Energie: Total révise drastiquement ses prévisions de prix du pétrole... et tombe dans le rouge
Total a
annoncé le 29 juillet 8,1 milliards de dollars (6,9 milliards d'euros) de
dépréciations d'actifs au titre du deuxième trimestre, principalement dans les
sables bitumineux au Canada, après avoir drastiquement révisé à la baisse ses
prévisions de prix du pétrole dans le contexte de la crise du coronavirus.
Face à la
crise mondiale liée au coronavirus, le groupe pétrolier français Total a refait
ses calculs : il est contraint de réviser drastiquement à la baisse ses
prévisions de prix du pétrole. Il a précisé dans un communiqué du 29 juillet
qu'il tablait désormais sur un prix du Brent de 35 dollars par baril en 2020 -
contre 60 dollars à l'origine dans ses perspectives 2020 -, puis de 40 dollars
en 2021, 50 dollars en 2022 et 60 dollars en 2023, avec des prix du gaz
"ajustés en conséquence".
Il espère un "rebond des prix" à l'horizon 2025
"A
plus long terme, Total maintient son analyse selon laquelle la faiblesse des
investissements dans le secteur des hydrocarbures depuis 2015 accentuée par la
crise sanitaire et économique de 2020 va se traduire à horizon 2025 par une
insuffisance de capacités de production au niveau mondial et un rebond des
prix", a-t-il cependant ajouté. "Au-delà de 2030, compte tenu des
évolutions technologiques notamment dans le domaine des transports, la demande
de pétrole ne devrait plus connaître de croissance et les prix du Brent
tendraient vers le prix long terme de 50 dollars par baril (...)."
Total
tablait précédemment sur un prix du pétrole de 70 dollars par baril de Brent en
2025 et sur un niveau stable au cours des cinq années suivantes, avant une
baisse autour de 50 dollars à horizon 2050.
Une charge exceptionnelle de dépréciation d'actifs
La
révision à la baisse de ses attentes conduit le groupe à constater au deuxième
trimestre une charge exceptionnelle de dépréciation d'actifs de 2,6 milliards
de dollars, principalement dans les sables bitumineux du Canada pour 1,5
milliard et les actifs de gaz naturel liquéfié (GNL) en Australie pour 0,8
milliard, soit des projets géants aux coûts de construction élevés.
Total a
en outre passé en revue ses actifs pétroliers présentant des réserves de plus
de 20 ans et des coûts de production élevés, dont la totalité des réserves
pourraient donc ne pas être produites avant 2050, ce qui concerne les seuls
projets de sables bitumineux canadiens de Fort Hills et Surmont et conduit le
groupe à une dépréciation exceptionnelle complémentaire de 5,5 milliards de dollars.
En
conséquence, les réserves prouvées et probables du groupe sont réduites de 19,0
à 18,5 années et Total indique qu'il n'approuvera "aucun nouveau projet
d'augmentation de capacités" sur ces actifs de sables bitumineux
canadiens.
Les
dépréciations de 8,1 milliards de dollars enregistrées par Total ont un impact
de 1,3% sur son taux d'endettement.
BP a
de son côté fait savoir qu'il enregistrerait dans ses résultats du deuxième
trimestre - programmés le 4 août - des dépréciations pouvant atteindre 17,5
milliards de dollars, tandis que celles de Royal Dutch Shell -
qui publiera ses résultats jeudi 30 juillet comme Total - sont annoncées à 22
milliards.
AGM
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