Paris sur le climat en
l'estimant traité injustement par rapport à d'autres pays pollueurs.
Des
scientifiques mettent en garde contre les risques particuliers de la pollution
cette année, avec la pandémie, pour les 20 millions d'habitants de New Delhi.
Elle
"augmente le risque de maladies non transmissibles, celles-là même qui
rendent les gens plus susceptibles d'être gravement atteints ou de mourir du
Covid-19", explique à l'AFP l'épidémiologiste Sumi Mehta de l'organisation
internationale Vital Strategies.
Et le
système de santé pourrait subir des tensions accrues. "Il existe de
sérieuses inquiétudes de voir la vulnérabilité au Covid-19 augmenter encore
pendant l'hiver, avec des niveaux de pollution de l'air plus élevés qui
aggravent de toutes façons les maladies respiratoires et font monter les
hospitalisations", dit à l'AFP Anumita Roy Chowdhury du Centre for Science
and Environment de Delhi.
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