Editorial: Repenser le développement de l'Afrique par les africains!
Maxime Kamdem |
La marche vers le développement est longue et périlleuse.
Elle nécessite d’importants sacrifices et doit prendre en compte certains
piliers.
Les frères occidentaux (Asie, Amérique et Europe) l’ont bien
compris et ont intégré dans leur modèle de développement :
- la connaissance de leur histoire, intégrant leur culture ;
- le développement des infrastructures, y compris dans le secteur agricole ;
- la maitrise de la technologie, intégrant la recherche et développement (R&D) ;
- l’énergie, qui est utilisée dans tous les secteurs d’activité.
Aujourd’hui, le souci de protéger la planète est primordial
et l’environnement constitue donc un autre pilier, intégré quasiment dans tous
les modèles de développement. Seulement, l’Afrique est encore à la traîne et ce
retard de développement « relatif », pourrait très rapidement
être comblé par « l’exode rural », mais plus encore par « l’exode
urbain ».
L’Afrique a longtemps été considérée par certains comme un
village ; et donc une zone rurale, tandis que l’Occident est vu, même par certains
Africains, comme une ville, une terre d’opportunités ; et donc une zone
urbaine. Ce « village » est devenu au fil du temps la terre de
toutes les opportunités et l’on observe depuis des décennies un « exode
urbain » massif, caractérisé par l’intérêt de l’Occident pour
l’Afrique. En conséquence, le constat est froid : les Occidentaux ont une
connaissance de l’Afrique souvent meilleure que les Africains eux-mêmes.
Que ce
soit sur des questions environnementales liées à la pollution, aux changements
climatiques, à la gestion des déchets, au recyclage, aux énergies renouvelables
et bien d’autres, les experts sur ces questions en Afrique sont pour la plupart
des Occidentaux. Ceci traduit à suffisance une capitalisation des acquis de
« l’exode urbain », conduisant ainsi les Occidentaux à repenser
- à tort ou à raison - le modèle de développement de l’Afrique et de le
présenter aux Africains.
Ce regard sur « l’exode urbain » permet aussi
de s’interroger sur « l’exode rural », ainsi que des bénéfices
tirés. Parmi ceux-ci, on peut citer : le savoir-faire, l’expérience
acquise, l’appropriation des technologies nouvelles, etc. L’Afrique dispose
donc du fait de « l’exode rural », d’un capital humain
hautement puissant, qui n’est malheureusement pas capitalisé sur le continent,
du fait qu’il n’est pas totalement mis à la disposition de l’Afrique.
Ainsi
notre continent pâtira certainement de l’absence d’intégration des cinq piliers
ci-dessus cités dans nos modèles de développement. A titre d’illustration, les
politiques environnementales définies sur le plan mondial par les Occidentaux,
reprises et appliquées en Afrique sont pour la plupart soutenues par les non Africains,
en lieu et place des Africains. Ceci montre à suffisance la force de la
capitalisation des acquis de « l’exode urbain ». Pour nous Africains
aussi, il est temps de capitaliser les acquis de « l’exode rural »
qui, en s’ajoutant à ceux de « l’exode urbain », feront de
l’Afrique le nouveau hub mondial.
Pour paraphraser Aimé Césaire, les africains sont « Ceux
qui n’ont inventé ni la poudre ni la boussole. Ceux qui n’ont jamais su dompter
la vapeur ni l'électricité. Ceux qui n’ont exploré ni les mers ni le ciel, mais
ceux sans qui la terre ne serait pas la terre ». Ensemble, faisons de
l’Afrique le plus bel endroit de la terre !
AGM
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire