MORT DE GAZELLES ORYX LORS D’UN TRANSFERT DANS UNE RÉSERVE PRIVÉE PRES DE LA
CAPITALE, LE MINISTRE SÉNÉGALAIS DE L’ENVIRONNEMENT RECONNAIT LES FAITS ET
S’EXPLIQUE
La polémique
autour des deux gazelles oryx mortes après un transfert à Bambilor continue
d’alimenter les débats au Sénégal. Mais ce n’est que le mardi 7 juillet 2020 que
le ministre de l’environnement Abdou Karim Sall a décidé de reconnaitre les
faits.
Parmi les
six oryx transférés depuis la réserve du
ferlo vers la réserve privée qui appartiendrait au ministre de l’environnement
et du développement durable Abdou Karim Sall, deux à trois bêtes seraient mortes lors de ce
transfert, selon certaines sources journalistiques.
Abdou Karim Sall ministre de l’environnement et du développement durable |
Selon
lui, toutes les antilopes sont arrivées vivantes à destination mais c’est au
cours de leur libération dans l’enclos d’accueil qu’il a été constaté que trois d’entre elles ont eues des difficultés pour se relever. Il rajoute que la cause
n’est rien d’autre que quelques blessures et une fracture du fémur lors du
transport.
Poursuivant
son explication, Abdou Karim Sall a informé que le transfert des gazelles oryx
s’est fait légalement et dans de bonnes conditions avec un personnel qualifié
du ministère. Le ministre en charge de l’environnement a également rappelé que
l’Etat du Sénégal accompagne toutes les initiatives privées dans la gestion de
la biodiversité sur la base de protocole d’accord dûment établis et ces bêtes
ne peuvent devenir une propriété privée car selon le même protocole, toute
population d’espèces cédée reste un patrimoine de l’Etat.
En ce qui
concerne ce protocole d’accord entre l’Etat et le privé, certains activistes avaient
exigé des éclairages dans cette affaire. Même Seydi Gassama, responsable de la
section sénégalaise d’Amnesty international voulait savoir sur quelle base légale
ses six oryx ont quitté un parc national pour peupler cette réserve privé.
Cependant,
le code de la chasse et de la protection de la faune sauvage (loi n°84-04 du 24
janvier 1986), encadrant la chasse et le code forestier (loi 2018-25 du 12 novembre 2018) fixe les conditions
d’exploitation de ressources forestières et assure la protection des habitats
fauniques. Il faut savoir que dans ces deux documents réglementaires, aucun
article ne fait mention d’une autorisation de tout citoyen qui remplit les
conditions de pouvoir élever des gazelles dans sa ferme ou terrain privé. En
claire, l’Etat du Sénégal à travers la direction des parcs nationaux dispose de
protocoles d’accord « agreement » avec le secteur privé qui souhaite
s’impliquer dans la restauration et la protection de la faune sauvage.
Crédit photo: @Pixabay |
D’après certains
activistes, le ministre de l’environnement est censé protéger ces animaux
plutôt que de les mettre dans de mauvaises conditions parce que la réserve de Bambilor
ne répondrait pas aux normes afin d’accueillir ses antilopes qui ont parcouru
ce long trajet d’une région à l’autre. De ce fait, l’ancien directeur du parc
national de Niokolo Koba a déploré la mort des trois gazelles oryx tout en
ajoutant que cela pouvait être évité.
Le colonel
Momar Gueye a émis des réserves quant aux conditions de transfert des six bêtes depuis la région
de Matam jusqu’à Dakar. Il a rajouté aussi que le déplacement de ces bêtes nécessite
le concours d’un vétérinaire spécialisé et de techniciens spécialiste de la
faune.
Par ailleurs,
d’autres spécialistes de l’environnement ont signalé que le transport des
gazelles oryx peut être fait individuellement ou en groupe sociaux. Mais la
translocation doit respecter un protocole de transport qui prend en compte le
nombre, le sexe et l’âge des animaux en plus de veiller au respect de la structure sociale des groupes d'appartenance des bêtes.
Par Amélia DACOSTA
Journaliste AGM
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire