Algérie: Le prix du poulet flambe à nouveau
Après une stabilisation de plusieurs mois à des niveaux
abordables pour le commun des consommateurs, le prix du poulet reprend son
ascension de manière fulgurante dans la wilaya de Tizi Ouzou, où il est devenu
ces derniers jours pratiquement inaccessible même aux bourses moyennes.
En effet, les prix qui se situaient, il y a à peine quelques
semaines, au-dessous des 250 DA le kg de poulet vidé sont affichés ces derniers
jours entre 370 et 400 DA le kg dans les boucheries. Pour le poulet vivant, les
prix qui étaient affichés à 150 DA sont actuellement entre 250 DA et 300 DA le
kg.
Selon certains bouchers, cette flambée est provoquée par une
augmentation de la consommation. “Depuis que les restaurants ont rouvert leurs
portes, les commandes ont explosé”, a confié un livreur de viande blanche. Pour
d'autres, cela est dû à une baisse de la production. “Nous avons diminué la
production parce que nous avons travaillé à perte durant toute la période
de confinement.
Il faut reconnaître que pour récupérer une partie de notre
investissement, nous avons baissé les prix parce qu'il fallait travailler quand
même”, a expliqué un aviculteur de Tizi Ghennif, dans le sud de la wilaya.
Selon lui, de nombreux aviculteurs ont carrément transformé leurs bâtiments
d'élevage en lieu de stockage de foin.
Pis encore, les aviculteurs approchés à ce sujet préviennent
que les prix risquent d'augmenter davantage, d'autant plus qu'en hiver le
risque de mortalité des poussins est plus important à cause du froid et des
conditions d’élevage qui sont lamentables. “Certains ne prendront aucun risque
pour remplir leurs hangars dépourvus de moyens de chauffage.
Aussi, les éleveurs ne vont pas s'aventurer à engager des
milliers de poussins pour en perdre la moitié. La production va certainement
baisser. Et, par ricochet, il n'y aura pas une abondance de volatiles sur le
marché”, a expliqué l’un d’eux.
Dans la wilaya de Tizi Ouzou, faut-il le rappeler, les
services des statistiques de la direction des services agricoles ont constaté
que sur un total de 3000 aviculteurs, le nombre d’agréments délivrés est très
minime. “Ils ne sont que onze aviculteurs agréés”, a déclaré le chef de service
des statistiques de la DSA récemment. Ce dernier a expliqué que les aviculteurs
qui activent dans l’informel fuient la réglementation, notamment en ce qui
concerne la norme exigée pour la construction des bâtiments d’élevage et
surtout le certificat de santé de leur volaille.
À noter que selon le même responsable, la production de viande
blanche dans la wilaya est de 170 000 q, alors que les besoins sont nettement
supérieurs.
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